Un mot sur… Tales from the Borderlands
Il y a des jeux parfois qui marquent, et souvent, on ne les voit pas venir. Celui-ci fut, sans conteste, l’une des aventures vidéoludique les plus saisissantes et marquantes que j’ai vécu. C’est simple : tout est bon à garder. Personnage, univers, musique… Du coup, je vais en parler. Laissez moi vous dire Un mot sur... Tales from the Borderlands !
Mais reprenons depuis le début.
Telltale, qu’est-ce que c’est ?
Telltale est une société de développement de jeu vidéo narratif créée en 2004. The Walking Dead est probablement leur plus gros succès, mais elle a sorti pléthore et maints jeux, parmi eux, on peut citer bien sûr Game of Thrones en 2014, The Wolf Among Us en 2013, mais aussi des titres plus anciens comme les Sam et Max ou encore Bone.
Mais qu’est ce que c’est donc un jeu narratif me demanderez-vous ? Et bien en réalité, ça s’approche plus du film interactif que du jeu. Il s’agit d’un contenu racontant une histoire (sans déconner ?) mais ne contenant presque aucun gameplay. Quelques sessions de QTE très simples vous seront proposées, mais la plupart du temps, vous assisterez au dialogue, et surtout, vous pourrez intervenir sur ces dialogues. Cette dernière partie est la plus importante car, l’une des forces du jeu narratif, c’est la multitude d’arc narratif indépendant qu’il contient.
Je m’explique ; la trame générale restera sensiblement la même, mais au court de vos dialogue, vous aurez l’occasion de créer des affinités avec des personnages, ou de vous faire détester, voire parfois de tuer ces mêmes personnages. Ainsi, quand vous aurez -éventuellement- l’occasion de leur demander de l’aide quelques épisodes plus tard, ils auront le choix de vous laisser tomber ou non.
Ah oui, je parle d’épisode. Le jeu narratif est souvent assez long. Pour un film interactif je veux dire. Il est donc divisé en épisodes. A titre d’exemple, Tales from the Borderlands, qui nous intéresse aujourd’hui, en comporte cinq tandis que Sam et Max propose 3 saisons de 5 à 6 épisodes chacune. Long je vous disais…
Comment ai-je été amené à tester ce jeu ?
A la base, je n’aime pas trop les jeux narratifs. Je comprends tout à fait ce que l’on puisse apprécier, mais je trouve que ça manque un peu d’action, de gameplay. Cependant, il y a quelques mois j’ai tout de même acheté un Humble Bundle Telltale. Une vingtaine de jeu pour 8$, je me suis dis que c’était l’occasion de se réconcilier avec ce style de jeu. J’achète donc, et j’installe le plus connu : The Walking Dead. Pas moyen, comme deux ans plus tôt, lors de mon premier essai, je n’accroche pas DU TOUT. 8$ gâchés, bon tant pis…
Mais en plein milieu de ma bibliothèque Steam, une lueur attire mon attention. Tales from the Borderlands, c’est comme ça que tu es entré dans ma vie. Faut dire que j’aime beaucoup, mais alors BEAUCOUP Bordelands (Top2 de mes jeux préférés). L’univers, le gameplay, la musique, l’ambiance, je suis tombé amoureux de ce jeu quand j’ai joué au deuxième opus. Alors bon… Un Telltale… Bon allé, je leur laisse une dernière chance, j’essaye celui-là !
Et ô combien j’ai eu raison ! Notre dame de la Sainte Pandore, je vous remercie de m’avoir tenté !
En fait, TOUT est bien. Mais je m’emporte de nouveau, je l’ai déjà dit, entrons plutôt dans les détails.
L’histoire
Premier énorme point positif du jeu : il prend place quelques temps après Borderlands 2, alors quel plaisir de constater ce qu’est devenu notre chère Pandore après nos propres aventures !
Vous incarnez d’abord Rhys, employé d’Hyperion qui a la ferme attention de prendre la place du Beau Jack (il est mort, rappelez-vous). Mais tout ne tourne pas comme il faut et il est forcé de quitter la station spatiale à bord de la voiture de votre concurrent . Ouioui, vous êtes propulsé sur Pandore dans une voiture. Je vous avais dit que ce jeu était énorme !
D’un autre côté, sur Pandore, vous incarnez une arnaqueuse -et non pas arnaquer une incarneuse…- nommée Fiona, qui tente… et beeeh, d’incarner quelqu’un. Bref, elle rencontre Rhys et c’est parti pour 5 épisodes délicieux.
Je préfère éviter de rentrer dans les détails du scénario : même si vous serez de toute façon surpris et envouté par les dialogues, l’expérience sera bien sûr bien plus plaisante sans spoiler !
J’ai menti…
Bon, je dois l’admettre, ce jeu à UN défaut. Mais vous allez vite l’oublier. L’animation, n’est pas toujours au top. Voilà, c’est dit, ça me désole, mais c’est vrai. Et les graphismes ne sont pas tiptop. AH ! ça fait deux… Oui mais non, graphisme/cinématiques, bon on est toujours dans le même domaine hein ? Un défaut on a dit hein, on reste sur un.
En fait, ce problème vient probablement du fait que le jeu n’est pas développé par le studio à l’origine de Borderlands. Le budget n’est pas du tout le même et Telltale a surement l’habitude de donner cette qualité à ces jeux. Ce n’est pas un mal en soit, c’est tout de même tout à fait correct, mais quand on s’attend à voir de la qualité Borderlands 2, ça surprend.
Bon voilà, on a fini avec LE défaut, on passe aux choses sérieuses.
Les cinématiques (et la musique)
Eh oui, c’est un peu paradoxal, mais GOSH, que ces cinématiques pètent ! A défaut d’avoir des mouvements parfaits, la mise en scène est incroyable. Je pense particulièrement aux scènes « d’introduction » de chaque épisodes (qui apparaissent en générale au 2e/3e chapitre, vive l’intro) qui sont simplement incroyable. Rythmée, pas trop courte, mais pas trop longue, certains plans sont juste parfait et resterons gravé dans votre mémoire jusqu’à la fin du jeu.
Allant de pair avec les cinématiques, la BO est… elle est… délicieuse. C’est un délice mes amis, UN DELICE. Chaque musique est utilisée avec finesse et accompagne les cinématiques d’une manière si fusionnelle qu’elle ferait rougir certains des plus grands réalisateurs.
J’ai l’air d’exagérer comme, et c’est probablement le cas, car ce n’est rien d’autre qu’un jeu qui m’a particulièrement parlé. Mais je veux vraiment insister sur le soin que l’équipe de création à pris pour placer chaque élément de la cinématique sur chaque moment de la chanson, et inversement. La musique démarre à un instant précis, choisit avec minutie, on sent que la maitrise est parfaite. Elle dépasse de très loin la plupart des jeux auxquelles j’ai joué.
Hop je vous mets la BO là, c’est cadeau ! Et en bonus, vous avez même le droit aux deux titres phares des deux premiers Borderlands.
Les personnages
Chaque personnage est unique et terriblement attachant. On dit souvent quand ont créé des histoires qu’un personnage, peu importe son importance, doit exister avant son apparition et continuer à vivre après. Si on pousse cette règle à l’extrême, ça veut dire que la secrétaire de l’assistant du grand méchant DOIT avoir une vie, en dehors de ses apparitions dans l’histoire. Ça permet de donner de la profondeur et de la crédibilité à tous les protagonistes. Bien sûr, mon exemple est exagéré mais le principe en soit est très important et il est maitrisé à la perfection dans ce jeu.
Durant toute la durée du jeu, on nous présente, au bas mot, une vingtaine de personnages. C’est assez énorme, que ça soit pour un jeu ou un film. Mais ici, on sent vraiment que chacun d’entre eux existe dans ce monde. Ils ont un passé, des convictions, des désirs… Ils évoluent, apprennent, regrettent, tout ceci dépendant souvent de vos actions/paroles.
C’est une caractéristique présente dans tous les Borderlands, mais j’ai eu le sentiment dans celui-ci que c’est encore plus marquant. Le résultat, c’est une immersion totale dans le jeu, pour un ressenti incroyable. Le seul autre jeu qui m’avait fait un effet pareil, c’est Life is Strange (j’en parle ici :P). Et en parlant de ressenti, on passe à la dernière partie de cet article !
Strongly emotional
Oui parfois, je parle un peu anglais. Ça me prend comme ça, cherchez pas.
C’est la suite directe du paragraphe précédent, et en fait une extension de la partie sur les personnages : les émotions produites par ce jeu.
Comme je le disais, les personnages sont tous uniques, ils ont une personnalité marquée et leurs actions ne servent pas uniquement à faire avancer le scénario. Vous allez apprendre à les connaitre et vous allez vous attachez.
Mais attention, quand je dis « vous attachez », je ne parle pas d’un simple « Ouais, c’est vrai qu’il est cool lui.. ». Nononon, je parle de sangsue là. Vous allez les AIMEZ (parfois les détester, mais l’effet est proche) ! Je ne sais pas vraiment comment décrire ce sentiment. Quand vous allez les perdre, ça va faire mal, quand ils se réuniront, vous allez sourire, quand ils vont rigoler, vous allez vous marrer comme un(e) con(ne) devant votre ordi. Désolé de l’expression mais c’est vrai. J’ai passé la moitié du jeu la bouche entre-ouverte, tantôt heureux, tantôt choqué, tantôt effrayé pour eux…
Ce jeu réussi l’exploit de vous faire passer de la larme à l’oeil à un éclat de rire en moins de 3 secondes.
Je pourrai consacrer un article entier à vous expliquer pourquoi j’ai adoré chacun des personnages, mais je vous laisse la surprise 😉
Un vrai attachement je vous dis…
Mentions spéciales (spoiler)
Avant de conclure, je suis obligée de parler de deux choses importantes. Préparez-vous, on est sur du gros spoiler !
[su_spoiler title= »Spoiler » style= »simple »]
Hommage à une légende (aussi débile et taré soit-il)
Il arrive un moment où l’on voit Scooter mourir. C’est terriblement triste. Ce personnage nous suit depuis le premier opus, c’est l’un des premiers que vous rencontrez. Il est drôle, gentil, marrant, sympa… Quand j’ai réalisé que j’allais le perdre, j’ai vraiment été triste (vous vous souvenez l’attachement dont je vous parlais ?).
Mais comme une légende doit partir avec classe, je remercie sincèrement l’équipe de Telltale d’avoir respecté l’esprit de ce personnage qui a été mythique pour la série.
Partir en chevauchant un réacteur défectueux, le sourire aux lèvres et en hurlant « AUTOOOOO LOOOOOOOOOOOOC », c’est simplement parfait.
Merci.
L’épisode 5
Oui, une mention honorable à un épisode entier. Ça se fait parce que je l’ai décidé et c’est mon article. Je le fais car à la fin de chacun des épisodes je me disais :
« OUAAAAAH, C’ETAIT TROP BIEEEEN ! »
Puis, l’épisode suivant :
« OUAAAAAAAH, C’ETAIT ENCORE MIEUUUUUX ! »
Alors, arrivé à l’épisode 5, mon niveau d’exigence avait atteint les sommets. Et je dois dire que je n’ai pas été déçu. Alors encore une fois, merci à TellTale pour (en vrac, non exhaustif) :
- La mort du Beau Jack, une seconde fois <3
- La perte d’un robot trop mignon devenu tellement badass, <3
- La création PART LE JOUEUR d’une équipe de Vault Hunter, <3 <3 <3
- Ne pas avoir finit sur une notre triste, <3
- Et donner un nouvel espoir (aussi fou soit-il), <3
- Le retour d’un robot trop mignon, <3
MAIS SURTOUT
- Pour le combat entre MegaGortys contrôlé entre autres par Zér0 et Athéna contre un protecteur d’Arche.
Vraiment, merci pour ça.
C’était trop bien.
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Conclusion
Tales from the Borderlands c’est une pépite méconnue. Je suis immensément heureux de l’avoir ajouté à mon tableau de chasse. Finalement, ce qui me fait le plus plaisir, car c’est ce qui me faisait le plus peur de démarrant, c’est que TellTale a extrêmement bien respecté l’univers du jeu. Tout y est, les créatures dégueu, les personnages fous, les dialogues hilarant et transpirant l’honnêteté… TOUT ! En parcourant ce jeu, vous traverserez l’espace dans une voiture de luxe, vous participerez à la plus grosse fusillade de la franchise, mais sans arme, vous affronterez un golem perdu dans l’espace et le temps…
Pour faire court : jouez à Tales from the Borderlands.
(Après avoir fait Borderlands 2, c’est préférable. Mais ne vous inquiétez pas, c’est génial !)
Armand ‘Reizak’ BENOIT