LIVE REPORT : The Band Camino @ Backstage By The Mill – 08/02/2020

On se permet de faire une petite pause au niveau des moshs pour éviter d’être trop amochés. Sans plus tarder, et après une bonne douche d’eau de pluie (ah tout de suite, ça sort les clichés de la météo anglaise…), on se réfugie dans le Backstage By The Mill pour s’apprêter à voir Hot Milk et The Band Camino. On espère que leur bonne humeur contagieuse saura dessiner un soleil dans nos cœurs si ce n’est à l’extérieur. 

 

– HOT MILK –

On ne vous les présente plus, notre lait chaud préféré tout droit sorti de Manchester est de retour pratiquement un an suite à sa toute première venue en France. Après avoir joué deux fois dans une salle de 500 personnes, on rétrograde vers quelque chose de plus intimiste pour la troisième venue de Hot Milk. Le concert n’a même pas démarré que l’on peut déjà regretter les problèmes de communication au niveau des horaires. 19h? 19h30? Les infos fusent et pourtant toutes sont différentes. Par conséquent, à 18h30 passé, il y avait tout juste une petite poignée de fans attendant devant les portes, au milieu d’un pub pris d’assaut par des afficionados de football américain.

A notre grande surprise, ce manque de personnes se retrouve vite comblé puisque à l’ouverture des portes, le Backstage se retrouve rempli à moitié. Malgré toute la place disponible, tout le monde se tassait le plus possible du premier rang, ne laissant pas d’espace personnel à qui que ce soit. (Eh oh, ça passe deux secondes ça, mais si l’on doit passer le restant du concert sans bouger et droit comme des « i », ce serait un peu problématique mhh…) On se croirait presque au concert de Set It Off en avril dernier, où la salle était pleine, ce qui explique cette absence d’espace personnel qui, pour le coup, n’avait pas réellement lieu d’être à l’heure actuelle.

19h30, la salle plonge dans l’obscurité. J’espère que vous êtes très réveillés, et prêts à faire la fête car c’est « Wide Awake » qui lance les hostilités! Et pour une entrée sur scène, quelle entrée c’était! Chaque membre portait des lunettes assez funky offertes par des fans : ainsi pouvait-on discerner autour de leurs yeux des bières, des guitares, des fraises et même des licornes! Cela n’a duré que quelques millisecondes avant que ces derniers ne se retrouvent jetés à la volée dans la foule, déclenchant des premiers cris.

Le set de Hot Milk débute à peine mais les sourires se dessinent quant à eux bien assez vite sur les visages ébahis de la foule, que ce soit auprès des fans de la première heure ou aux nouveaux venus, déjà séduits par les ondes de positivité que dégage le groupe. Comme à leur habitude, la chanteuse Hannah Mee et le bassiste Tom Paton tournent en lentement en rond en s’affrontant dans un duel de regards enjoués, pendant que Jim Shaw prend la relève côté chant. Les premiers rangs étaient clairement déchaînés pour joindre leurs voix à celles du groupe.

« Candy Coated Lie$ » prend tout juste fin, lorsque l’on entend retentir des vibreurs depuis les haut-parleurs. « Bzzzzzzzz Bzzzzzzz »… Bon sang, y aurait-il donc une quelconque personne pour répondre à cet appel? Ehhh non, je vous rassure, ce ne sont pas les membres du groupe qui ont oublié de mettre leur portable sur silencieux. Par contre j’espère que les vôtres sont sur silencieux. Et bien plus que simplement mis sur silencieux, rangez les complètement en fait. « On va vous jouer une toute toute toute toute nouvelle chanson. Je ne veux pas voir vos portables. Rangez-les et appréciez. Je veux vous voir sauter et vous amuser! » nous dit Hannah. Chacun joua le jeu et pas un seul portable n’était en vue.

Très rapidement, on se retrouve tous au sol. Oui, tous, sans exception. Jim se joint également à la foule et part s’installer dans les premiers rangs accompagné de sa guitare. 3,2,1… SAUTE! Bien que personne ne connaisse les paroles (en même temps…), ce saut aura su mettre tout le monde sur la même longueur d’onde. Jim en profite pour jouer de la guitare depuis la foule tout en tournoyant sur lui-même, avant de rejoindre la scène.

Maintenant que vous êtes tous déconnectés de vos cellulaires, « Zoned Out » saura-t-elle vous faire divaguer? Je ne me limiterais pas à dire qu’elle nous fait simplement « divaguer » mais plutôt « vaguer ». Quoi? Vaguer? Kezako? Rien qui ne nécessite votre panique, n’ayez crainte. Disons qu’une grande énergie s’en dégage et le côté groovy l’emporte, créant un automatisme presque imminent quant à vos bras qui bougeront d’eux-mêmes dans un mouvement de vague, emportés par le flot de la musique.

En début de semaine, les Britanniques avaient sorti une nouvelle chanson intitulée « June Gloom ». Suite à un petit discours sur l’explication de la chanson, on peut en retenir les grandes lignes suivantes : la vie n’est pas rose bonbon, et il arrive forcément que l’on sombre dans des périodes tristes et loin d’être pleines de couleurs. Juin est censé être perçu comme étant le début des saisons chaudes et ensoleillées.

Or, il est tout à fait naturel et humain de ne pas être au top de sa forme, de ne pas ressentir cette chaleur, et pourtant, il faut se souvenir que « c’est toujours l’été quelque part » même si vous vous trouvez dans une période glaciale. Vous trouverez cet été au plus profond de vous. Et si ce n’est pas le cas, on peut vous assurer que la musique bienveillante et festive de Hot Milk saura vite réchauffer vos cœurs et apporter une lumière similaire à celle des bracelets fluorescents des premiers rangs qui ne passent pas inaperçus.

Une chanson en somme très efficace, et une foule qui semble un peu plus convaincue bien que nous sommes au courant que la plupart des gens qui sont venus ne sont pas expressément venus pour le groupe d’ouverture, et peu d’entre eux avaient même eu vent de ce nom auparavant. « Dites-moi, j’ai une question pour vous, » commence Jim, et, dans un élan d’enthousiasme des fans qui se doutaient de ce que ce dernier allait dire, on peut entendre en écho « ARE YOU FEELING ALIVE?« . Et donc oui, EST-CE QUE VOUS VOUS SENTEZ VIVANTS? NON? PAS ENCORE?

Eh bien, vous n’êtes pas au bout de vos surprises alors. Bon finalement on s’en fiche un peu, mais allumez-moi vos flashs et on en reparlera plus tard. J’espère juste que ce concert ne finira pas en awful ever after…. Ah parce que c’est le cas peut-être? Oui, certes, mais pas au sens littéral voyons, rho! Et encore heureux! Le refrain entraînant est en vue à l’horizon, annoncé par une montée musicale progressive qui ne laissera pas de répit pour vos pieds. Au contraire ces derniers se préparent doucement à se taper leurs meilleurs sauts par eux-mêmes.

Au moment du bridge, Hannah demande à ce que le pit s’ouvre en deux? Euh… pardonnez ma compréhension mais… on est censé faire un wall of death là, tout de suite maintenant??? Mais non, mais non, pas de castagne mes petits. Je vois déjà vos regards effarés se dessiner et certains d’entre vous ont même lâché des cris de peur. Je vous rassure, personne ne va blesser personne. Habituellement, c’est un pit amical qu’elle ouvre pour aller s’amuser dans la foule, avec une notable proximité aux fans. Sauf que là, au vu de l’incompréhension lisible sur les nombreux visages, et le pit pas assez ouvert, on dirait bien qu’elle s’est résignée à son idée initiale. Bon, tant pis!

Malgré un mauvais rhume empêchant Hannah de se donner à son maximum, on n’aurait presque rien remarqué tant sa passion a pris le contrôle de la maladie, au point de n’en faire ressortir que le meilleur. (Et quand je dis le meilleur, je ne parle pas spécialement du fait que la chanteuse avait ressorti ses plus belles chaussettes violettes).

Plus qu’un simple lait chaud, on peut dire que c’était du lait bouillant auquel on a eu affaire ce soir! J’espère bien que vous vous soyez éclatés car ce n’est que le début. Nous sommes, comme à notre habitude, persuadés que la suite leur réservera de très belles choses. Si vous ne les connaissez pas encore, n’hésitez pas à aller y jeter une oreille ou deux. S’il y a une chose dont nous sommes certains, c’est que même dans les transports en commun, leur musique ne vous laissera pas indifférent, et enverra des signaux à votre cœur de suite pour qu’un sourire se dessine illico. Vous en aurez presque mal aux joues, attention.

 

SETLIST

  • Wide Awake
  • Candy Coated Lie$
  • Zoned Out
  • Take Your Jacket
  • June Gloom
  • Are You Feeling Alive
  • Awful Ever After

 

 

 

– THE BAND CAMINO –

 

S’il vous arrive d’être très connectés sur les réseaux sociaux, alors je suis persuadée que vous avez probablement entendu parler de « The Band Camino » ne serait-ce qu’une fois dans votre vie. En effet, il est presque inutile de mentionner à quel point c’est un groupe qui semble conquérir les cœurs de nombreuses personnes, dont de nombreux membres de groupes qui en sont tombés raide dingues. The Band Camino, une véritable sensation qui commence à faire propulser son nom, et notamment du côté de nos amis outre-Atlantique. C’est donc avec un énorme plaisir que nous les accueillons ce soir à Paris pour leur toute première tournée européenne!

Tournée européenne oui, mais en réalité, on peut voir moultes dévoués qui ont fait tout le trajet depuis les Etats-Unis, beaucoup d’autres depuis l’Angleterre, et finalement, quelques autres venus d’Allemagne. Ce serait euphémique que de dire que ce groupe est en train de se frayer un très joli chemin dans l’industrie musicale. D’ailleurs en parlant de monde, c’est comme si le loup nous avait entendu et en trois secondes top chrono, on se retrouve avec une salle comble prête à en découdre avant même que ces derniers ne se présentent sur scène. (A l’exception de l’espace du bar où l’on avait encore assez d’espace pour espérer respirer).

Je ne saurais dire à quelle année nous nous situons lorsque le groupe débarque. Une faille inter dimensionnelle semble s’être ouverte. On aurait l’impression d’être perdus sur la côte Est des Etats-Unis, au Tennessee des années 80. Hot Milk avait à peine le temps de nous montrer un aperçu de notre chère Angleterre que nous nous retrouvons déjà à embarquer pour une destination lointaine, dans un rock indie qui nous donne l’impression d’être retourné aux sources. Quand je dis qu’il semble y avoir eu une faille spatio-temporelle, ce constat se renforce un peu plus avec la coupe du chanteur Jeffrey Jordan qui me rappelle des airs à la Grease.

Après nous avoir fait voyager sur des airs lointains et nostalgiques le long de solos guitare assez rocky sur « What I Want », on change vite de registre avec « See Through » qui est bien plus groovy et dont les airs jazzy vous encourageront à sortir vos meilleurs mouvements de danse, notamment lors du refrain très catchy. Comparé au groupe précédent, on peut observer une nette régression en termes de mouvements sur scène pendant le set de The Band Camino. Ils bougent certes moins que Hot Milk, non pas que c’est un style de musique qui requiert tout autant de mouvements, mais dans tous les cas, cela n’enlève en rien leur prestance scénique. Au contraire, c’est comme si, même avec des mouvements plus rares mais posés, cela nous donnait l’opportunité d’apprécier le charisme imposant du groupe sans en avoir la tête qui tourne causé par un effet pinball.

Plus calmes que leurs précédents, les chansons suivantes nous laissent le temps d’apprécier la beauté dans la douceur des chansons lentes, et nous donnent même de quoi explorer la nostalgie sous un nouvel angle sur « Berenstein » qui n’est pas le même type de nostalgie plus chaleureuse que l’on ressent sur la toute première chanson. Le synthé un peu Lo-Fi années 80 entre en jeu pendant le refrain, avec la présence d’une batterie qui rappellerait celle que l’on peut trouver dans les films et séries de l’époque. Menant leur rock électro à la perfection, ils arrivent à placer si justement des solos de guitare qui ramènent le côté plus rocky même dans une atmosphère qui semble si lointaine du rock. Notre avis? Ce mélange se marie à merveille.

Assez dormi les enfants, il est temps de vous réveiller un peu avec un rythme plus entraînant, qui semble voyager d’une part et d’autre de nos oreilles tel un boomerang. Intuitivement, vos mains vont s’accorder sur ce rythme à coup de « clap clap » synchronisés. On assiste même à une batterie monstre sur la fin de « Farsighted » qui est toute différente de celle de la version studio, mais à notre grande surprise, vraiment agréable à l’écoute et ajoute encore plus de piquant à la chanson.

Hey pssst les amoureux, on est en février mais est-ce qu’on est déjà le « 14 février » ? Naaan. Pourtant cela n’empêche pas les couples de passer leur temps à s’embrasser. Bon eh bien, on peut dire que ça tombe bien pour vous. The Band Camino, ce groupe ayant une emprise sur l’espace, semble également contrôler le temps à sa guise et nous fait faire un bond dans le temps pour que vous profitiez déjà de votre « 2/14 » en avance. (Fun fact : c’était la première chanson que j’avais entendu de ce groupe deux ans auparavant au travers d’un cover de Matt de Shaded. Pssst ce n’est pas pour faire de la pub mais j’en profite pour faire de la pub : si vous aimez bien The Band Camino, aka le groupe préféré des membres de Shaded, vous devriez bien aimer le dernier EP de ces derniers et leur direction musicale plus indie).

A la surprise de personne, c’est une chanson qui s’accompagne d’un synthé très jazzy. Pour les deux derniers refrains, le groupe demande au public de chanter et c’est très rapidement que la salle se retrouve sous leur emprise. On passe a cappella et les échos de voix du public résonnent merveilleusement dans le Backstage, ce que le groupe prend bien soin de souligner « Paris, you sound beautiful tonight ». Pour continuer dans la lignée du groovy, « Fool of Myself » est d’autant plus intense quant à son très long solo de synthé Lo-Fi vers la fin. Les bras balancent de droite à gauche, et votre cerveau risque d’en faire de même au vu des airs qui semblent faire des rondes d’eux-mêmes.

Chuuuuuuuut. Arrêtez de vous époumoner…! Hah. Je vous ai bien eu. Comment espérer rester calme sur « Hush Hush »? Impossible, n’est-ce pas? Le refrain est tout simplement d’une telle catchiness que vous n’en resterez pas sur place. On peut d’ailleurs en voir quelques têtes sauter plus haut que d’autres, ce qui illustre bien ce que je viens de dire à l’instant. Bien évidemment, les cris des fans ne font que s’accentuer d’autant plus une fois que le solo à la guitare arrive. Décidément, ce groupe a un réel talent à faire bouger les gens. On calme la donne avec « My Thoughts On You » qui arrive comme une occasion pour vous de reprendre votre souffle après avoir tant sauté dans tous les sens.

Le groupe sort de scène sur « Haunted », mais serait-ce suffisant pour vous hanter les esprits? Éternels insatiables, la foule hurle du plus fort qu’elle le peut pour rappeler le groupe. Et sous un tonnerre d’exclamation, The Band Camino est de retour pour vous interpréter deux chansons dont une merveilleuse balade, « The Black And White » où les flashs seront de sortie. Vous ferez probablement mieux de sortir vos mouchoirs et de prendre votre voisin dans les bras en vous balançant de droite à gauche. Cette chanson est d’une telle beauté et d’une telle profondeur touchante musicalement. Tandis que le chanteur switchait sa guitare pour s’adonner au piano, le dernier refrain de la chanson ne peut que nous rester en tête puisque c’est a cappella que la salle entière s’illumine, le long d’un chant bien coordonné. C’est aussi pour ces moments de beauté et d’union que les concerts sont magiques.

Globalement, je trouvais tout de même la foule plus calme qu’elle n’aurait pu l’être. Beaucoup de monde se contentait juste de rester sur place à contempler statiquement. Pourtant, il est indéniable que les chansons de The Band Camino ont cette petite épice en plus qui, comme par magie, prend contrôle de toutes les parties de votre corps. Donc finalement, le rappel de deux chansons aura plutôt calmé le public plus qu’il ne l’a réellement hypé. Ceci dit, le concert a terminé vraiment super tôt! Il était tout juste 21h35… Je pense que le fait que les dernières chansons soient si douces n’a pas réellement amorti la brutalité de cette fin de concert, puisque l’on se retrouve à en vouloir encore plus. Serons-nous un jour rassasiés?  Je vous laisse écrire la suite de cette histoire.

Niveau expérience personnelle, c’est un des rares concerts que j’ai pu faire où j’ai plus dansé qu’autre chose. C’était vraiment chill et ça faisait du bien de ne pas faire un concert pleins de moshs pour une fois, c’était reposant! Parlons peu, parlons bien. All Time Low, ça parle à tout le monde ici non? Bon, très bien. J’ai l’honneur de vous annoncer que ces derniers vont faire leur grand retour cette année avec un album de prévu intitulé Wake Up Sunshine qui est à venir le 3 avril prochain alors marquez bien vos agendas!

Mais pourquoi donc caler une nouvelle concernant All Time Low sur un livereport de The Band Camino? Oi oi, stoppez les questions un instant… Tout simplement parce que vous aurez la surprise de découvrir de bien belles collaborations sur ce dernier, dont une avec The Band Camino sur la chanson « Favorite Place ». Serait-ce votre nouveau lieu préféré?

SETLIST

  • What I Want
  • See Through
  • Less Than I Do
  • Berenstein
  • Farsighted
  • Know Me
  • 2/14
  • Fool Of Myself
  • Honest
  • For A While
  • Hush Hush
  • My Thoughts On You
  • Haunted

ENCORE

  • The Black And White
  • Daphne Blue

koalavath

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