Premier Contact
VolenKahn’s Review #6 : Premier Contact
Bonjour, bonsoir, et bonnes condoléances à tous, ici VolenKahn, et ceci est ma 6ème review cinéma. Et aujourd’hui, science-fiction, en compagnie d’extraterrestres, de grandes plaines et de Denis Villeneuve. Aujourd’hui, nous parlerons de Premier Contact, ou Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer l’avenir.
Un jour, 12 vaisseaux totalement noirs se posent aléatoirement sur la surface du globe, avec à leur bords des extraterrestres. Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils ici ? Sont-ils une menace ? Le monde tentera de trouver des réponses à ces questions, en envoyant des scientifiques aller à la rencontre de ces êtres venus d’ailleurs. C’est en Amérique que se concentrera l’action, en suivant les investigations menées par la linguiste Louise Banks (Amy Adams) et le physicien Ian Connelly (Jeremy Renner). En même temps, l’arrivée de ces vaisseaux sur le reste du globe provoque diverses réactions chez les autres suprématies, qui engendreront des tensions entres les peuples. L’arrivée de ces aliens annoncera-t-elle la fin de l’humanité ?
En terme de questionnement sur le rapport de l’être humain à ce qu’il l’entoure et de drame existentiel fantastique frôlant parfois le paradoxe, Denis Villeneuve se pose. Alors quand il décide de faire un film de science-fiction qui parle à la fois du rapport de l’humain au temps et à l’altérité et d’existentialisme, je dis oui !
Parlons d’abord des aspects positifs, en commençant par la beauté du film. Le vaisseau ayant atterri dans de grandes plaines vertes vallonnées, le paysage prête déjà à fascination. Cet endroit fut crée pour accueillir ce vaisseau, épousant sa forme afin de proprement le recevoir. Mais ce qui frappe le plus, c’est la gestion de la lumière. Denis Villeneuve sculpte véritablement ses personnages au travers de clair-obscurs magnifiques, usant de tous les plans possibles afin de percer à jour leurs véritables émotions. Ici, ce sont plus des statues de l’antiquité grecque qui agissent, plus que des êtres humains. Ce n’est pas une critique négative : les statues de cette époque sont blanches comme la neige, elles montrent leurs émotions de manière claire et forte, et fascinent par la simplicité de leurs actions, retranscrites de manière si réalistes.
Mais la lumière ne sert pas qu’à créer du clair-obscur, mais aussi à instaurer une ambiance, notamment lors de courtes séquences avec un brouillard, que le Fog de John Carpenter n’aurait pas renié…
Mais vous vous dites « la lumière c’est bien beau, mais tu pourrais plutôt parler des aliens ». Premièrement, ne me tutoies pas ; Deuxièmement, j’allais justement en parler, petit impatient. Je ne les décrirais pas pour ne pas vous gâcher la surprise, mais sachez deux choses : Denis Villeneuve a non seulement crée une espèce extraterrestre tout à fait plausible, qui balaie tous les clichés, mais il a surtout produit un bel hommages aux créatures « indicibles » de Lovecraft : des créatures de cauchemars, difficilement descriptibles et imaginables.
Mais sans les humains, il n’y aurait pas eu cette rencontre avec ces êtres venus d’ailleurs. Alors, comment sont-ils ? De tous les acteurs en présence, Amy Adams illumine, dans tous les sens du terme. Son personnage de linguiste d’abord apeurée, puis passionné par ces extraterrestres est fascinant. Mais elle est également fragilisée par la mort de sa fille (c’est pas un spoil on le voit dès le début), qui la détourne de la réalité. Son personnage s’ouvre aussi grâce à Jeremy Renner, mathématicien enjoué et comique qui, bien qu’en retrait, arrive à imposer son charisme discret et son jeu nuancé. Et puis, il y a Forest Whitaker (il est aussi à l’affiche de Star Wars : Rogue One cette année… Il s’arrête des fois ?), qui incarne un colonel ma foi sympathique, malgré son caractère de… militaire sceptique (noter ce subtil pléonasme) face à l’efficacité de la tentative de communication de nos héros. Rien à redire, donc. Notons Michael Stuhlbarg, qui incarne un agent se faisant allégrement casser par notre héroïne (il faut toujours un élément comique).
Parlons ensuite de la musique : elle est tout simplement inhumaine, dans le sens qu’elle n’a rien d’humain. Ici, beaucoup de borborygmes, d’onomatopées d’un autre âge, et de bruits à mi-chemin entre une créature des fonds marins et le passage d’un Xénomorphe dans un vaisseau. Divine, puissante, la musique nous transportent dans un autre monde, peut-être celui des aliens….
La mise en scène est épurée, distillant les émotions ressenties par notre linguiste lors de séquences baignant toujours dans un certain mysticisme, voire onirisme. Enfin, parlons DU point fort du film : son scénario. Certes, la rencontre d’une race alien avec la nôtre est un sujet que tout le monde connait, pour le meilleur (Alien, Predator) et pour le pire (Independance Day : Resurgence, (premier film de SF fait par un membre de la scientologie, avec John Travolta c’est étonnant)). Mais introduire la linguistique dans ce dialogue inter-espèce est extrêmement judicieux. Car l’impossibilité apparente de toute communication avec les aliens renvoie à cette même impossibilité qui existe actuellement entre nos peuples, via les guerres, les régimes politiques, etc. Denis Villeneuve arrive ainsi à instaurer son récit dans l’actualité, en plus d’offrir une subtile critique politique des dirigeants de notre monde.
Bref, beaucoup d’éloges pour ce film de ma part. Mais qu’en est-il de ses aspects négatifs ?
La présence de Forest Whitaker pourrait en gêner certains (son visage n’est pas des plus charismatiques ni même sympathiques il est vrai) en premier lieu. De plus, la fin s’étire en longueur, au rythme d’une symphonie mélancolique couplé à une succession d’images peu nouvelles. Et… C’est tout !
Quand bien même je ne pense pas le revoir avant longtemps, à cause de sa révélation shyamalanesque, Premier Contact est un très bon film de Sci-Fi, qui en mettant en scène une visite extraterrestre, met en lumière les problèmes autant diplomatiques que relationnels entre la race humaine, grâce au langage.