[CRITIQUE] Anima

Anima, Wajdi Mouawad

couverture

Bonjour/bonsoir ! Aujourd’hui je viens vous présenter le deuxième roman du dramaturge Wajdi Mouawad

/!\ ATTENTION /!\ Ce livre est destiné à des adultes avertis !

wajdi

L’auteur :
Wajdi Mouawad quitte le Liban à l’âge de onze ans en 1978 et émigre avec sa famille à Rouen en France, puis au Québec dans la ville de Montréal en 1983.
De 2000 à 2004, il dirige le Théâtre de Quat’Sous à Montréal. C’est en 2005 qu’il fonde les compagnies de création Au Carré de l’Hypoténuse en France et Abé Carré Cé Carré à Montréal avec Emmanuel Schwartz. L’ensemble de son travail sera à maintes reprises remarqué et récompensé par des prix. Ainsi, en 2000, il est lauréat du Prix littéraire du Gouverneur général du Canada dans la catégorie théâtre.
En mars 2006, à Chambéry, en France, il crée Forêts qui, après Littoral et Incendies constitue le troisième volet d’une tétralogie sur le thème de la transmission et de l’héritage.
Depuis septembre 2007, Wajdi Mouawad occupe le poste de directeur artistique au Théâtre français du Centre national des Arts du Canada à Ottawa.

L’histoire : L’histoire : Je ne vais pas vous résumer réellement le livre, depuis quelque temps je trouve qu’il est plus agréable de ne pas lire entièrement la quatrième de couverture sous peine d’être « spoilé » sur certains éléments. Cependant je vous dirai ceci : un homme découvre que sa femme a été tuée et va rechercher le meurtrier.
Si vous êtes du genre à vouloir en savoir plus, voici : [spoiler mode= »inline »]suite à la découverte de ce meurtre, notre homme, Wahhch, va partir en réserves indiennes faire justice lui-même puisque la police ne peut intervenir. À travers le Québec, le Canada et les États-Unis, un voyage s’annonce et il ne sera pas de tout repos.[/spoiler]

Mon avis : Mon avis : C’est un très bon livre. La façon d’écrire de Wajdi Mouawad est assez surprenante. Je n’en dirai pas plus mais il utilise un point de vue qui donne une dimension particulière et très originale. L’histoire est prenante, elle ne s’arrête pas juste à la recherche du meurtrier. Elle va bien plus loin avec la rencontre de personnages, de passages de l’Histoire que l’on a sûrement préféré éviter de raconter pendant nos cours d’histoire-géographie à l’école, à cause de la dureté de la réalité. On apprend des choses pas belles du tout. C’est une grande claque dans la figure ce livre, c’est puissant. Je l’ai dévoré en une semaine et je pense bien le relire afin d’apprécier de nouveau l’écriture. Mais pas tout de suite, il faut le digérer d’abord.
On retrouve les thèmes chers à Wajdi Mouawad dans ce livre mais sans que ça devienne redondant : la famille, l’amour, la violence, l’Histoire du Liban.
Petite note : il y a beaucoup de passages en anglais.

Pour qui ? Pour des lecteurs qui connaissent déjà l’univers de Wajdi Mouawad, peut-être. Ce n’est pas une obligation mais vous saurez à quoi vous attendre. Ce n’est pas pour enfants, et encore moins pour des personnes sensibles à la violence. Il y a de nombreuses scènes très crues, très dures. Je me suis même arrêtée de lire à plusieurs moments à cause de la nausée qui me prenait. Il faut donc vous attendre à des descriptions précises, répétitives et dures.

Afin d’illustrer au mieux mes propos voici un extrait, c’est un des passages les moins « hard » [spoiler mode= »inline »](page 25 du livre, description du meutre) :
« On pense qu’il l’a frappée a nouveau pour la maîtriser et la déshabiller. Il lui a d’abord planté son couteau dans l’abdomen, entre le thorax et le nombril, et a coupé de bas en haut. Il a ouvert une plaie d’une longeur de quatre centimètres. Il a retiré son couteau et a introduit son pénis dans la plaie. La douleur qu’elle a dû ressentir a rassemblé en elle toutes les forces qu’il lui restait. On croit qu’elle l’a mordu à la joue, jusqu’à arracher un lambeau de chair, le forçant à se retirer d’elle. Elle n’a pas dû le lâcher. Il a repris son couteau. Il l’a planté à quatre reprises dans le sexe de votre femme. La quatrième fois il a traversé le ventre pour fixer la lame dans le bois du plancher. Il a introduit à nouveau son pénis dans l’abdomen. Il l’a violée dans le sang de la plaie. Il a éjaculé. Il s’est retiré. Il s’est enfui. »[/spoiler]

+

  • Le point de vue utilisé pour l’écriture.
  • L’histoire qui est très complète.
  • Les passages historiques, durs mais intéressants.
  • L’écriture.
  • La violence crue peut être déstabilisante.

Conclusion

Très bon livre, pour un public très averti. Si vous voulez un équivalent je dirais Chuck Palahniuk avec « Fight Club » ou « Last exit to Brooklynn » de Hubert Selby. Si vous aimez les créations de Wajdi Mouawad, vous aimerez ce livre, et si vous voulez le découvrir je pense que ça peut également être une préparation à son œuvre.

Médaille - Or

Zora

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