Le Retour des Morts-Vivants

 

                                                   VolenKahn’s Review #14 : Le Retour des Morts-Vivants

 

Bonjour, bonsoir et bonnes condoléances à toutes et à tous, ici VolenKahn, et ceci est ma quinzième review cinéma. Et aujourd’hui, zombie (non, pas la chanson des Cranberries, par pitié). Mais pas question aujourd’hui d’une bande de macchabés interchangeables bien proprets sur eux et aussi rapides qu’un escargot paraplégique sous perfusions de morphine, contrairement à certains autre oeuvres de cet acabit *lorgne vers Romero*.

En effet, les zombies du Retour des Morts-Vivants sont différents, comme ceux de Lucio Fulci ; mais encore dans un autre registre.

 

Entretien avec un Zombie.

 

Ce film possède une anecdote de qualité, en tout cas du côté du Nouveau Monde. En effet, ce film sortit deux semaines avant Le Jour des Morts-Vivants, de Georges Romero. Or, le titre original du Retour… est The Return of The Living Dead, tandis que celui du Jour… est The Day of the Dead. Pourquoi cette différence sur le terme de morts-vivants ? Afin de ne pas subir de de problèmes de copyright, tout simplement.

 

Sorti donc en 1985, il fut réalisé par Dan O’Bannon, à la base scénariste de renom ; il a en effet signé ceux d’Alien, le huitième passager et de Lifeforce, l’étoile du Mal : Le bougre s’y connaît donc en termes de récit horrifiques. Pour sa première réalisation, il décide de raconter en parallèle la vie de deux groupes de personnes, qui vont bien évidemment très vite se rejoindre : le premier est un jeune assistant dans une entreprise conservant des cadavres et des squelettes d’animaux et d’êtres humains, afin de les prêter à des musées où à des particuliers. Mais les sous-sols de cette usine cachent des zombies, mais pas n’importe lesquels : en effet, ce sont ceux qui ont provoqués les évènements de La Nuit des Morts-Vivants de Romero (mais qui n’est « bizarrement » pas cité) qui sont enfermés dans des boites de métal. Mais à la suite de plusieurs évènements que je ne dévoilerais pas, un des zombies se réveille. Et c’est là qu’intervient le deuxième groupe : constitué de jeunes marginaux/punks à chiens/ puceaux coincés, ils ont la merveilleuse idée, en attendant leur ami, d’aller faire la fête dans… un cimetière (putains de génies). Mais pas n’importe lequel cimetière, nooon ! C’est le cimetière de la Résurrection ! Et… c’est tout. Mais vous avez compris ce qu’il allait s’y passer de toute façon (enfin j’espère ?).

 

J’ai jamais vu un mort-vivant avec des dents aussi blanches !

 

Alors, en quoi ce film diffère-t-il des autres productions zombiesques ? Premièrement par son traitement de la menace : ici, les morts-vivants courent, parlent et ressentent la douleur. Il faut voir ce moment où attaché à une table d’opération, ce qui reste d’une vieille femme nous explique la douleur que cela fait de sentir son corps pourrir ; ou encore lorsqu’en allumant le contact d’une voiture, les phares éclairent non pas une forêt, mais plusieurs rangées de zombies immobiles et silencieux, comme s’ils prenaient la pose pour une photo de classe.

Astucieux et nombreux, les zombies d’O’Bannon n’ont rien à voir avec les loques vivantes de Romero, ou les statues en décompositions de L’Enfer des Zombies. Et c’est ce traitement si particulier des morts-vivants qui donnent cette atmosphère schizophrène au métrage : au début hilarant et typique des comédies teenage de cette époque, l’humour jouissif et le portrait cliché des vauriens laisse vite place à une odeur plus insidieuse. Quelque chose de bizarre, de malsain traverse tout le long-métrage, et s’insinue dans votre esprit d’une manière plus marquante que l’on ne pourrait le penser.

Evidemment comme la quasi-totalité des films zombiesques, il n’y a aucun doute quand à l’issue du monde à la fin du film : l’humanité est condamnée, et ce depuis le début de l’infection. Mais cette inéluctabilité est contrebalancée par l’énergie des acteurs accompagnés de quelques répliques cultes (« You mean the movie lied », « Fuck off and die »). Parmi tous ces joyeux lurons, une actrice ressort du lot : Linnea Quigley, qui interprète ici une punkette exhibitionniste fantasmant sur la mort absolument délicieuse. La séquence où elle se dandine quasi-nue sur une tombe est… mortelle (éclats de rires dans la salle merci merci), et diablement sexy. Linnea est aujourd’hui une des actrices les plus connues dans le domaine de la série B fantastique, et une des quelques »screaming queens » encore en activité.

Pour le reste des acteurs, on os-cille (subtil jeu de mots) entre le surjeu (j’ai vu le film en vostfr, mais je peux vous dire que le black profère des insultes comme il cracherait par terre) et ce qu’on demande pour être correct dans un film catastrophe.

 

« Putain c’est génial ! J’ai jamais vu un film os-ssi marrant ! »

 

Il nous reste encore deux points importants à soulever : la qualité des effets spéciaux/maquillages, et le score musical. Le premier est excellent, certains zombies étant tout simplement magnifiques (cf l’image ci-dessous) ; en même temps, ils ont été conçus par Stan Winston, l’homme derrière ceux de Terminator et d’Alien ! le deuxième est intriguant, avec sa guitare électrique grasse, et ses envolées lyriques. Le Trioxin theme que l’on entend au début du film est limite comique, semblant parodier les hits rocks de cette décennie.

En conclusion : Le Retour des Morts-Vivants est une oeuvre singulière dans le paysage zombie, oscillant entre drame sentimental, film catastrophe et comédie horrifique. Remplis de moments cultes au service d’une fin aussi atroce que rassurante, ce film ravira les fans de films de cet acabit, autant que les amateurs d’hémoglobines. Bandes de vampires.

VolenKahn

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