Raide Dead II Rédemption

Raide Dead II Rédemption

Red Dead Redemption II (Exclusivité PlayStation 4 et Xbox One – 26/10/2018 – Rockstar Games

Je chevauche vers l’horizon sur Edouard, mon fidèle pur-sang arabe blanc comme neige que j’ai dompté moi-même, tandis qu’une petite voix me susurre à l’oreille : « May I ? stand Ashakeeeen ».  Mon manteau de gentilhomme orange claque dans le vent derrière moi alors que je file sur les sentiers du far (pas si far) west. J’irai où je veux, je prendrai ce que je veux, je tuerai qui je veux ; c’est ça la liberté, la vraie, la vérité du COW-BOY.

 

Quand la lumière est dead dingue.
Quand la lumière est dingue.

 

Du moins, jusqu’à ce qu’Arthur, le personnage principal, soit enseveli par les cas de conscience. Ben quoi ? Tu t’es rendu compte que tuer, c’était mal ?

La philosophie du groupe de Dutch est, en effet, que la vraie liberté du COW-BOY, c’est de tuer et de voler des « coupables » dont l’argent est déjà sale. Déjà là, la morale laisse à désirer mais dans le jeu, les coupables, c’est tout le monde, jusqu’aux pauvres gens qui prennent le train pour aller dans la ville d’à côté.

 

Dead TRAIN
TRAIN

 

Et c’est seulement lorsque je suis sur mon Edouard, à la fin de ma vie, en train de cracher mes poumons parce que j’ai une maladie super grave, à me dire que j’ai pas envie de mourir moi non plus, que je réalise que « la mort, c’est grave », et que peut-être, tuer des fermiers, ce n’était pas la meilleur des idées.

Mais c’est trop tard pour moi, je peux plus revenir en arrière, parce que j’ai offert ma vie à Dutch, un peu comme si j’avais fait un pacte de sang ou un pacte avec le diable, et que Dutch, ce qu’il veut, c’est du SANG.

Alors, de temps en temps, je prends mon cheval pour évacuer le trop plein de culpabilité et j’ai du style, et j’oublie que je tue des fermiers.

 

Quand les paysages sont dead dingues
Quand les paysages sont dingues.

 

Et puis, c’est arrivé, Dutch m’a trahi. Il a trahi le credo des COW-BOYS en s’attaquant à toujours plus innocent et en mettant en péril la vie de notre groupe, mes soeurs et mes frères, ces enfants qu’il avait juré de protéger. Il a préféré partir avec cet **** de Micah que d’entendre la voix de la raison, c’est-à-dire la mienne. Et il est devenu fou. Tellement qu’il m’a tiré dessus, moi, son propre frère ! Et tout ça pour quoi ? Pour du fric ! Et dire que je lui faisais confiance, que j’avais placé ma vie entre ses mains, que j’avais accepté de le suivre aveuglément alors même qu’il faisait n’importe quoi.

Honnêtement, même dans la vraie vie, je ne me suis jamais senti autant trahi. Des souvenirs que je n’avais pas de mon enfance avec Dutch refaisaient surface dans ma mémoire, alors que je le regardais me tourner le dos de l’autre côté de l’écran.

 

 

Je m’enfuis avec mon copain John dans une fusillade, je zigzague entre les balles et Edouard slalome entre les arbres. Ma satanée tuberculose me fait tousser et je crache du sang mais pas le temps de s’arrêter : une armée de Pinkerton, les méchants, nous colle au train. Je sors mon fusil et en une fraction de seconde, j’en mets trois à terre. Tirer, je l’ai fait toute ma vie, ça m’est aussi facile que de respirer.

« Run, Arthur, Run ! » Me crie John.

Je talonne mon cheval. Vas-y Edouard ! Fonce, pour nos vies !

“You, goddamn traitors !” Hurle Dutch, quelque part, au loin.

Rien qu’à entendre sa voix, j’ai envie de vomir.

Pas le temps de s’attarder, les Pinkerton nous encerclent !

Soudain, les jambes d’Edouard se dérobent sous lui et je tombe à bas de ma monture. Le cœur battant, je me redresse.

Mon pur-sang est à terre, une balle logée dans la poitrine. Il bat des pâtes dans les airs, les yeux fous.

Quoi ? Non. Non, c’est impossible. Le jeu peut pas me faire ça. Il peut pas tuer mon cheval.

Edouard respire avec difficulté. Arthur se jette à genoux à ses côtés. Lui non plus, il peut pas y croire.

Mon cœur se brise alors qu’Arthur murmure à l’oreille de son cheval : « Thank you ».

Ils savent très bien ce qu’ils ont fait, les scénaristes. Ils savent qu’on a pris notre cheval préféré pour cette partie de l’histoire, qu’on a traversé des rivières avec lui, qu’on lui a donné cent carottes, qu’on a changé sa coupe, qu’on lui a acheté une selle design, qu’on l’a pansé sans relâche, qu’on l’a même mené A LA BRIDE dans les villes tellement on est RP ! On en a vécu des histoires avec ce cheval, on y est attaché, bon sang !

 

Quand le jeu est dingue.

 

Mais Arthur ferme son cœur à la tristesse mieux que moi, et continue d’œuvrer pour réaliser son dernier vœu : sauver John et l’aider à rejoindre sa famille, parce que le but de la vie, c’est d’aimer et d’être aimer.

Et pour ça, il doit se sacrifier. Il laisse John partir tandis qu’il reste en retrait pour repousser les assaillants. Arthur est un héros, et à ce moment-là, le monde entier peut le voir.

« You’re my brother, me dit John avant de détaler.

  • I know, répond Arthur”

C’est alors que Micah-l’enflure me tombe dessus. Mais je suis à bout de force et mes poumons me font un mal de chien, impossible de respirer.

 

Combat épique au sommet d’une montagne, le jeu est plus beau que jamais

 

« I’ve won » Lui dit Arthur, aux portes de la mort (lire : j’ai trouvé le vrai sens de la vie, qui est de vivre pour aider les autres).

Dutch-mon-frère interrompt le combat.

« I gave you all I had” laisse échapper Arthur dans un souffle tandis que son vieil ami le considère sans une once d’émotion ou de regret avant de s’enfuir en le laissant mourir en haut de la montagne.

Arthur t’a donné toute sa vie, et toi tu t’enfuis, tu le renies ! Il te prenait pour un frère, un père ! Comment oses-tu tourner le dos à un si grand homme !

Je fais un dernier effort pour me trainer un peu plus loin sous les murmures « May I ? stand unshaken » afin de rendre mon dernier souffle sous les rayons du soleil levant et achever de devenir une légende du jeu-vidéo.

 

 

Et moi, je me retrouve seul sur mon canap, à pleurer toutes les larmes de mon corps devant tant d’injustice, de beauté, de nostalgie, de regret, d’amitié. Et puis, je ragequit.

 

 

 

 

RIP Arthur, bro

 

 

 

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