Le Rude Maître du Temps – Chapitre 57.5

 

Chapitre 57.5 : Des Ténèbres à la Lumière – Partie 4

 

Le soleil brillait à travers la fenêtre et illuminait la pièce. La nuit venait de prendre fin, remplacée par la lumière du jour.

Je soupirai en regardant la bouteille de vin vide trônant sur la table et la beauté aux longs cheveux noir jais et aux lèvres pourpres dormant à côté. Il était facile à voir d’après sa position qu’elle ne se sentait pas très bien. Elle avait bu toute la nuit jusqu’à tomber de sommeil.

– Mhm … Leraje …

Je n’avais pas la moindre idée du contenu de son rêve, et je m’en fichais. Elle voulait de la compagnie, et je venais de lui en donner.

Je me levai lentement de mon siège et pris le sac d’or. Avant de partir, je lui lançai un dernier regard. Elle avait raison, ce moment était probablement notre dernier ensemble, mais cela valait le coup.

– Tu es vraiment une personne longue à la détente Leraje.

Je me retournai et vis Elyssa, appuyée sur la table en me regardant … Ces deux femmes étaient vraiment similaires, mais comment pouvaient-elles être en même temps aussi différentes ? Pensai-je.

– C’était une nuit agréable Elyssa, mais je dois partir. Je suppose que la personne se tenant derrière la porte est avec l’enfant que je cherche ?

Elle acquiesça. Je me dirigeai vers la porte, jusqu’à ce qu’elle s’adresse à nouveau à moi,

– Aurai-je un jour une chance ?

Je m’arrêtai, la main sur la poignée de la porte, réfléchis un instant puis lui répondis,

– Si je vis jusqu’à devenir un Archdémon et que tu arrives à devenir une Maîtresse Vampire, peut-être, mais je doute que cela arrive.

Je tournai la tête vers Elyssa pendant un instant, et vis une lumière d’espoir naitre dans ses yeux avant qu’elle ne me réponde en souriant,

– Marché conclu ! Souviens-toi de cela Leraje, je suis une femme têtue ! Fais bien attention à ne pas te faire tuer à l’avenir !

– Je n’oserai pas, Dame Elyssa !

Je laissai échapper un dernier éclat de rire avant de sortir de la pièce. Elle était vraiment une personne agréable et drôle.

 

Lorsque je sortis de la chambre, un vampire se tenait à côté de la porte. Il avait l’air de s’ennuyer, mais laissa échapper un soupir de soulagement en me voyant apparaitre. Il poussa la petite fille devant moi.

– Enfin ! Bien, est-ce la bonne personne ?

Demanda-t-il, tandis que j’inspectai l’enfant … Elle avait de longs cheveux blonds et des yeux bleus similaires à ceux de son frère. Elle était petite et mignonne et ne devait pas avoir plus de 8 ans. Elle tremblait en tenant sa peluche dans ses mains, comme si celle-ci allait la défendre. Le vampire me rendit la photo que je lui avais prêtée pour chercher la fille. Je la regardai de plus près, la comparant avec la fille, et effectivement, cela correspondait à 100%.

La petite fille avait peur et je pouvais voir une égratignure sur sa joue gauche. Pendant un instant, je foudroyai du regard le vampire, le rendant nerveux au plus haut point … Au final, il s’enfuit en courant.

Je me penchai devant la petite fille et lui demandai,

– Quel est ton nom ?

J’essayai d’adopter un sourire amical, mais je savais que cela ne fonctionnait pas. Elle me regarda et cela ne fit que l’effrayer davantage. Elle serra encore plus fort la peluche dans ses bras.

– O … Onii-chan m’interdit de parler aux étrangers …

Je me grattai la tête, légèrement troublé, et continuai,

– Ton frère a tout à fait raison, alors nous pourrions devenir amis ? Comme ça, nous ne serons plus des érangers. Qu’en penses-tu ?

– Cette fois-ci, je n’essayai pas de sourire, mais de tout simplement rester sincère. La fille me regarda puis hocha lentement la tête.

– Mais Onii-chan a dit qu’il est impossible de devenir amis juste comme ça.

Je ne savais pas vraiment ce qu’était un ami, après tout, je n’en avais jamais eu.

– Alors, que dois-je faire pour devenir ton ami ?

Demandai-je, véritablement curieux de sa réponse … Elle réfléchit un instant avant de répondre joyeusement,

– Jouons ensemble !

Et ainsi, je fus trainé dans la grande ville par la petite fille afin que nous puissions jouer ensemble ! Nous avons fait de nombreuses choses qu’elle aimait, comme jouer à chat, jouer à la balle et regarder un artiste de rue. Je lui avais même acheté ses friandises préférées. Elle avait aussi l’air d’avoir faim, alors je lui achetai un bon repas. Sa robe n’était plus en très bon état, rapiécée et déchirée à plusieurs endroits. Je lui ai proposé d’en acheter une autre, mais elle avait refusé et m’avait demandé de lui acheter plutôt des vêtements semblables aux miens, qui étaient principalement destinés à faciliter les mouvements et se dissimuler. A part ça, elle ne voulait rien d’autre, alors je ne pus le lui refuser, et nous entrâmes chez un tailleur afin de lui acheter des habits qu’elle enfila immédiatement.

– Est-ce que j’ai l’air cool ?

Demanda-t-elle en bombant le torse.

Cela me fit rire, et j’acquiesçai, ce qui la rendit encore plus heureuse. Elle tenait toujours cette peluche dans ses bras. J’en profitai pour lui demander divers détails sur sa vie, comme par exemple l’endroit où elle habitait, ou qui s’occupait d’elle. Elle me répondit facilement, mais je pus détecter une certaine tristesse dans sa voix. Elle répondit simplement par « Je vis dans le quartier sud. » et « Je vis seule. », elle ne mentionna pas son frère mais je pouvais voir qu’il s’agissait d’un sujet sensible qu’il valait mieux ne pas toucher. Je continuai donc à m’amuser avec elle jusqu’au soir. Au final, je ne parvins pas à obtenir son nom, car nous n’étions pas encore amis.

Je regardai le soleil afin d’en déduire l’heure. Il était temps de rentrer à la ‘’maison’’, enfin. Je me tournai vers la petite fille se tenant à mes côtés. Elle jouait toujours joyeusement avec sa peluche. Je me baissai à son niveau et lui expliquai,

– Jeune fille, je dois partir maintenant …

En entendant mes mots, elle baissa les yeux d’un air triste. Je pouvais voir des larmes apparaitre dans le coin de ses yeux, mais elle se retourna afin que je ne les voie pas.

– Vraiment … Je vois. Dans ce cas, je suppose que nous ne pourrons pas devenir amis. Mais si tu restes encore un peu avec moi, peut-être que nous pourrions devenir amis …

Sa petite tentative de me garder avec elle était franchement amusante et me surprit, car je faillis y succomber et accepter. Je regardai à ma gauche, vers la sortie de la ville, puis je regardai la petite fille triste. Je savais ce qui allait se passer après que je sois parti : cette fille allait vivre de nombreuses épreuves à un aussi jeune âge et probablement mourir peu après. Je lui demandai donc,

– Tu veux venir avec moi ? Ainsi, nous pourrons devenir amis.

Je tendis la main vers elle, elle la regarda, puis me regarda moi. Elle hésitait, et c’était tout à fait compréhensible, mais en même temps, elle avait l’air d’en avoir envie. Finalement, elle prit ma main, et ainsi, nous quittâmes la ville pour nous diriger vers la forêt.

 

– Où allons-nous ?

Demanda la petite fille.

Elle avait l’air heureuse en me tenant la main, sautillant et fredonnant.

– Nous allons voir une amie, je suis sûre que vous vous entendrez bien.

Je souris, mais cette fois-ci, plus naturellement que d’habitude. Probablement parce que j’étais maintenant plus à l’aise. Je ne savais pas comment Artemis allait réagir en la voyant, mais je savais que sa réaction allait être positive.

La petite fille hocha la tête et nous entrâmes dans la forêt. En la traversant, je vis des nuages
noirs apparaitre au-dessus de la cabane d’Artemis. Cela m’inquiéta, car ils n’étaient pas naturels, et tout à coup, la foudre frappa …

*BOUM*

Je sursautai en entendant le coup de tonnerre. Pendant un instant, j’eus peur qu’Artemis se soit fait blesser, et en même temps, je remarquai que ce coup d’éclair avait été invoqué, et n’était pas d’origine naturelle. Une faible énergie inconnue s’en échappait …

La petite fille à côté de moi fut effrayée par la foudre et serra ma main. D’ici à la cabane d’Artemis, il n’y avait que 20 pas de distance, et à côté de nous se trouvait une petite cave tout à fait familière. Il s’agissait de la cave dans laquelle je m’étais caché auparavant. Mais cette fois-ci, j’allais m’en servir dans un tout autre but.

– Tu veux que j’attende ici ?

Demanda la petite fille, curieuse et paniquée. J’acquiesçai et lui expliquai,

– Tu as vu le tonnerre n’est-ce pas ? Tu seras en sécurité ici. Ne t’inquiètes pas, je reviendrai bientôt.

– Menteur ! Onii-chan a dit la même chose, mais il n’est jamais revenu !

Elle se mit à pleurer, ses larmes coulèrent de ses beaux yeux bleus tandis qu’elle enlaçait de toutes ses forces sa peluche. Je sentis une vive douleur dans ma poitrine en l’entendant me traiter de menteur. J’étais beaucoup de choses : un tueur, un voleur, un arnaqueur, mais je n’avais jamais été un menteur. J’avais toujours tenu mes promesses.

J’essuyai les larmes coulant le long de ses joues et lui répondis,

– Je te le promets, alors fais-moi confiance, d’accord ?

Cela n’avait pas l’air de lui plaire, mais elle finit par acquiescer en boudant. Avant que je ne parte, elle me donna sa peluche.

– Elle te protégera jusqu’à ce que tu reviennes !

J’essayai de lui dire de la garder plutôt que de me la donner, mais elle refusa et insista pour que je la prenne, sinon elle ne me laisserait pas partir. Je fus donc forcé de la prendre avec moi, avant de partir.

*BAM*

Un autre coup d’éclair frappa tandis que je courais vers la cabane d’Artemis. Je vis de la fumée émaner de cette direction, ce qui ne fit qu’augmenter mon inquiétude.

Après un pas de plus, j’arrivai enfin à ma destination, et ce que j’y vis me terrorisa. La cabane m’ayant accueilli était maintenant réduite en morceaux incandescents éparpillés ça et là. Mais ce n’était pas important, le plus important était Artemis …

– Je n’irai pas !

Quelqu’un cria.

 

Je pouvais reconnaitre cette voix à plusieurs kilomètres … C’était Artemis !

Je pressai le pas en direction de la voix et la trouvai enfin, attachée à un arbre. A côté d’elle se tenait un vieil homme armé d’une lance de foudre.

– Tu rentreras, que tu le veuilles ou non !

Rugit-il en frappant le sol de sa lance, ce qui fit apparaitre un nouveau coup de tonnerre.

Furieux, je courus vers le vieil homme, dague en main, et criai,

– Crève !!

Toutefois, il se contenta de me regarder dans la plus grande indifférence, comme si je n’étais qu’un insecte à ses yeux … Peut-être étais-je effectivement un insecte pour lui ?

Artemis ouvrit grand les yeux en me voyant apparaitre et cria, « Non ! Fuis ! ». Mais je ne pouvais pas l’entendre, aveuglé par ma colère, et continuai à charger en direction du vieil homme. Tandis que j’étais sur le point d’arriver au contact, il leva la paume de sa main, et tout à coup, un éclair en sortit et frappa ma poitrine, me brûlant au passage.

– NOOOOOON !!!

Artemis cria en me voyant me faire foudroyer. Désespérée, elle regarda le vieil homme, le regard empli de haine, et s’écria,

– JE VAIS VENIR AVEC TOI ! Mais pitié, épargne-le et soigne-le …

Le vieil homme fut légèrement surpris par les supplications d’Artemis, mais ne répondit pas et se contenta d’hocher la tête. Pointant à nouveau sa paume vers moi, un faisceau lumineux se dirigea vers moi et soigna mes blessures. Toutefois, il ne me soigna pas complètement, afin que je ne puisse pas me relever. De toute façon, même si j’y arrivais, je ne pouvais rien faire contre lui …

Les liens emprisonnant Artemis se détachèrent et elle courut vers moi. Elle prit ma tête dans ses mains, et je sentis des larmes couler sur mon visage tandis qu’elle m’enlaçait. Le vieil homme se retourna, absolument pas intéressé.

 – Fuis …

Murmurai-je faiblement. Mais Artemis secoua la tête. En souriant, elle m’expliqua avec regret,

– Mon amour, je dois partir. Notre amour ne peut se réaliser pour le moment, mais rappelle-toi, un jour, il le sera. Alors jusqu’à ce jour, tiens bon …

Tout à coup, elle m’embrassa, mais je me rendis compte que ce baiser était tout à fait spécial … Un étrange pouvoir se mit à couler en moi, et je vis une lueur verte apparaitre sur mes paumes … Le vieil homme se tourna enfin en voyant ce spectacle. Visiblement outré, il s’écria,

– Tu lui as donné le DON ?!

Artemis parut folle de rage et lui répondit en criant,

– FERME-LA VIEIL HOMME ! JE SUIS SEULE A DECIDER DE SON DESTINATAIRE ! MEME TOI, TU N’AS AUCUN DROIT D’EN DECIDER !

Le vieil homme se retourna sans rien dire, le visage amer. Artemis me regarda à nouveau, et chuchota en m’enlaçant une dernière fois,

– Un jour, Leraje, nous nous reverrons ! J’y crois, alors toi aussi tu dois y croire ! Souviens-toi de cela, même les dieux ne sont pas tout-puissants …

Tout à coup, mon esprit se troubla, et je perdis lentement connaissance. La dernière chose que je vis fut le doux sourire d’Artemis, avant que je ne succombe au sommeil …

 

Chapitre Précédent                                                                                                                                Chapitre Suivant

Accueil

Blastaf

3 Comments

  • bon mec ta premier copine est un dieu et maintenant ton maitre va surement prendre la place du dieu du temps :p Merci pour le chapitre

  • En fait c’etait vraiment artemis et c’est zeus qui est venu la chercher parce qu’elle avait fais une fugue de l’olympe… lol

  • …j’avais chialer…..

Laissez votre impression !

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Exit mobile version