Le Rude Maître du Temps – Chapitre 57

 

Episode 57 : La Confrérie Brisée

 

Caïne et moi, nous nous tenions devant le portail de téléportation dans sa cave. Je savais comment faire fonctionner ce truc, c’était assez facile : il suffisait de connaitre les coordonnées de l’endroit choisi et d’utiliser les bons mots pour y être téléporté. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir une compétence particulière … Du moins, c’était ce que m’avait expliqué Stella.

Je regardai tout autour de moi tandis que Caïne préparait le portail. Il ajoutait quelques symboles étranges, mais je n’avais pas peur qu’il m’envoie à un tout autre endroit, après tout, il n’avait aucune raison de le faire.

Sa cave était vraiment froide, et les murs étaient recouverts d’étagères pleines de bouteilles d’alcool. Il y avait même de nombreuses marques ayant été retirées de la circulation …. Il adorait vraiment l’alcool !

Pendant que j’admirai les lieux, Caïne m’adressa la parole,

– Garçon, tu sais, je m’en fiche si tu pars là-bas et que tu meurs comme un chien, mais en même temps, ta mission est un peu trop suicidaire pour que je l’ignore. Honnêtement, je t’ai déjà fait un traitement de faveur en t’avertissant de ne pas aller là-bas, mais tu n’as pas d’autre choix n’est-ce pas ?

Il me lança un regard, s’attendant à ce que je lui réponde, mais je restai silencieux. Il m’était interdit de révéler à quiconque ma mission.

Il continua à modifier le cercle dessiné sur le sol et se remit à parler,

– Voici un petit conseil : là-bas, ne dis à personne ton nom, ou d’où tu viens. Ne montre même pas ton visage, ou tu risquerais de te faire capturer par un marchand d’esclave qui te vendra à un pervers qui te tourmentera jusqu’à la fin de tes jours.

Je caressai le masque dans ma poche. Selon sa façon de parler, il avait probablement vécu une expérience similaire. Je devrais donc suivre à la lettre ses conseils …

Sur le point de finir, il rangea le pot de peinture et continua,

– De plus, ne fais confiance à personne là-bas, ne parle à personne si possible et ne t’arrête pas, quelque soit la raison ! Tu comprends ? Récupère ce que tu cherches, retourne au portail de téléportation d’où tu viens et pars ! Personne ne pourra te suivre dans le portail … Ah, oui, autre chose !

Il fouilla sa poche et en sortit un badge. L’emblème montrait l’image d’un homme et d’une petite fille s’enlaçant, une large larme coulant entre eux. Je pris le badge dans ma main et ressentit quelque chose d’étrange … Il émettait une essence démoniaque.

Je regardai Caïne, qui ne parut pas surpris,

– Si tu n’as pas d’autre moyen de t’échapper, ou si tu veux accéder facilement quelque part, montre cette emblème à la personne se dressant sur ta route, elle te laissera passer … Mais ne l’utilise qu’en cas d’urgence.

Je contemplai l’emblème. Comment pouvait-elle avoir une telle autorité ?

En me voyant confus, Caïne m’expliqua,

– Cette emblème appartient au clan de la Confrérie Brisée. Il s’agit d’un clan de démons, le plus puissant qui existe. Avec ce badge, tu peux accéder à n’importe quel endroit car il n’y a que 666 membres dans le clan, ce qui veut dire qu’il n’existe que 666 badges, ne pouvant pas être répliqués car ils contiennent l’essence démoniaque d’une personne unique sur Terre … Un Archdémon.

 Une seconde, est-ce que ça voulait dire que seul un Archdémon pouvait fabriquer un tel objet ? Je reconsidérai l’idée de prendre Leraje avec moi, mais au final, si j’avais ce badge, je n’allais probablement pas avoir besoin de lui.

Jusqu’à maintenant, Caïne m’avait été d’une grande aide, mais j’avais aussi découvert sa véritable nature, alors je lui demandai,

– Pourquoi m’aidez-vous … ?

En voyant mon regard plein de suspicions, Caïne sourit un instant et me répondit,

– Comme je te l’ai déjà dit garçon, je ne veux pas être tout à coup frappé par la foudre. Maintenant, vas-y !

Caïne pointa du doigt le cercle qu’il venait de modifier, et ce faisant, celui-ci commença à briller d’une profonde couleur rouge. Je sentis de nombreuses auras étranges s’en échapper, ne faisant qu’augmenter mon inquiétude. Pourtant, je fis un pas à l’intérieur en me tournant vers Caïne. Le cercle se mit à briller et je m’écriai,

– Je t’en dois une Caïne !

Il sourit en répondant,

– Tu ne me dois rien du tout gamin !

Et ainsi, tout devint blanc, et je fus transporté au Central.

 

– Tu ne me dois rien du tout gamin !

Répondis-je en criant. Et dans un éclat de lumière, le gamin se téléporta au Central. J’espérais vraiment qu’il allait survivre … Non, il allait probablement survivre. Après tout, je ne l’avais même pas vu apparaitre devant la liche et l’assassiner. Ce gamin était doué, motivé et courageux. De plus, il avait maintenant le badge avec lui. Personne de sensé n’oserait aller à l’encontre de la Confrérie Brisée.

*Ding Dong*

– Huh ?

Quelqu’un sonna à la porte … J’enfilai en vitesse des vêtements propres avant de me diriger au pas de course vers la porte. La princesse et ses gardes du corps étaient déjà partis. En les voyant pour la première fois, j’étais surpris de voir que le garçon avait de telles connexions, ils avaient l’air d’entretenir une bonne relation, même s’il s’agissait principalement d’une relation politique. Le gamin avait peut-être le soutien d’une grande compagnie pour être ainsi escorté par la future reine. Qui sait, peut-être aurais-je pu lui demander une faveur finalement …

En m’approchant de l’entrée, je ressentis la présence de 2 personnes derrière la porte : une femme et un homme. Les deux avaient l’air d’être mortels, alors j’essayai de me montrer le plus présentable possible, souris, et ouvris la porte.

– Oui ?

M’exclamai-je en examinant la femme devant moi … Elle avait un physique plutôt décent, et des cheveux noirs … Je fis un effort supplémentaire pour sourire … Peut-être que je pouvais en tirer quelque chose, pensai-je, jusqu’à ce que je vis le badge argenté brillant accroché à sa ceinture. Elle faisait de son mieux pour le dissimuler sous son manteau en cuir, mais cela ne fonctionnait pas avec quelqu’un comme moi … Des policiers, que faisaient-ils là ?

Je jetai un coup d’œil derrière la femme, et vis la masse de bâtiments détruits et voitures brûlées. Même ma ‘’maison’’ chérie n’avait pas l’air en meilleur état, la pelouse complètement retournée et pleine de cratères.

Mon regard se redirigea vers la femme et son regard nonchalant, et l’homme avec elle n’était pas différent. Ils ne pouvaient pas voir ou sentir ce qu’il y avait autour d’eux. Pour eux, tout allait bien ici, la barrière marchait à la perfection.

– Bonjour monsieur ! Etes-vous le propriétaire des lieux ?

Demanda-t-elle poliment.

Ohh, elle essayait de m’amadouer en profitant de ses charmes. Très bien, nous pouvions être deux à jouer à ce petit jeu !

– Peut-être, souhaitez-vous entrer ?

Je souris, adossé à la porte. En parlant, j’humidifiai mes lèvres en regardant la policière. Je pus voir un instant une teinte de rouge apparaitre sur ses joues.

– Je … Je vais partir du principe que l’endroit vous appartient. Avez-vous vu une limousine passer par là, ou même un jeune garçon aux yeux dorés ?

Je fis semblant de réfléchir … Ils avaient suivis le garçon jusqu’ici mais l’avaient perdus à un moment donné, probablement à cause de la barrière. Mais la question principale était ; pourquoi le suivaient-ils ?

– Non, je n’ai rien vu de cela. Mais si vous vo
ulez, nous pouvons en discuter à l’intérieur ? Qu’en dites-vous ?

La policière parut réticente tandis que l’homme avait l’air contrarié, mais elle finit par répondre,

– Très bien, j’entre … nous pouvons … en discuter.

J’hochai la tête en la laissant passer. Elle acquiesça et entra dans la maison. L’homme voulut venir mais la policière l’en empêcha.

– Retourne au quartier général et rends ton rapport, je m’en occupe …

Etonnamment, elle lui parla sur un ton extrêmement tranchant. Ouch ! Elle ne te porte pas dans ton cœur non ?

L’homme me foudroya du regard pendant un instant, mais ne dis rien. Dur d’être un apprenti ! J’arrivais (un peu) à le comprendre.

Je fermai la porte devant son nez et me mis à suivre la policière. J’entendis le moteur de la voiture démarrer et l’homme partir … Je contemplai la policière … Elle avait vraiment un joli petit cul …

 

Les couleurs se mirent à réapparaitre devant mes yeux, les objets prirent forme et une puissante migraine commença à me vriller le crâne …

– Ugh !

Je secouai la tête. Le stress occasionné par la téléportation était vraiment sévère … Est-ce que la distance de déplacement avait un rapport avec le taux de résistance ? Probablement.

Je sortis mon masque de ma poche, le plaçai sur mon visage et levai la tête.

– Wow.

En regardant tout autour de moi, je vis que l’endroit était rempli de monde. Ils marchaient, discutaient, riaient, mais en même temps, je comprenais pourquoi le taux de crime était aussi élevé. En tournant la tête, je vis une personne se faire tabasser à mort en plein milieu de la rue, sans que personne n’intervienne.

– Hey, gringalet !

Je regardai à ma gauche et vis un homme au visage de lézard me regardant de haut. Derrière lui se tenaient 2 autres … hommes-lézards, affichant un sourire écœurant. L’homme à la tête du petit groupe ouvrit sa main avant de me demander,

– Les frais d’entrée gringalet.

En parlant, sa langue siffla, et je pouvais voir dans ses yeux de reptiles que la situation l’amusait. Les personnes autour de moi se contentèrent d’ignorer la situation et de continuer à marcher. Je voulais vraiment essayer quelque chose, alors je souris et répondis,

– Et si vous me donniez vos frais d’entrée ?

M’exclamai-je en agrippant mon épée plasma.

 

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