Le Rude Maître du Temps – Chapitre 33

 

Chapitre 33 : Nervosité à un Tout Autre Niveau

 

Leraje et moi nous entrâmes dans le restaurant et nous assîmes à une table, près d’une fenêtre. L’atmosphère du restaurant était chaleureuse et conviviale. Des parents et enfants riaient, mangeait, parlaient etc. … Honnêtement, je me sentais un peu seul.

– Votre commande ?

Je sortis de ma stupeur et me tournai vers la serveuse. Je souhaitais éviter tout contact visuel avec les autres à cause de tous les problèmes que cela pourrait provoquer. Je levai donc le menu, cachant mon visage, et choisis les plats qui me paraissaient les plus évidents dans cette Waffle House.

– Des gaufres et du thé s’il-vous-plaît.

La serveuse haussa les sourcils en voyant mon attitude étrange, puis sourit et se tourna vers Leraje qui avait l’air confus de mes actions.

– Et toi beau gosse, tu veux quoi ? Je peux te donner un extra si tu veux ?

Elle insista sur la dernière partie de sa phrase, en lui faisant un clin d’œil. Ce genre de comportement n’avait pas du tout l’air de coller avec le type d’enseigne.

Leraje quand à lui n’avait même pas l’air de se rendre compte que la serveuse le draguait, et il répondit,

– Non merci ! Je prendrai la même chose que mon Seign… mon ami.

Je laissai échapper un soupir. La serveuse eut l’air déstabilisée, écrivit la commande sur son calepin et partit vexée.

Je posai le menu sur la table et regardai Leraje. Je me demandais pourquoi était-il toujours comme ça … En fait, je ne savais pas grand-chose de lui ; autant lui demander.

– Tu n’as pas réalisé que cette fille te …. Tu sais ….

– Quoi ?

Il n’avait pas l’air de s’en être rendu compte … Deux de tension !

– Oublie ça. Alors, que faisais-tu avant de venir ici ?

Leraje se mît à réfléchir et dit,

– J’étais un commandant dans le domaine des démons depuis mes 18 ans ; j’ai mené de nombreux combats avec mes compagnons et amis, protégeant mon territoire du domaine céleste, jusqu’à ce que je fasse un pacte avec un être supérieur et soit scellé ici.

Aussi impressionnant que ça en avait l’air, il n’était apparemment pas du genre à mâcher ses mots.

– Alors, que faisais-tu avant tes 18 ans ? Avais-tu des passions ? Des amis à qui parler ?

Leraje parut un peu perdu lorsque je lui demandai cela. Ce n’était pas comme si nous étions sensiblement différents : je n’avais pas beaucoup d’amis ou de personnes à qui parler, et mes passions étaient généralement dans l’optique d’un gain personnel, et non durable. J’aimais lire, mais ce n’était pas non plus ma passion.

– Je … Je suis né dans le domaine terrien ; là, j’ai étudié pour devenir un assassin et un mage des ombres. A part l’entraînement … non, une seconde !

Pendant un instant, je vis une lumière dans ses yeux, mais ils retournèrent aussitôt à la normale.

– J’adore chasser, oui, la chasse !

Leraje commença à se perdre dans son imagination, se rappelant quelques souvenirs.

J’arrêtai de l’importuner et regardai autour de nous. La serveuse allait bientôt arriver et les clients autour de nous avaient l’air de passer un bon moment. Je regardai par la fenêtre : le chien était parti depuis longtemps. Ce n’était pas la première fois qu’un événement comme ça arrivait. En rencontrant la première fois Sera, elle m’a raconté utiliser un charme pour cacher ses cornes. Sans qu’elle ne l’ai retiré, j’avais pu le percer facilement ; même les escaliers menant à sa chambre, qui étaient normalement cachés, je les avais perçus. Les illusions en général avaient l’air d’être inefficaces contre moi. Je me demandai si c’était à cause du changement de couleur de mes yeux. A part une vision nocturne, je ne savais pas vraiment ce que j’avais gagné d’autre avec cet incident.

Je sortis mon téléphone ; cela faisait maintenant 20 minutes depuis notre arrivée ici, et il me fallait aller chercher ma sœur et Cecilia dans une heure. Je jetai un coup d’œil en cuisine, me demandant ce qui leur prenait autant de temps. A travers une vitre, je pouvais voir deux serveuses discuter. La seconde avait l’air très excitée de quelque chose, tandis que la première, celle qui avait prise notre commande, avait l’air incertaine.

Je tournai l’oreille vers elles et commença à me concentrer. Je m’ennuyais un peu, et pour être honnête, je voulais voir un peu toute l’étendue de cette capacité.

Lentement, les personnes autour de moi se turent petit à petit tandis que les voix des serveuses augmentèrent de volume sonore.

– Allez Vicky ! Va lui demander ! Je te jure que si tu n’y va pas, j’y vais. C’est un beau gosse blond avec des yeux verts ! Quelqu’un risque de le prendre avant toi, en plus regarde ces muscles !

Je ne les regardais pas, je prétendais de regarder par la fenêtre.

– Et bien, j’ai pourtant essayé de lui envoyer un message, mais il n’avait pas l’air de vouloir ça.

– Qui prendrait une serveuse dans un restaurant familial sérieusement ? Et que lui as-tu dis ?

La serveuse qui avait prise notre commande s’arrêta un instant.

– Je lui ai dis qu’il pouvait commander un extra s’il le voulait …

Tout à coup, je pus entendre un claquement venant de l’autre serveuse, elle venait probablement d’amener sa main à son visage.

– Vick, tu sais, nous sommes dans un restaurant familial. Comment pouvait-il deviner que tu le draguais ?

– Hehehehehe ….

Elle ria, embarrassée.

– Tu vas lui demander ou non ?

– Et s’il refuse ?

Demanda-t-elle, d’un ton paniqué.

– On s’en fout ! Ce n’est pas comme si tu allais le revoir de toute façon. Le pire qui puisse arriver est qu’il revienne manger régulièrement ici, et de ce que je sais, je ne l’ai jamais vu ici avant. Ou bien c’est qu’il portait un bien large chapeau pour se cacher.

L’autre serveuse soupira.

– Hey, tu dois lui demander maintenant, nous ne pouvons pas plus retarder la commande tu sais !

La serveuse ayant prit notre commande émit un petit cri. Elle se calma et commença à s’approcher de la porte des cuisines mais s’arrêta pendant une seconde et se retourna.

– Attends ! Et son ami ? Et s’il ne veut pas se séparer de lui ? Et s’il me rejette et me donne une fausse excuse pour refuser !

L’autre serveuse se figea un instant, et regarda en direction de notre table. Je faisais semblant de regarder à travers la fenêtre afin de ne pas avoir l’air suspect.

L’autre serveuse soupira et dit,

– Je vais lui demander de m’accompagner, comme ça, il ne pourra pas nous refuser toutes les deux.

– Et si c’est un taré … ?

Elle ne termina pas sa phrase. A la place, j’entendis un claquement suivit d’un silence et …

– Arrête avec tes ‘’Et si …’’ ! Même si c’est un taré, je peux toujours le perdre dans le club ! Toi par contre, tu dois absolument avoir ce mec, compris ?! Et autre chose, j’ai entendu dire que le club célébrait quelque chose, et que le prix était divisé par deux pour les couples cette nuit. Je te dis que c’est parfait Vicky.

– Ugh … D’accord. Et d’ailleurs, que célèbrent-ils, pour qu’une soirée spéciale comme ça soit organisée ?

L’autre serveuse réfléchît.

– Je ne sais pas, j’ai juste appris que des personnes étaient venues de Russie et que quelque chose s’était passé.

Je me figeai…. Quelle sorte de coïncidence est-ce ? Ce ne peut quand même pas être vrai ? Les deux continuèrent à parler.

– Bon, allons-y, pas de temps à perdre.

J’éteignis rapidement mon ouïe et la remis à un niveau normal. Je
secouai un peu Leraje et le sortais de son rêve.

– Leraje, écoute !

Il acquiesça, un peu confus par la soudaineté.

– Deux femmes vont bientôt arriver ici, et nous demander quelque chose. Je veux que tu acceptes ce qu’elles te demandent, d’accord ?!

Il hocha une seconde fois la tête, pas vraiment sûr de ce qu’il acceptait.

Dans un coin de ma vision, les deux femmes s’approchèrent de nous avant de finalement s’arrêter à notre table.

Leraje avait l’air aussi passif que d’habitude, mais lorsque j’écoutai son cœur, il battait la chamade. Qu’est-ce qui lui arrivait ?!

Les deux femmes avaient l’air nerveuses ; celle qui discutait avec notre serveuse donna un coup de coude à celle-ci.

– Ehm …. Bonjour ?

Je tournai tranquillement ma tête vers elle ; les deux furent abasourdies en me regardant.

– Eghh …

– Ehmm

– …

Les deux femmes ne savaient plus quoi dire, et avaient l’air d’avoir totalement oublié leur plan, mais ce qui me surprit le plus était … Leraje : il s’était littéralement figé, s’arrêtant totalement de bouger, et confrontait les deux femmes avec  un sourire idiot, comme une statue … je voulais vraiment je voulais vraiment soupirer. De plus, personne n’osait engager la conversation.

Je me levai de mon siège. Les deux femmes me suivirent du regard. Elles avaient l’air très nerveuses. Hey les filles, ce n’était pas ce que vous vouliez ?!

Je souri légèrement et demanda,

– Hey vous deux, vous voulez venir avec nous dans un club ? Nous en cherchions justement un, mais nous sommes nouveaux ici alors nous aimerions bien être accompagnés, qu’en pensez-vous ?

D’ailleurs, j’avais copié cette ligne d’un livre, si vous êtes intéressé, il s’appelle ‘’Sleepless Nights’’.

 

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