Le Héros est un Démon – Chapitre 108

 

Chapitre 108 : Brume Pourpre

 

« Ne pensez-vous pas qu’il serait bien plus glorieux d’agir et d’assurer un futur aux démons sur le champ de bataille, plutôt que d’attendre et périr dans un monde fermé tel que celui-ci ? » (Agathion)

Agathion avait choisi une autre pièce pour parler, et non pas la salle du trône afin de pouvoir s’asseoir en face à Hifumi.

Puisqu’Hifumi n’était pas un démon, et encore moins l’un de ses sujets, Agathion aurait dû, selon la tradition, rester assis sur son trône. Mais le sujet d’aujourd’hui ne pouvait être abordé devant trop de monde.

Et, comme prévu, sa première phrase fit l’effet d’une bombe, faisant même sursauter vigoureusement Phegor.

« M-Mon Roi ! C’est… » (Phegor)

« Calme-toi et écoute, Phegor. Dois-je te rappeler que tu te tiens devant un invité ? » (Agathion)

Rayonnant de joie, Agathion croisa ses jambes et leva les yeux au plafond.

« Après tout, un ressentiment anormal s’est accumulé dans ce jardin miniature. Nous ne pouvons pas abandonner et attendre patiemment notre fin. Nous devons agir, si nous ne voulons pas assister à la mort de notre peuple. Voici ce que je pense. » (Agathion)

Corrigeant sa posture, Agathion engloutit la moitié de sa tasse de café.

« Ahhhh. Humain-san, quel est ton nom ? » (Agathion)

« Je m’appelle Hifumi. » (Hifumi)

Hifumi buvait sa seconde tasse de la journée.

« Je suis plus ou moins un nouveau noble d’un pays humain. Cependant, je parcours actuellement ce monde. »

« Quelle chance. Je ne peux m’empêcher d’être envieux. Ton histoire est sûrement incroyable. » (Agathion)

Après avoir ordonné à la servante présente d’apporter quelques douceurs, Agathion sourit à Hifumi.

« Même si je ne les ai jamais vus de mes propres yeux, il existe des nains et des homme-bêtes en plus des humains et des elfes, n’est-ce pas ? En as-tu rencontré, Hifumi ? » (Agathion)

« Oui. J’ai rencontré de nombreux homme-bêtes avant d’arriver ici. Et avant ça, j’ai eu l’occasion de voir des nains. De même pour les elfes. » (Hifumi)

« Oh, tu as aussi rencontré les elfes… pas très étonnant puisque pour arriver ici, tu as probablement traversé leur territoire. » (Agathion)

Vepar était assise à côté d’Hifumi comme si de rien n’était.

Dans un pays humain, jamais un sujet n’aurait pu se positionner ainsi, mais ici, Agathion ne semblait pas dérangé.

« Quels sont tes impressions quant aux elfes ? Ils haïssent les démons, n’est-ce pas ? » (Agathion)

Hifumi répondit à l’excitation d’Agathion par une mine sérieuse.

« J’ai plutôt eu l’impression qu’ils craignaient votre libération. Ils semblent vous considérer comme les ‘ennemis de ce monde’. » (Hifumi)

« Quoi !? Qu’avons-nous bien pu faire pour mériter ça !? » (Phegor)

Agathion se contenta d’acquiescer en silence, mais pas Phegor.

D’après eux, les démons avaient pendant longtemps combattu les humains et elfes avant d’être scellé ici, repoussés par les elfes.

Puisque cette histoire remontait à plusieurs générations, les démons avaient accumulés un profond ressentiment. Ils considéraient injuste cet emprisonnement, car vieux de plusieurs siècles, ses raisons avaient disparues dans les flots de l’histoire. D’un autre côté, les elfes étaient responsables du sceau, et maintenaient la barrière sous prétexte d’un ‘acte juste’.

« Les elfes doivent être éliminés par n’importe quel moyen ! Mon Roi, ne pourrions-nous pas accomplir notre vengeance en coopérant avec Hifumi-dono ? » (Phegor)

Vepar semblait agacée par les cris incessants de Phegor. Quant à Agathion, il ne semblait pas spécialement enthousiaste.

« Mmh~… Qu’en penses-tu, Hifumi ? » (Agathion)

Observant Phegor se lever, Hifumi sourit à la question d’Agathion qui semblait perdu dans ses réflexions.

« Combattre est une bonne chose. Et même si vous connaissez votre ennemi, il serait sage de réfléchir à vos ambitions futures. Mais… » (Hifumi)

« Quelque chose ne va pas ? Les elfes sont-ils si puissants ? » (Vepar)

Pour la première fois, Vepar sembla sérieuse. Elle n’en faisait habituellement qu’à sa tête, mais il ne fallait oublier qu’elle occupait une position importante, et que d’elle dépendait la vie de nombreux soldats. Malgré son caractère volage, elle n’avait aucune intention de mettre inutilement en danger ses subordonnés.

« J’ai tué quelques elfes, mais ils n’étaient pas particulièrement forts. J’ai eu l’occasion de voir un combat entre des monstres et un démon maniant une large épée, et de ce que j’ai pu en voir, les démons sont supérieurs en termes de puissance de combat. » (Hifumi)

« Cependant, je ne connais pas vos capacités individuelles. », Hifumi tenta de changer complètement de sujet.

« La barrière ne devrait-elle pas bientôt disparaitre, ou au moins s’affaiblir ? » (Hifumi)

« Oh ? Pourquoi penses-tu cela ? » (Agathion)

Agathion se pencha en avant.

« La majorité des elfes va quitter la forêt. Je ne connais pas leur destination, mais ils sont maintenant conscients de la mort tragique qui les attend s’ils choisissent de rester. Pour eux, la forêt n’est maintenant rien de plus qu’un danger à craindre. » (Hifumi)

Hifumi expliqua ensuite sans rien cacher les caractéristiques de la forêt qui causait la mort des elfes en les changeant en arbres. Lorsqu’il mentionna avoir disséqué quelques elfes au passage, les visages de Phegor et Agathion pâlirent, tandis que Vepar se contenta de continuer à écouter.

« Je vois… tu veux donc dire que nos ennemis disparaitrons avant que nous ne puissions les atteindre ? » (Agathion)

Se mettant tout à coup à rouler sur le canapé, Agathion grogna.

« Ah~ j’abandonne ! Je pensais que nous pourrions solidifier l’unité des démons d’une façon ou d’une autre en les faisant combattre et évacuer leur stress. » (Agathion)

« Si vous voulez tant combattre, rien de vous en empêche. » (Hifumi)

« …Que veux-tu dire par là ? » (Agathion)

Agathion était maintenant couché sur le ventre, enlaçant un coussin. Mais en entendant les paroles d’Hifumi, il tourna la tête vers ce dernier.

« C’est très simple. Vous pouvez viser une autre cible que les elfes. Vous l’avez dit un peu plus tôt, mais il existe de nombreuses races. Les nains, les homme-bêtes et les humains. Les elfes ne sont pas la seule cible potentielle, n’est-ce pas ? » (Hifumi)

« E-En tant qu’humain, tu nous proposes d’attaquer tes compatriotes… ? » (Agathion)

« Je ne trouve pas ça si surprenant. » (Hifumi)

Les coins de la bouche d’Hifumi se soulevèrent.

« Les humains se font sans cesse la guerre. Cependant, puisque les détails et la forme des combats restent inchangés, personne n’évolue. » (Hifumi)

Hifumi se leva et posa sa main sur l’épaule d’Agathion.

« Si vous comptez vous déchainer, autant le faire sur une plus large échelle. Si vous comptez faire retentir la grandeur des démons, il faut cibler le monde entier, et pas seulement les elfes. » (Hifumi)

« Hmm… » (Agathion)

« Si vous allez de toute façon être méprisés et détestés, alors pas besoin de se retenir contre quiconque, je me trompe ? Si vous ne pouvez plus vivre prisonniers des elfes, vous n’avez que deux choix : rester ici ou chercher un nouvel habitat dans un lieu éloigné. » (Hifumi)

Réajustant le katana à sa ceinture, Hifumi fit glisser son doigt le long de son hakama et défit un pli.

« Où vas-tu ? » (Agathion)

Hifumi venait d’ouvrir la porte, mais se retourna pour répondre à la question qui lui était posé.

« En fonction de votre réponse, je déciderai de coopérer avec vous ou non. Je compte me promener en ville en attendant, vous pouvez donc m’appeler une fois votre décision prise. » (Hifumi)

« Ah, dans ce cas laisse-moi te servir de guide ! » (Vepar)

Poursuivant Hifumi qui venait de quitter la pièce, Vepar se leva en vitesse et partit.

« Roi-sama, veuillez m’excuser~ » (Vepar)

« Oui, enseigne-lui tout ce que notre ville de démons fait de mieux. » (Agathion)

La porte se ferma derrière Vepar.

Phegor fit face à Agathion, et s’agenouilla.

« Mon Roi, je nous ai fait prendre un risque à tous en amenant avec moi cette personne. » (Phegor)

« Non, je suis heureux d’avoir entendu les histoires d’un habitant de l’extérieur. Tu as bien fait de l’amener ici. » (Agathion)

Agathion acquiesça de manière exagérée, et Phegor réitéra ses excuses, ne bougeant pas d’un centimètre.

« Le territoire des elfes est dangereux, huh ? Si nous supposons que cela est vrai, et que la barrière disparaitra… On dirait que nous n’avons pas beaucoup de temps pour réfléchir. Je vais devoir prendre une décision majeure, Phegor. Une décision majeure dont dépendra le futur des démons. » (Agathion)

« Mon Roi, vous êtes sage. Tous les démons suivront votre décision. » (Phegor)

Agathion leva de nouveau les yeux au plafond face au regard étonnamment clair et déterminé de Phegor.

« Ne me mets-tu pas davantage de pression en disant cela ? » (Agathion)

Agathion soupira un « Mais peu importe. », avant d’exprimer d’une petite voix sa pensée. Une si petite voix que même Phegor ne put l’entendre.

« Combattre les humains et les homme-bêtes, eh ? Même si nous n’avions en face qu’un seul ennemi, je souhaite que nous commencions par une victoire. » (Agathion)

 

Ayant reçu de la part d’Origa une blessure quasi-mortelle, Balzephon était parvenu à vaincre le monstre renforcé et à s’en tirer en vie.

Après avoir retiré l’outil magique incorporé au monstre, il avait perdu connaissance pendant une longue période avant de forcer son corps meurtri à se redresser.

« …Uuh…. » (Balzephon)

Quelle intense lumière.

Souhaitait-il murmurer en ouvrant doucement les yeux, mais pas un mot ne sortit de sa bouche, seulement des grognements.

Il ne savait pas dans quel état il se trouvait.

L’esprit toujours confus, sa vision devint enfin claire.

« Guu… » (Balzephon)

Il se leva avec difficulté tout en expirant.

Apparemment, je suis entouré d’arbres.

La lumière du soleil, passant à travers les branches au dense feuillage vert, semblait l’avoir réveillé.

« … ? » (Balzephon)

Petit à petit, il se rappela de la situation avant qu’il n’ait perdu connaissance.

Même si son corps devait normalement être couvert de blessures, il ne ressentait pas la moindre douleur.

Tout à coup, il se rendit compte que son champ de vision était étonnamment surélevé. Il baissa timidement les yeux afin d’examiner son corps.

« Uuuuuuuuuu… » (Balzephon)

Un bruit plaintif s’échappa de sa gorge.

Ayant toujours maintenu un rigoureux entrainement, il devait normalement posséder un puissant physique. Mais son corps était maintenant couvert d’étonnants muscles, en celui-ci avait maintenant adopté des proportions de géant. De fins poils poussaient sur l’ensemble de son corps, et ses vêtements étaient déchirés et décousus de toutes parts.

Confus, il regarda ses membres les uns après les autres.

Ses jambes et bras étaient devenus aussi épais que des troncs, et couverts de muscles aussi durs que la pierre. Ses ongles étaient maintenant longs et acérés, semblables à de petites couteaux.

« U-Un monstre ? »

Il se retourna soudainement en entendant une voix, et plusieurs personnes apparurent dans son champ de vision. Il s’agissait de deux hommes en armure, probablement des épéistes, ainsi que d’une femme en robe, semblant être une magicienne. Tous regardaient Balzephon d’un air surpris.

« Uuu… » (Balzephon)

« As-tu déjà vu un tel monstre !? »

Reculant de quelques pas, la magicienne proposa aux deux hommes de fuir.

« Non, une nouvelle espèce telle que celle-ci pourrait nous rapporte gros auprès de la guilde. Les monstres humanoïdes sont plus dangereux, mais nous devrions pouvoir y arriver s’il est seul. »

L’un des épéistes sortit son épée, et l’autre, après un court silence, fit de même.

« Bon sang ! Je compte sur vous pour me protéger ! »

Maudissant ses camarades, la femme prépara son sceptre pendant que les deux épéistes réduisaient la distance les séparant de Balzephon.

Pendant que les aventuriers décidaient de la démarche à suivre, Balzephon les avait observés en laissant échapper grognements et longues respirations, étant donné qu’il ne pouvait pas fermer sa bouche en raison de ses longues canines.

« Uu… » (Balzephon)

Son cerveau ne fonctionnait plus. Son esprit était seulement dominé par de violentes pulsions.

« Hee, il semble avoir peur. Est-ce la première fois qu’il voit des humains ? »

S’exclama en riant l’un des épéistes tout en s’approchant.

Balzephon abattit ses longues griffes acérées.

Je veux tuer (Balzephon)

Une voix retentit dans son esprit.

A cet instant, Balzephon eut l’impression que son corps était contrôlé par quelque chose. Avant même de s’en rendre compte, un geyser de sang s’échappa de la gorge de l’un des épéistes.

« Maden ! Merde ! »

L’autre épéiste attaqua, levant haut son épée au dessus de sa tête.

« Gaah ! »

Laissant échapper une voix bestiale, Balzephon tendit le bras. Ses griffes furent plus rapides que l’épée, et transpercèrent les globes oculaires de l’homme.

« Ga… »

L’épéiste fit tomber son épée sans pousser le moindre cri, la douleur étant bien trop intense. Puis, sa tête se sépara de son corps, coupée par de longues griffes.

« C-Ce n’est pas possible… »

En oubliant même de chanter son sort, la femme enlaça son sceptre et se mit à trembler de tout son corps.

Par chance, Balzephon n’attaqua pas. Il était lui-même surpris par ses propres actions. Regardant ses mains tachées de sang, il restait là debout, immobile.

La femme s’éloigna lentement, avant de s’enfuir à toute allure, la mort de ses compagnons hantant toujours son esprit confus.

Après ça, la femme parvint à rentrer en ville et prévint la guilde. Ce ‘monstre humanoïde démoniaque’ fut ensuite aperçu à plusieurs reprises près d’Orsongrande et de Vichy, et causa bon nombre de morts.

De nombreuses victimes étant des aventuriers, plusieurs guildes situées près de la frontière avec Vichy finirent par demander l’aide de Fokalore.

 

« Bon sang, ils ne cessent de déléguer les tâches les plus ingrates à ce vieil homme que je suis. » (Reshi)

Le maître de la guilde d’Arosel, Reshi, venant d’arriver à Fokalore en chariot depuis Arosel, massa ses hanches endolories par le long voyage.

« Cela fait plusieurs années que je ne suis pas venu à Fokalore, et je dois avouer que l’endroit a bien changé. » (Reshi)

Il s’était à plusieurs reprises rendu à Fokalore, ville au-delà de la frontière nationale, dans le cadre de son ancienne profession d’aventurier. Cependant, il ne pouvait maintenant s’empêcher d’être surpris par l’évolution de Fokalore qui était maintenant considérée comme ‘ville plus développée que la capitale’, totalement différente de la Fokalore passée.

La ville était maintenant parcourue de larges routes et rails, de nombreux wagons avançant à toute allure.

De nombreuses personnes marchaient dans les rues. Même Reshi, qui était fier de sa vigueur malgré son âge, était nauséeux face à la foule de monde.

Prenant ainsi des pauses de temps à autres, Reshi finit par s’arrêter devant la maison du seigneur féodal.

« Bien, que faire… ? » (Reshi)

Il se rappela que la fille ayant récemment visité la guilde d’Arosel se faisait appeler la directrice militaire de cet endroit.

Il était gêné de devoir demander à combattre une fille ayant à peine une fraction de son âge.

Cependant, il s’agissait d’une décision de guilde.

« Je m’appelle Reshi, en charge de la guilde d’Arosel. J’aimerais rencontrer la Directrice Militaire-dono. » (Reshi)

« Si c’est le cas, veuillez vous adresser à la réception après être entré. »

Un soldat montant la garde à l’entrée de la résidence pointé du doigt l’intérieur comme s’il s’agissait d’une occurrence habituelle.

Lorsque Reshi entra comme expliqué, il vit plusieurs membres du personnel occupés bruyamment avec les habitants de Fokalore.

En s’excusant intérieurement de les déranger pendant leur travail, Reshi s’adressa à l’un d’eux.

Après qu’ont lui ait demandé de patienter pendant 5 minutes, il fut emmené vers une pièce à l’étage.

« Merci de votre patiente. »

Il attendit ainsi dans la pièce pendant quelques secondes de plus. Puis, enfin, un homme apparut devant Reshi.

« Je m’appelle Caim, et je travaille ici en tant qu’officier civil du Comté de Tohno. Puisque notre Directrice Militaire est hors de son bureau actuellement, je suis prêt à vous écouter à sa place. » (Caim)

D’une voix calme, il se présenta malgré un flagrant manque d’émotions. Il parlait comme s’il avait un masque sur le visage.

« Je m’appelle Reshi, maître de la guilde d’Arosel. Veuillez m’excuser pour cette visite soudaine. » (Reshi)

« Quelle est la raison de votre venue à Fokalore ? » (Caim)

Caim s’assit en face de Reshi, et plongea directement au vif du sujet.

« J’ai précédemment rencontré la Directrice Militaire. Nous avons alors pu aborder le sujet du monstre humanoïde, mais puisque les victimes sont essentiellement des aventuriers ces derniers jours, je suis tout de suite venu afin de vous demander votre aide. » (Reshi)

« Un monstre humanoïde ? Je vois… » (Caim)

« J’aimerai planifier son extermination au plus vite, mais ce monstre est extrêmement puissant. J’ai honte, mais il n’y a actuellement aucun aventurier capable de s’en occuper. » (Reshi)

Malgré la surprise due au fait que Caim le regardait droit dans les yeux d’un air sérieux tout au long de ses explications, Reshi termina par dévoiler les dégâts causé par le monstre, sans dissimuler la moindre information.

« Je comprends la situation. » (Caim)

« Alors… » (Reshi)

« Attachons un plus grand nombre de gardes aux groupes et marchands et aux personnes importantes en déplacement. En envoyant des soldats de Fokalore en complément, nous pourrons aussi augmenter le nombre de gardes sur les routes. » (Caim)

Cependant, Caim ne mentionna à aucun instant la possibilité d’éliminer le monstre lui-même.

« M-Mais, si nous le laissons rôder, le dégâts… » (Reshi)

« Notre Seigneur, le Comte Tohno, déteste que lui ou ses possessions soient utilisés aux profits d’autrui. Nous pouvons vous aider à résoudre le problème. Cependant, nous ne le ferons pas sous la forme d’envoi de soldats en coopération avec la guilde. » (Caim)

Aucune émotion n’était visible sur le visage de Caim une fois ces mots prononcés.

Tandis que Reshi attendait la suite de ses paroles, Caim continua,

« …Mais si cela n’a rien à voir avec la guilde, nous pouvons agir selon notre bon vouloir. » (Caim)

« E-Excusez-moi, mais je me questionne sur la dangerosité de cette méthode… » (Reshi)

En raison des incidents survenus près de la frontière avec Vichy, Reshi fit par de ses craintes. En effet, la mobilisation de troupes risquait de déclencher des stimuli non voulus.

« Nous pourrions faire part de nos intentions aux guildes environnantes, mais… » (Reshi)

Cependant, la réponse de Caim surpassa grandement toute possible compréhension que pouvait avoir Reshi.

« Tout en gardant à bonne distance l’armée ennemie, nous nous occuperons du monstre. C’est une stratégie sur deux fronts. Cela devrait faire un bon exercice. » (Caim)

« D-Dans ce cas un nouveau conflit aura lieu, et… » (Reshi)

« Ce n’est pas un problème, même si cela devient une guerre. Ou plutôt, il s’agit là du désir de notre Seigneur. Et, naturellement, nous suivons ses désirs. Un monstre vicieux, quelle bonne nouvelle. Et si la situation évolue en guerre, c’est encore mieux. » (Caim)

Reshi avait maintenant peur de l’homme en face de lui.

La situation était similaire à celle durant laquelle était apparu Hifumi, renvoyant des aventuriers au néant les uns après les autres.

« Merci. » (Caim)

Reshi ne comprit pas tout de suite pourquoi Caim le remerciait.

« Grâce aux informations que vous venez de nous apporter, nous pourrons participer à davantage de batailles. Nous ne serons que meilleurs au retour de notre Seigneur. » (Caim)

Reshi ne parvint pas à prononcer le moindre mot de plus.

 

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