LIVE REPORT : The Maine @ Trabendo – 21/02/2020

Un soleil flamboyant régnait sur la Cité de la Musique en ce 21 février. Une couleur rouge-orangée brûlante dans laquelle on aimerait s’y perdre a pris place, annonçant au préalable la couleur de ce soir. Mais trêve de bavardage, ce n’est pas pour vous peindre un cliché de Monet que nous nous retrouvons au Trabendo aujourd’hui, si ce n’est pour débattre d’un dilemme. Devrions-nous nous tenir tête sur l’Atlantique ou plutôt nous rapatrier vers le Maine-et-Loire? Avant même d’avoir le temps de dire « Hey l’eau! », nous voilà engloutis dans les profondeurs sous-marines.

 

 – STAND ATLANTIC –

Sortant nos petites têtes à la surface, nous contemplons le paysage. Bien que le cadre semblait déserté de ses habitants, c’est bel et bien en Australie que nous avons échoué. Où sont donc passés les camarades qui pourtant naviguaient à nos côtés auparavant? Il n’y avait que d’espace pour pouvoir s’installer en ces terres arides. Pourtant, ce n’est pas en tant que vagabonds que nous avons atterris en ces lieux, puisque c’est un cadre qui devrait nous être bien plus que familier. Après un moment qui s’annonçait presque éternel, tous les cerveaux parvinrent enfin à faire l’effort de se souvenir : BINGO! C’est Stand Atlantic que nous allons voir à la présente heure!

Mais où sont donc passés ces Australiens qui nous avaient offert une soirée des plus mémorables en avril dernier? Se pourrait-il qu’ils soient en train de pratiquer l’équilibre sur de nouveaux océans au lieu de se présenter à nous? Nul ne le sait. Tout ce que l’on peut constater, c’est que l’attente prend de plus en plus d’ampleur auprès des vacanciers habitués, dont de nombreux qui s’étaient permis de faire de la voile depuis l’étranger pour surfer sur la sensation qu’est Stand Atlantic.

Déjà dix minutes supplémentaires se sont écoulées depuis l’heure que le capitaine nous avait indiqué pour le début de cette escapade maritime. Dix minutes durant lesquelles nous n’étions pas à court de classiques! Entre « In Bloom » de Neck Deep et « Secrets » de State Champs qui dès lors activent les piles énergiques se trouvant à bord, comment ne pas se sentir comme une plume à l’écoute de « Weightless » de All Time Low? Enfin, comme une plume, comme une plume… façon de parler, d’autant plus que nous avons encore une ancre devant nous à jeter!

Ne se faisant plus attendre davantage, les Australiens ne débarquent non pas sur Seine, mais sur scène. Un beau virage qui était pour le moins acclamé, bien que la quasi-totalité des visiteurs semblait plutôt venue avec leur passe séjour de Mainiots et Mainiotes. Il n’empêche toutefois qu’une poignée de personnes se presse sur les rivages afin de faire parvenir leurs voix jusqu’aux autres qui vivent probablement sous une grotte pour ne pas encore avoir entendu parler de Stand Atlantic.

Les tourbillons tumultueux firent leur apparition au son tonitruant des premières chansons, emportant avec eux les inconnus au bataillon qui venaient tout juste de découvrir le groupe. C’est vous dire l’énergie contagieuse qui régnait déjà, à peine le set débuté. D’ailleurs, en parlant d’énergie, je ne saurais deviner quel type de composant vous avez consommé avant de venir, mais il semblerait que cela a déclenché une réaction chimique dans vos corps. En effet, « Chemicals » voit la naissance d’un petit train marin humain enjoué qui fait plusieurs ronds-points à vive allure. Puis, lorsque vient le bridge, un espace se libère instinctivement. Êtes-vous prêts pour la traversée du cours d’eau? Faites tout de même gare à vous car lorsqu’un fleuve part à contre-courant, cela résulte généralement en un petit choc violent.

Précédemment, « Skinny Dipping » se présentait à nous à la manière d’un cours de natation qui nous enseigne comment sauter et éventuellement plonger. Toutefois, ce n’est pas avant « Chemicals » que ce cours portera fruits, car c’est précisément sur cette même chanson que les moteurs ont réellement carburé, déclarant à l’occasion les vagues de plongeon ouvertes. A priori, les leçons ne semblaient néanmoins pas encore ajustées à la perfection puisque les élèves battaient leurs cils d’incompréhension face aux premières tentatives. Allons-bon, n’avez-vous donc jamais vu de dauphin parcourir les mers auparavant?

Après avoir interprété cet hymne tiré de Sidewinder, les Australiens innovent en nous demandant de nous taire avec « Shh! ». Serait-ce une instruction implicite pour que l’on reste terre à terre? Parce que oui, bien que nous traînions dans les fonds marins dès que nous avons mis pieds ici, peut-être n’êtes-vous pas encore au courant des nouveautés, à savoir, leur chanson sortie en début de semaine. L’énergie dégagée est certes différente et se tourne vers quelque chose de plus rock (comme les roches que l’on trouve six pieds sous mer?). La musique étant rythmée par des moments assez distincts et accentués, Miki Rich en profite pour lâcher sa basse de temps à autre afin de créer des mouvements ondulés par le biais de ses bras, et d’ainsi rester dans le flow.

« Lost My Cool » semble toujours autant garder nos petits mollusques hors de contrôle, leurs voix résonnant plus fort que Bonnie Fraser. Et, bien que personne ne semblait particulièrement enchanté à l’idée d’avoir « Clay » dans le menu du jour, on peut dire que finalement, l’argile n’a laissé personne de marbre. Tout comme leur autre récent single « Hate Me (Sometimes) » qui, contrairement à ce que le titre indique, ne va non pas attiser notre haine pour la chanson mais plutôt attirer nos cœurs droit dans ses filets. Sans surprise, la grosse énergie qu’elle dégage se reflète sur les visages des présents, déclenchant rebonds et crowdsurfs à volonté. Au moment où l’on pensait pouvoir s’échapper des mailles, les instruments cessent, ne laissant que la pure et douce voix de Bonnie résonner en solo sur de la guitare. En voilà un apaisant spectacle à en couper le souffle.

Toutefois, on peut oser espérer que cette fin plus lente et calme vous a justement donné l’occasion de remplir vos poumons d’oxygène, car « Coffee At Midnight » sera loin d’être de tout repos. On sait bien, on sait bien… Il n’est pas encore minuit et Cendrillon ne rentre pas en sous-marin après avoir oublié une palme de verre. (Enfin, pour le coup, c’est plutôt la voix que la Cendrillon australienne a laissé derrière elle, suite à un fâcheux rhume qu’elle a attrapé. On vous a dit maintes fois, les jeunots, qu’il faut bien se couvrir lorsque vous prenez le gouvernail!)

Quoi qu’il en soit, les fans ne sont pas seulement venus pour prendre une tasse de café. Mais plutôt pour apporter un réel soutien au groupe avec toutes les bonnes tisanes chaudes, en se rendant eux-mêmes sur scène pour apporter de la voix, tandis que Bonnie joue les vigies en escaladant le haut-parleur. Cette stage invasion finale en toute euphorie n’est pas sans rappeler l’épisode précédent où les voiles étaient également levées.

Si la décision de Royaume-Uni concernant le Brexit a eu son mot final, Stand Atlantic ne se laisseront pas pour autant impressionnés. En effet, ils percent même hors-frontières et touchent de nouveaux horizons en étant nominés aux Heavy Music Awards parmi les finalistes de la catégorie « Best International Breakthrough Band », aux côtés d’autres groupes de qualité dont Polaris et Thornhill. Quant à moi, valeureux moussaillons, je ne sais pas si je serais en mesure de vous rendre compte de leur prochain passage à Paris  aux Etoiles en headline, étant donné que je risque de prendre le large d’ici le 22 septembre. Mais peut-être que mes collègues prendront le relais. Ne soyez pas désorientés et armez-vous de boussoles, ils sont tout aussi sympathiques. Ce n’est qu’un au revoir.

 

SETLIST

  • Lavender Bones
  • Speak Slow
  • Skinny Dipping
  • Chemicals
  • Shh!
  • Lost My Cool
  • Clay
  • Hate Me (Sometimes)
  • Coffee At Midnight

 

– THE MAINE –

Une trentaine de minutes s’écoule, laissant assez de temps aux vacanciers pour s’installer confortablement. Les rives se remplissent petit à petit avec de nombreux fans ayant fait le voyage depuis les Etats-Unis pour voir The Maine. Un compte à rebours géant s’affiche au-devant de la scène. 3,2,1… puis, en toute euphorie, on peut entendre un « BONNE ANNEE » jeté en l’air à la fin de ce dernier. Le Trabendo toujours plongé dans l’obscurité et le silence le plus total, un écran fait son apparition, passant les visages des différents membres du groupe sur une bande sonore où l’on peut reconnaître la voix du frontman John O’Callaghan qui parle de thématiques liées au dernier album. Quelle jolie cinématique d’introduction, il faut dire! Et ce n’est certainement pas la dernière de la soirée par ailleurs.

Le set débute tout juste avec « Slip The Noose » que l’on peut déjà entendre une foule unie reprendre de (très) vive voix les paroles. Les lumières sont chaudes et éclatantes, en cohérence avec l’accueil chaleureux des chansons de The Maine aux vibes très rocky qui ne sont pas sans laisser de gros sourires, tant sur les visages de la foule que ceux du groupe. D’ailleurs, en parlant de couleur éclatante, on peut remarquer que tous les membres sont habillés de jaune, une couleur qui entre en parfaite harmonie avec l’artwork de leur dernier album « You Are OK ».

La salle est toujours aussi espacée, mais, vous savez quoi? Peut-être que ce n’est pas si mal après tout. En effet, cela nous laisse encore plus d’espace pour sauter à notre aise! Le chanteur demandera également à la foule de se rapprocher après « Like We Did » avec pour argument que c’est un « Rock n’ Roll show ». Qu’attendez-vous donc? Rho, ne me regardez pas comme j’étais une marsienne voyons, et accrochez plutôt vos ceintures comme vous en aviez l’habitude. Au passage, on peut saluer le petit solo des guitaristes sur le bridge qui est si plaisant à l’écoute qu’il en devient même décoiffant!

Après quoi, vous avez bien mérité une petite pause. Le chanteur en profitera pour prendre la parole histoire de détendre l’atmosphère, en nous demandant si tout va bien. « C’était un beau jour aujourd’hui, non? Hier, pas tellement. Et puis, quand on est à l’intérieur, on n’a pas vraiment à se soucier du temps qu’il fait dehors, ok? On aura le droit à une extraordinaire performance ce soir. Enfin non, désolé, je ne peux pas vous le garantir ». Et ça continue encore et encore. La musique continue de jouer en fond tandis qu’il multiplie les interactions avec le public, en blaguant par-ci et par-là, la foule ne montrant pas encore d’enthousiasme total. Parmi les nombreux tours dans son sac, John articule une phrase qui elle saura vous faire réagir :  « notre groupe s’appelle FALL OUT BOY ». WHOUUUUUUU!

Si, comme moi, vous n’êtes pas trop familiers avec le groupe, n’ayez crainte! Les Américains ont pris les meilleures précautions pour faire de votre voyage une réussite. En effet, l’écran sur toile qui se trouve derrière eux projette non seulement des images dynamiques tout le long de leur set, mais sert également à projeter des paroles en police de grande taille pour s’assurer de la bonne circulation des paroles lorsque la chanson requiert des chants en chœur. On a notamment pu exploiter cette option sur le refrain de « Inside of You » .

Sur le ton plus solennel de « Heaven, We’re Already Here » , on se retrouve même à claquer des doigts sur demande. Plutôt original non? Ouais par contre donnez-moi vos tips please, c’est pas encore une réussite totale le claquement de doigts haha. Mais ça aura au moins le mérite de décrocher d’énormes sourires d’incompréhension. Et en parlant de sourire, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. En effet, The Maine allongera la musique un peu plus longtemps sur « Am I Pretty? » où John demandera aléatoirement à une personne d’aller « au centre de la classe », puis, d’un élan soudain, il se met à chanter la… (wait for it) LA MACARENA!!! ??? Oui, oui, vous avez bien entendu. Puis chacun se fera tour à tour tiré au sort pour accomplir une petite danse sur la macarena. Voilà une ambiance pour les moins festives et conviviales!

The Maine, c’est aussi un paquet d’émotions et de chansons touchantes, comme on peut le constater avec « Fucked Up Kids » où les mains défilent de droite à gauche. Mais rhaaa, profitez-en pour balayez vos émotions ailleurs, et ne faites pas vos rabat-joie. « Bad Behavior » saura vous mettre d’accord avec ses tons très swingy où votre corps ne demandera qu’à se mouvoir et non s’émouvoir. Gardez plutôt vos émotions pour « Lonely » qui est jouée dans l’obscurité avec l’océan comme image de fond. (Hah, on sait que c’est le sort qu’il réserve à vos larmes, cet océan…) C’est un moment pour les moins intense avant de partir en full power. Si puissant que même l’écran en devient pixelisé! Aurions-nous un quelconque pouvoir sur les transmissions des ondes? A suivre.

La bonne humeur est très certainement au rendez-vous et on aurait presque l’impression que ce n’est pas juste The Maine qu’on est venu voir ce soir, mais plutôt qu’on est allé à une sorte de Emo Night. The Maine se fait passer pour Blink-182 avec « All The Small Things » en ajoutant que c’est un de leurs plus grands succès, tout ça avec le ton le plus sérieux du monde, trahit néanmoins par le sourire qui traduit une grande légèreté. Si leur but était de réveiller la foule, on peut dire que c’est très réussi!

Après tous ces tourbillons d’un bout à l’autre du monde, vous avez peut-être oublié dans quelle ville on se trouve? Un effort voyons, on se trouve à Paris, dans la ville de la pluie! C’est alors que John joue seul un extrait du trait demandé « Raining In Paris » avant de s’arrêter si abruptement en déclarant avoir oublié comment jouer la suite, déclenchant des cris de protestation. On se retrouve par la suite très vite plongé dans un jeu qui requiert votre entière attention et réflexion (enfin, pas tant que ça) afin de décoder des chansons avec seulement deux mots. C’est ainsi que l’on se prend au jeu avec du « All Star » de Smash Mouth (mais si, vous savez, la BO de Shrek!), on vous conseillera d’ailleurs de vous boucher les oreilles si vous êtes un fervent défenseur de Shrek 2, qui s’est fait envoyer balader…

On continue notre mini Emo Night avec « Welcome to the Black Parade » des légendaires My Chemical Romance que tout le monde se fera une joie de reprendre haut et fort, une double dose de Avril Lavigne (que vous ne verrez malheureusement pas en mars dû à son annulation…) sur les hymnes que sont « Sk8ter Boi » et « Girlfriend », et même du FRERES JACQUES ?? Parce que oui forcément, comment voulez-vous vous considérer « emo » si vous n’êtes même pas passés par la phase « Frères Jacques »?  Pssst, apparemment on a été accusé de tricherie pour avoir choisi cette chanson à faire deviner. C’est pas de ma faute si votre ami Mr O’Callaghan ne connaît pas ses classiques aussi!

On reprend avec un moment de sérieux sur « (Un)Lost », voyez comme avec toutes ces transitions en plein milieu de chanson, cela en a été presque assez pour nous perdre. Une fan se désigne pour prendre le relais à la fin de la chanson, en acoustique. Et, j’aimerais dire un énorme CHAPEAU à toi, qui que tu sois! La voix de la demoiselle était absolument sublime et sa douceur n’a pas manqué de nous conquérir le cœur.

Au cours du concert, The Maine nous fait réellement plonger dans toutes les périodes de leur discographie. La preuve, ils n’hésitent pas à revenir vers des chansons de 2008 avec « I Must Be Dreaming » dont l’énergie pétillante allume une étincelle dans tous les regards, avant de faire un saut 10 ans plus tard avec « Black Butterflies and Déjà Vu ». Dix ans plus tard certes, et pourtant, il semblerait pour le groupe que ce soit le bon moment pour annoncer qu’ils sont aussi sur le réseau social My Space! Quelle nostalgie. Avec tant d’énergie et d’humour à revendre, je me doute bien que vous n’avez aucunement envie que le concert ne se termine, je me trompe?

Eh bien, on peut dire que ça tombe à pic! Le groupe nous annonce qu’ils ont encore 12 chansons de…1h à jouer! « 12 MORE HOURS MOTHERFUCKERS!!! » Et non. Forcément, une autre blague. Mais ne vous en faites pas, ils ont en réalité encore… 2 chansons de 6h chacune! *ba dum tssss* La foule hurle de joie, la batterie fait rage, et le chanteur demande à ce qu’on bloque les portes d’un geste articulé. Mais dans quel monde avons-nous donc atterri?

C’est finalement sur l’incroyable et intense « Flowers on the Grave » que le concert touche à sa fin. Une énorme dose d’émotions et de câlins. On ne pouvait pas espérer meilleure fin. De chansons en chansons, impossible à catégoriser The Maine, et c’est là une grande qualité. Ils nous font swinger, sourire, sauter, et même pleurer! 1h35 de set tout simplement magistral pour The Maine. On peut également en profiter pour saluer leur batteur de tournée Andrew Stravers qui remplace Pat Kirch, actuellement à domicile auprès de sa femme enceinte. Celui-ci nous a offert une performance éblouissante!

Honnêtement, je n’avais jamais réellement écouté The Maine d’une quelconque manière active avant de venir ce soir-là, et je dois dire que même sans, c’était absolument magique. Il n’y a pas eu de rappel, mais il n’y en a aucunement eu besoin, car, croyez-moi, votre ticket de concert était venu avec une garantie quant au fun et à la bonne ambiance. Voir The Maine, c’est comme voir plusieurs groupes en même temps. Et ce que l’on peut d’autant plus apprécier chez ces Américains, c’est cette incroyable aisance à interagir de manière authentique et naturelle avec le public. Le groupe pourrait littéralement faire son propre one man show à ce rythme! Le stock de blagues de leur frontman semble inépuisable.

En conclusion, voilà une bonne dose de rires dont le monde pourrait faire grand usage, notamment par ces temps d’inquiétude. La musique sera toujours là, quelque part, pour apporter une dose d’illumination dans votre vie. Les sourires s’affichant sur tous les visages satisfaits de ce soir le prouvent bien. Le concert était bien loin d’être pas sold out, et pourtant, on avait la réelle impression de tous appartenir quelque part le temps de ce concert, l’impression de faire partie d’une grande famille soudée dans les bons comme dans les mauvais moments. Décidément, la musique dépasse toute forme de frontière visible pour atteindre les profondeurs de nos cœurs et âmes.

 

SETLIST

  • Slip The Noose
  • My Best Habit
  • Like We Did (Windows Down)
  • Inside Of You
  • Don’t Come Down
  • Heaven, We’re Already Here
  • Am I Pretty?
  • Fucked Up Kids
  • Bad Behavior
  • Lonely
  • How Do You Feel?
  • (Un)Lost
  • Tears Won’t Cry (ShinjU)
  • I Must Be Dreaming
  • Lovely
  • Black Butterflies & Déjà Vu
  • Numb Without You
  • Flowers On The Grave

koalavath

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