Le Rude Maître du Temps – Chapitre 32

 

Chapitre 32 : Chien des Enfers

 

Je regardai la rue par la fenêtre. Le soleil se couchait, et la nuit allait bientôt tomber.

Je sortis de la chambre et descendit les escaliers jusqu’au rez-de-chaussée. Le bâtiment n’avait qu’un étage, en plus d’escaliers menant au toit. Il s’agissait d’un genre de mi-maison mi-boutique. Le rez-de-chaussée était arrangé avec des étagères, 2 petites tables, et au milieu du salon principal, au fond de la pièce, il y avait une réception, une sorte de caisse apparemment. L’étage était principalement un lieu de résidence : il y avait 3 salles de bain différentes, 1 cuisine, 2 salons et 5 autres pièces. Toutes étaient meublées. L’endroit avait l’air très propre, quelqu’un avait dû s’occuper de cet endroit. L’étage avait aussi de nombreuses pièces, mais il n’y avait rien de spécial. La moitié de ces pièces étaient des entrepôts, et une pièce faisait office d’atelier, étant donné qu’elle contenait de nombreux outils électroniques et d’autres outils que je n’arrivais pas à identifier.

Le bâtiment avait aussi une sortie de secours à l’arrière. L’entrée principale menait à la salle de réception, éclairée par de larges vitrines montrant l’intérieur de la pièce.

– Mon Seigneur, ce bâtiment a des balises identifiant et enregistrant tout individu entrant et sortant. Elles gardent aussi les invités indésirables en dehors du bâtiment. De plus, aucune clé n’est nécessaire, les portes s’ouvrent aux commandes du propriétaire.

J’acquiesçai et me tournai vers la porte arrière. Je touchai sa poignée et vit une faible lumière s’échappant de la serrure. Elle fit une sorte de *Ching*, et la porte se déverrouilla et je pus l’ouvrir.

Tandis que j’étais sur le point de partir, Leraje se plaça à côté de la porte et dit.

– Mon Seigneur, désirez-vous que je vous escorte ? Des événements inattendus pourraient survenir, et il se pourrait que vous ayez besoin d’une autre paire de mains, ou d’un outil à utiliser.

Je regardai Leraje. Il avait vraiment l’air rigide et même embarrassant parfois, gardant toujours son visage vide d’expression. Même si cela ne faisait que quelques minutes que je le connaissais, il était assez inconfortable de l’avoir avec soi.

Je me tournai vers lui. Sa posture était toujours la même ; droit comme un i, et il avait l’air d’attendre que je m’exprime.

– Tout d’abord, ne m’appelle plus Seigneur ; cela pourrait causer pas mal de malentendus. Appelle-moi Dawn, comme tout le monde.

Regardant son visage, pendant un instant il n’eût pas l’air d’une personne, mais plutôt d’un objet.

– Donne toujours ta propre opinion. Ce n’est pas grave si elle est utile ou pas ; un conseil évident peut aussi aider, alors arrête d’être aussi rigide, pose des questions lorsque tu ne comprends pas quelque chose, et ps seulment à moi, mais aussi à d’autres personnes …

Je levai ma main vers son visage et continua ;

– Si tu parviens à découvrir comment j’ai réussi à t’attacher à cette chaise sans que tu ne t’en rendes compte, tu auras le droit d’être mon garde du corps. En attendant, tu es libre de faire ce que tu veux, à moins que je ne t’appelle. Compris ?

Il hocha la tête, l’air troublé, c’état la première fois que je voyais une telle expression sur son visage. Cela prouve qu’il pourrait devenir un bon ami le temps venu.

– Bien, suis-moi ! Nous allons mener une petite enquête ; tu pourrais peut-être m’aider sur ce cas.

Et ainsi, nous quittâmes le bâtiment pour pénétrer dans les rues de Los Angeles. Je mentirais si je disais que je n’étais pas excité.

 

La ville était parcourue d’une multitude de bruits, venant de toutes les directions, ce qui me donnait des vertiges. Une fois sorti du bâtiment, je baissai ma sensibilité auditive afin d’empêcher ma tête d’exploser … Le bâtiment devait aussi avoir d’autres propriétés, car lorsque j’étais à l’intérieur, je n’entendais rien de l’extérieur. Leraje quand à lui marchait à mes côtés en gardant un visage passif, mais je pouvais voir ses yeux errer ça et là, curieux de tout ce qu’il y avait autour de lui. Il me posa aussi quelques questions lorsqu’il n’arrivait plus à se contenir, et j’y répondis du mieux que je pouvais.

Nous descendions la rue. Si l’on me demandait où nous allions, je répondrais nulle part en particulier. J’observais juste les passants et utilisait mon ouïe pour voir si leurs cœurs battaient lentement ou normalement. La raison pour laquelle je faisais cela était que ma dernière rencontre avec des vampires m’avait fait découvrir que leurs battements de cœurs étaient pratiquement non-existants. Le soleil n’était pas encore couché, et je n’arrivais pas à trouver quelqu’un avec des battements anormaux. Je ne savais même pas si les vampires sortaient la nuit ou pas.

Je laissai échapper un soupir. Leraje eut l’air de remarquer ma frustration.

– Qu’y-a-t-il mon Seign…. Enfin je veux dire, Dawn.

Je me tournai vers lui ; il ne portait plus sa cape noire et son chapeau, il avait juste l’air d’un gars normal. Il avait 27 ans, mais son visage en paraissait 18 ou 21.

Les passants que nous croisions, surtout les femmes, nous observaient. Je pouvais même entendre des remarques sur nous, certaines flatteuses, d’autres … assez déconcertantes. Je voulais remettre mon masque, mais malheureusement, je l’avais oublié à la maison.

– J’essaye de trouver des vampires.

En entendant cela, l’expression sur le visage de Leraje se changea en une de dégoût.

– Pourquoi quelqu’un comme vous chercherait-il des créatures aussi viles et dégoutantes … ?

Je pouvais littéralement entendre le dégoût dans sa voix. J’ignorai cela, et répondit ;

– J’ai besoin d’informations de leur part. J’ai entendu dire qu’une personne importante était venue de Russie et préparait quelque chose avec les vampires de Los Angeles. Je suis curieux de savoir ce qu’il cherche à faire ; et cela fait aussi partie de mon travail, même si je ne sus pas vraiment censé faire ça … C’est juste plus commode pour moi.

Il hocha la tête et commença à réfléchir à voix haute.

– D’après mon expérience, les vampires se réunissent normalement dans des lieux où ils peuvent trouver des proies faciles … Comme des maisons closes, des bars, ou même parfois des ports.

Il avait tout à fait raison, mais je n’étais pas vraiment sûr de pouvoir trouver une maison close ici, et un bar … Nous en avions déjà passés 20 rien que sur cette rue. Cela nous prendrait beaucoup trop de temps, et le port était hors de question … Quel autre lieu pouvait-ce être ?

Je soupirai à nouveau, et m’arrêtai de marcher. Leraje s’arrêta lui aussi, réfléchissant sur la question. Mon ventre se mît à gargouiller, je mourais de faim.

Je regardai tout autour de moi pour voir s’il y avait un endroit où nous pourrions manger … enfin, non, où je pourrais manger. Dans la rue, je vis un restaurant. Il s’appelait Waffle House, et était toujours ouvert ; une quantité décente de personnes mangeaient à l’intérieur. Il y avait aussi beaucoup de familles.

– Leraje, viens. J’ai besoin de manger quelque chose. De toute façon, je pense que nous avons fini de chercher pour aujourd’hui.

Leraje acquiesça et nous commençâmes à traverser la rue. Tandis que nous marchions, je vis un chien noir renifler autour de lui dans un coin de ma vision. Je faillis l’ignorer … Jusqu’à ce que je vis ses yeux rouges pourpres. Je m’arrêtais et le contemplai. Il avait une fourrure noir désordonné, des yeux rouges et était facilement deux fois plus grand qu’un chien normal.
Il remontait la rue, reniflant une piste qui devait le mener à quelque chose. Je fus abasourdi pendant une seconde, mais repris vite mes esprits, car les passants croisant le chiens n’avaient pas l’air de le remarquer, où peut-être qu’ils s’en fichaient ? Une minute …

– Leraje, regarda ça et dis-moi ce que tu vois.

Je pointai mon doigt vers le chien monstrueux. Je n’étais même pas sûr s’il s’agissait bien d’un chien, à cause de ses oreilles aplaties.

Leraje le contempla. Son visage était toujours passif comme si rien ne sortait de l’ordinaire.

– Oui, c’est un chien ; quelque chose ne va pas ?

J’étais confus, est-ce que j’avais des hallucinations ? Je massai mes yeux et regardai à nouveau … Nan, c’était toujours un chien géant.

– Quelque chose ne va pas Dawn ?

Leraje avait l’air perplexe, mais aussi légèrement inquiet ; je regardai à nouveau le chien. Comme si sentant mon regard, le chien géant leva la tête et me regarda. Lorsque je vis son visage, je voulais presque vomir : le visage du chien était horrible. De la chair manquait à certains endroits, tandis que la fourrure était elle aussi aux mauvais endroits. Certaines parties de son visage n’avaient même pas de peau. Je me retournai vers le restaurant et me remis à marcher ; cela ne me regardait pas. Je n’avais pas vraiment peur de lui, mais son apparence étrange puait les ennuis.

– Tout va bien Dawn ?

– Oui …

Leraje plissa les yeux, et inspecta à nouveau le chien, croisant les bras. Je commençais à le distancer, alors il abandonna et se remît à marcher.

Nous entrâmes ensuite dans le restaurant.

 

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