Le Rude Maître du Temps – Chapitre 91

 

Chapitre 91 : Pas Encore

 

– TOI ! LA FEMME ! NE BOUGE PAS OU JE REPEINTS LES MURS AVEC TA CERVELLE, C’EST COMPRIS ?!

Le cambrioleur menaça la femme au guichet en pointant sur elle un fusil d’assaut. Je pouvais la voir essayer d’appuyer sur quelque chose sous la table, mais elle s’arrêta immédiatement en voyant l’arme braquée vers elle. Elle leva les mains en l’air, le visage pâle et effrayée, comme le reste des employés.

– Tch …

Hestia claqua la langue. En voyant apparaitre les cambrioleurs, sa main bougea légèrement vers la gauche, visiblement prête à leur faire passer un très mauvais quart d’heure. Toutefois, je l’en empêchai, ce qui la rendit confuse et la fit me regarder avec ses yeux oranges. Elle portait le masque blanc, que j’étais sur le point de lui demander d’enlever avant que nous ne soyons interrompus par ces personnes.

– Non, je m’en occupe. Tes méthodes sont bien trop suspicieuses. Nous avons beaucoup trop de spectateurs.

En m’entendant lui chuchoter cela, Hestia grommela légèrement mais savait pertinemment que j’avais raison. Elle abandonna son action et continua à regarder les cambrioleurs, un sourire méprisant sur le visage … Elle était de très mauvais humeur.

Je contemplai pendant un instant les cambrioleurs, les analysant un peu plus afin de voir à qui nous avions affaire. Au final, je me rendis compte que : ils étaient 10 en tous, et d’après leur physique, il s’agissait de 6 hommes et 4 femmes. 2 gardaient l’entrée, 4 gardaient le hall principal dans lequel nous nous trouvions tandis que 4 autres étaient stationnés ailleurs, comme la porte de derrière ou d’autres points morts.

Ils étaient tous armés de fusils d’assaut. 2 portaient aussi des étuis contenant des pistolets de poings, mais à part ça, personne ne semblait posséder d’autres armes. Leurs visages étaient tous dissimulés derrière des masques noirs, qui si je m’en souvenais bien, étaient appelés des masques de ski. Tandis que je réfléchissais, l’un des cambrioleurs s’approcha de nous, une femme de ce que je pouvais voir.

– Mesdames et messieurs … nous apprécions tous votre présence ici, mais soyons honnêtes. Restez silencieux et je n’aurais pas à appuyer sur cette gâchette pour vous ‘’rendre’’ silencieux. Du moment que cette compréhension mutuelle existe entre nous, je peux vous assurer qu’il n’y aura pas le moindre problème. De plus, n’essayez pas de jouer au héros. Cela ne fonctionne que dans les films, et nous sommes actuellement dans la réalité. Ainsi, vous resterez en bonne santé et vous pourrez vivre un peu plus longtemps, qu’en pensez-vous ?

Ses mots étaient calmes et rassurant. Les personnes autour de nous, les clients, ne savaient pas quoi faire. En entendant cette menace, ils abandonnèrent toute idée de faire quelque chose et se mirent à attendre que tout cela se termine le plus rapidement possible. Tout le monde devint donc extrêmement silencieux, mais la nervosité ne s’estompa pas.

Ayant fini de parler, la cambrioleuse voulut changer de position. Elle jeta un dernier coup d’œil en direction de la foule afin de voir si tout le monde l’avait comprise, mais tout à coup son regard rencontra mes yeux dorés. Elle continua à me regarder ainsi pendant quelques secondes, de ses yeux marron sombre dans lequel je pouvais voir une lueur sournoise. Elle s’approcha de nous, de moi en particulier, en se déplaçant de façon hautaine.

– Hey toi …

S’exclama-t-elle dans ma direction. Toutefois, je fis exprès d’agir comme si ce n’était pas le cas … Ayant un très mauvais pressentiment, je préférais l’ignorer, ce qui ne fonctionnait évidemment jamais.

– Hey, je te parle beau gosse. Tourne ta tête vers moi et laisse-moi voir …

Les personnes autour de nous furent confuses, surprises et certaines sourirent amèrement devant un tel spectacle. Mais une personne en particulier était furieuse, et il s’agissait bien sûr d’Hestia. Elle se tenait derrière moi, le masque blanc sur le visage, et de la chaleur émanait d’elle, faisant transpirer les clients autour d’elle. Hestia n’avait pas l’air d’aimer la façon dont cette femme s’était approchée de moi, et sentait probablement sa position menacée. Elle regarda ouvertement la femme d’un regard empli de haine que celle-ci ne remarqua même pas, visiblement trop préoccupée à me regarder moi …

– Franky, qu’est-ce que tu fous ?! On braque une banque putain !

L’un des hommes montant la garde s’approcha en vitesse pour avertir la femme qu’il appelait ‘’Franky’’. Il avait tout entendu et voulait mettre fin à cette situation … en vain.

En entendant cela, la femme parut contrariée. Elle haussa les yeux au ciel et répondit sur un ton d’ennui,

– Laisse-moi Jason. Ce n’est pas comme si nous étions dans l’urgence, il nous faut à peine 20 minutes pour préparer la drille et ouvrir le coffre. Nous avons des otages alors la police ne va pas venir de si tôt. De plus, avoir 3 personnes montant la garde au lieu de 4 ne changera rien, alors même si quelque chose se passe mal, je veux m’amuser un peu avant.

Face à la réponse de la femme, ‘’Jason’’ parut perplexe et ne parvint pas à trouver de réponse adéquate. Sans contre-argument, il ne parvint pas à rétorquer et resta donc silencieux.

– Jason, laisse-la faire. Elle a raison ; cela ne changera rien à la situation. La police va arriver dans 10 ou 15 minutes, 20 s’ils ne sont au courant de rien.

S’exclama une autre femme assise sur une chaise. Elle aussi me lança quelques regards qui ne durèrent que quelques secondes. Toutefois, elle paraissait plus intéressée par le cambriolage que par moi, ce dont je pouvais être soulagé.

– Bien … merci Alice. Allez viens beau gosse, partons d’ici. Dirigeons-nous vers un endroit un peu plus intime …

Ajouta la femme aux yeux marron en pointant le fusil d’assaut vers moi et m’ordonnant de bouger. A travers son masque, je vis ses lèvres former un large sourire … Ils avaient complètement perdu l’esprit n’est-ce pas ? Bon, en même temps je devais avouer qu’il fallait avoir un certain courage pour vouloir faire une telle chose en plein milieu d’un braquage. D’ailleurs, Hestia qui se tenait derrière moi commençait à atteindre ses limites, prête à réduire en cendres la femme à tout instant.

Je voulais soupirer mais me retins. A la place, j’utilisai ma télépathie pour demander à Hestia de rester calme. J’avais préparé un plan adéquat, et puisqu’elle était incluse dans celui-ci, elle parvint à se calmer.

Me tournant vers la femme, je la regardai tandis qu’elle pointait son arme vers moi. Dans ses yeux étaient visibles ses désirs qu’elle allait bientôt assouvir … ou pas.

Tout à coup, j’activai ma capacité et arrêtai le court du temps. Les bruits et vibrations disparurent, tout comme les mouvements. Cette sensation paraissait parfois suffocante, comme si j’étais tout à coup aveugle, mais pas tout à fait étant donné que je pouvais voir sans ressentir.

Cette impression m’envahissait chaque fois que j’utilisais cette capacité. Cela ne m’effrayais pas et ne me rendait pas perplexe, mais me rappelais des choses auxquelles je n’avais jamais pensé avant. Une sorte de réveil … Bon, rester là immobile toute la journée n’allait pas faire avancer les choses.

Je décidai de me concentrer sur les cambrioleurs, réfléchissant à un moyen de régler la situation. Je pouvais simplement les assommer, mais cela risquerait d’éveiller les soupçons. Alors à la place, j’eux une autre idée qui était à mes yeux bien plus amusante … Et si je les faisais passer pour des idiots ?

Pensant ainsi, je parcourus les lieux en cherchant chaque cambrioleur et réalisant ma petite affaire. Cela me prit en tout 20 minutes, et je ne pouvais m’empêcher de sourire en imaginant le résultat.

Mon plan mit en place, je retournai à ma position et levai les mains. Je contemplai un instant la gueule du canon tourné vers moi, un large sourire idiot sur le visage tandis que je remettais le temps en marche.

– Hey, tu es sourd ? Je t’ai dit de bouger !

Ordonna la femme. Me voir rester immobile parut l’agiter légèrement, et j’utilisai la télépathie pour donner mes ordres à Hestia,

– A ton tour. Mais fais attention à ne pas trop en faire …

– Tu me prends pour qui ?

Me répondit Hestia en s’avançant. Elle attrapa la gueule du fusil avant de le pousser violemment en avant, frappant ainsi la femme avec le derrière de l’arme. Le coup était puissant et rapide et la fit tomber à genoux en tenant sa poitrine de douleur. En voyant ce spectacle, les autres cambrioleurs se mirent immédiatement sur leurs gardes et pointèrent leurs armes vers Hestia en criant,

– Franky ! Tu vas bien ?! Hey toi, qu’est-ce que tu fous ? Tu n’as pas compris que jouer les héros ne sert à rien ? Lâche cette arme … Et d’ailleurs, pourquoi portes-tu un masque ?!

Le cambrioleur parut légèrement perturbé par l’apparence étrange d’Hestia. Toutefois, cela ne l’arrêta pas ; sans même l’écouter, Hestia continua son carnage. Elle donna un coup de pied dans le visage de la femme au sol, lui faisant instantanément perdre connaissance. Sans s’arrêter, elle lança ensuite le fusil d’assaut vers un cambrioleur abasourdi. Prit par surprise, le fusil d’assaut atterrit dans son visage et le fit tomber au sol. N’importe quelle personne normale aurait utilisé l’arme au lieu de la lancer comme un projectile …

– Espèce de salope ! Tu te prends pour qui ?!

La femme assise dans la chaise rugit en se levant et pointant son arme en direction d’Hestia. Le 4ème homme fit de même, et les deux appuyèrent sur la gâchette afin d’ouvrir le feu sur Hestia. Toutefois, ce qu’ils ne savaient pas, c’était que j’avais déjà retiré toutes leurs balles. Je voulais presque éclater de rire …

*Clic*

Des cliquetis se firent entendre tandis que les fusils vides montraient leur véritable utilité dans une telle situation. L’homme et la femme prirent quelques secondes avant de réaliser que leurs armes étaient vides, et Hestia en profita pour réduire sa distance avec eux. Arrivant tout d’abord devant la femme et lui donnant un coup de pied retourné, celle-ci fut projeté à plusieurs mètres et perdit instantanément connaissance.

– Merde …

S’exclama l’homme. Il savait qu’il n’avait plus de balles mais ne prit même pas la peine de fouiller dans ses poches pour en trouver étant donné que recharger prendrait trop de temps. A la place, il décida de lever son fusil afin de l’utiliser comme une arme de corps à corps en chargeant en direction d’Hestia. Un mouvement complètement idiot.

Hestia bougeait de façon fluide et rapide. Puisque je lui avais demandé, elle s’était retenue dans ses coups afin de ne tuer personne accidentellement. Même sans ses flammes, ses coups ne devaient surtout pas être sous-estimés avec sa force surnaturelle.

Le cambrioleur arriva assez prêt d’Hestia pour la frapper avec la culasse de son fusil, mais avant qu’il n’y parvienne, Hestia s’approcha de lui. Cela le surprit, et profitant de cela, Hestia lui asséna un crochet du gauche en pleine mâchoire, ce qui lui fit cracher du sang. Pendant un instant, je pensai qu’Hestia était peut-être allé trop loin, avant de me rendre compte qu’il ne s’agissait pas d’un coup puissant ; le cambrioleur s’était juste mordu la langue en reçevant l’attaque …

– Qu’est-ce que vous attendez ? Partez !

Rugit Hestia. Finissant de régler la situation, elle ordonna aux personnes de sortir de la banque. Les 6 autres cambrioleurs étaient occupés avec le coffre, rendant le moment parfait pour l’évacuation.

 – Elle a raison, partons !

– Fuyez !

Les personnes autour de moi sortirent enfin de leur stupeur. Ils étaient impressionnés par la force incroyable d’Hestia, mais cela valait peu face à la valeur de leurs vies. De plus, je pouvais entendre des sirènes au loin ; la police était en route afin de régler la situation une bonne fois pour toutes. Cela avait été plutôt amusant, mais j’avais toutefois un problème …

– Je n’ai pas eu mon argent …

M’exclamai-je en laissant échapper un long soupir. Avec ça, la banque allait probablement rester fermée pendant 2 jours minimums, alors je n’avais pas d’autre choix que de partir. Hestia et moi, nous nous dirigeâmes donc vers la sortie au pas de course. Hestia paraissait fière d’elle et satisfaite, sortant en dernière de la banque en chantonnant joyeusement. Je pouvais entendre les sirènes s’intensifier petit à petit, ainsi que des lumières bleues et rouges, indiquant que la police était arrivée sur les lieux.

En sortant, la lumière du soleil m’assaillit et le nombre de voitures de police me surprit. En secouant les bras, je voulais leur indiquer que tout allait bien, mais lorsque les policiers nous virent sortir de la banque, tous pointèrent leurs armes vers Hestia …

– Madame, jetez votre arme et mettez vos mains en l’air ! Relâchez immédiatement l’otage ! Si vous le faites, nous pourrons discuter !

Oh non, pas encore …

 

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Blastaf

3 Comments

  • Comment s va se finir avec l’impulsivi te d’estia…

  • Merci pour le chapitre 🙂

  • Merci !

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