Le Héros est un Démon – Chapitre 77

 

Chapitre 77 : Mauvaise Journée

 

Un étrange bruit audible de l’autre côté du mur fit remarquer l’anormalité de la situation à Lotomago.

Il entendit tout à coup quelque chose de dur frapper contre le mur, puis s’arrêter pour laisser place au silence.

Lotomago était au courant des passages secrets présents de l’autre côté du mur. Il savait même que parfois, des membres de l’Ordre Royale de Chevaliers les traversaient. Ou plutôt, Sabnak en avait discuté avec lui pour lui demander la permission de les utiliser, et Lotomago avait accepté.

« Il y a quelqu’un ? » (Lotomago)

Lotomago, inquiet suite à l’absence de réponse, se leva. Il demanda à sa servante de quitter la pièce et d’appeler des chevaliers, mais il était déjà trop tard.

« Excusez-nous, Capitaine. »

3 chevaliers entrèrent dans la pièce sans même toquer à la porte. Tandis qu’ils avaient déjà tous sortis leurs épées, l’un d’eux força la servante à s’asseoir dans un coin.

Tournant son regard vers Lotomago, la servante suivit les ordres du chevalier.

Puis, environ 5 chevaliers sortirent des passages secrets.

L’un d’eux était couvert de sang.

« … Quelle apparence… inhabituelle. Que voulez-vous ? » (Lotomago)

« Et bien, c’est très simple. Nous voulons que vous restiez ici jusqu’à ce que tout se termine, et que vous abandonniez votre position. Il s’agira donc de votre dernière tâche en tant que capitaine. »

Lui expliqua calmement le chevalier entré en premier dans a pièce. En voyant le regard de Lotomago posé sur le chevalier couvert de sang, il se mit à rire de dédain.

« Puisqu’il y avait deux chevaliers assignés à votre garde de l’autre côté du mur, nous nous en sommes débarrassé. »

« Ordures… » (Lotomago)

« Oh oh, veuillez éviter toute résistance futile. »

Plaçant son épée contre la gorge de Lotomago, il continua,

« Si vous ne vous opposez pas à nous, nous vous relâcherons sans le moindre problème, vous et votre servante. Enfin, après que vous ayez perdu votre position bien sûr. Si vous décidez toutefois de résister, nous ne nous montrerons pas aussi cléments, d’accord ? Nous serons sinon forcés de changer notre approche, non seulement à votre égard, mais aussi à l’égard d’Imeraria-sama. »

Regardant la servante assise et tremblante de peur, Lotomago soupira et se rassit sur sa chaise.

« Je ne sais pas quels sont vos plans mais… Balzephon huh ? » (Lotomago)

« Oya, on dirait que vous aviez déjà des doutes. Toutefois, vous n’avez plus besoin de réfléchir à toutes ces choses inutiles, Capitaine. Veuillez attendre docilement jusqu’à ce que nous changions ce pays, et que débute une nouvelle ère. »

 Les chevaliers se mirent à sourire en entourant Lotomago.

Lotomago, soupirant, ferma les yeux.

« On dirait que je ne peux plus rien faire pour changer la situation. Comme vous me l’avez demandé, je vais attendre. » (Lotomago)

« Sage décision. »

Les chevaliers, confirmant qu’il n’y avait aucune arme près de Lotomago, laissèrent 3 de leurs membres dans la pièce avant de partir.

Lotomago regarda silencieusement leurs actions, pensant au destin tragique de ces idiots. Hier, il avait senti l’inquiétude émanant de Balzephon, et en avait parlé à Hifumi.

Il se souvenait du visage d’Hifumi à cet instant.

Il n’avait prononcé qu’un simple mot, ‘’Compris’’, mais l’expression sur son visage était un sourire innocent, comme un enfant venant de recevoir un cadeau.

 

« Ahhahha ! »

En entendant les éclats de rire provenant de l’autre côté du mur, Suprangel, qui discutait tranquillement avec Nelgal, sursauta.

« …Organisent-ils une fête dans la pièce voisine ? » (Suprangel)

« J-Je ne sais pas, mais… » (Nelgal)

Non, ce n’était qu’une blague, alors pourquoi me répondit-il aussi sérieusement ? Se plaignit intérieurement Suprangel. Il demanda ensuite des informations aux servantes présentes, mais elles n’étaient apparemment pas au courant de la situation.

Ne sachant pas quoi faire, ils ne pouvaient qu’attendre patiemment dans la pièce. Puis tout à coup, quelqu’un toqua à la porte et entra. Il s’agissait des soldats de Fokalore, menés par Alyssa.

« Bonjour, Roi-sama. » (Alyssa)

« Oh, la jeune fille de Fokalore. Que se passe-t-il au juste ? » (Suprangel)

Apparemment, Suprangel était satisfait de la simplicité d’esprit d’Alyssa. Devant elle, il montrait une expression digne d’un généreux grand-père.

En voyant un tel visage pour la première fois, les servants d’Horant, Nelgal compris, furent surpris, mais acceptèrent rapidement.

« Umm~ Selon Hifumi-san, une ‘’rébellion’’ a éclatée. Nous sommes venus protéger Roi-sama. » (Alyssa)

« Une rébellion ? Alors que le roi d’un pays étranger est présent ? Bon, j’avoue être venu abruptement, cela est donc tout à fait compréhensible. Mais si ton groupe me protège jeune fille, je peux me sentir en sécurité. » (Suprangel)

« Tout à fait. Directrice Militaire Alyssa-dono, merci de protéger notre roi. » (Nelgal)

Nelgal, venant de se lever, se pencha en avant en direction d’Alyssa, qui mesurait deux têtes de moins que lui.

« Ce n’est rien, le Roi-sama n’est pas le seul concerné. Nous avons pour ordre de tous vous protéger. Pour le moment, nous nous sommes occupés des individus surveillant l’endroit. » (Alyssa)

Lorsqu’Alyssa annonça cela, les soldats territoriaux de Fokalore trainèrent deux chevaliers évanouis hors d’une porte cachée en riant.

« Ah, directrice ! Nous avons éliminés les ennemis et gagné le contrôle total du passage secret. Ces hommes étaient plein de failles, à un niveau ridicule comparé à Seigneur-sama. »

« … Je ne pense pas que vous puissiez comparer les deux. Continuez à garder le passage, d’accord ? Attachez ces chevaliers-san et placez-les dans le passage. De même pour les autres individus, comme prévu. » (Alyssa)

« A vos ordres ! »

« Enfin du combat après notre promenade à Horant. », les soldats se mirent à discuter nonchalamment en gardant l’intérieur et l’extérieur de la pièce.

En entendant cela, Nelgal grimaça,

« … Un passage secret ? Vous nous avez surveillés ? » (Nelgal)

Vers Nelgal, qui tentait de contenir sa colère, Alyssa ne fut pas la première à réagir. Suprangel s’avança vers lui et lui donna un coup de poing sur le sommet du crâne.

« Ouch ! » (Nelgal)

« Idiot. Il est tout à fait naturel de nous surveiller dans le but de sécuriser les lieux. Comment peux-tu parler ainsi, alors que le groupe de cette jeune fille n’a absolument aucune obligation de nous protéger au sein du château ?! … Excusez le peu d’expérience de mon successeur. » (Suprangel)

« Er, et bien… Ce n’est pas notre groupe qui vous a surveillé, mais je peux comprendre la gêne que peut occasionner un tel acte. » (Alyssa)

« Je suis sincèrement désolé… » (Nelgal)

 Nelgal, la tête baissée, n’avait pas remarqué que Suprangel venait de l’appeler ‘’successeur’’ devant une tierce personne.

Il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir, Pensa Suprangel, déçu.

« Alors, que se passe-t-il avec Hifumi-dono ? Si c’est cet homme, il se tient probablement en première ligne du combat. » (Suprangel)

Suite à la question de Suprangel, Alyssa croisa les bras et pencha la tête sur le côté.

« Je ne sais pas où il est parti. Il m’a simplement donné des ordres avant de partir quelque part. » (Alyssa)

« Oh, je vois… » (Suprangel)

Suprangel plaça ses mains derrière sa tête, avant d’éclater de rire.

« On dirait que le spectacle ne fait que commencer. » (Suprangel)

 

Vaiya était pressé.

Puisque plusieurs chevaliers n’étaient pas revenus de leurs rondes, et que la personne allée confirmer la situation n’était pas revenue non plus, plus personne ne pouvait aller vérifier l’information.

« Que se passe-t-il ? » (Vaiya)

Il jugea la situation comme anormale. Considérant cela comme impardonnable de la part des personnes chargées de préparer la cérémonie de couronnement, il avait ordonné aux autres chevaliers d’enquêter, et avait décidé de se rendre en vitesse au bureau de Sabnak accompagné d’un simple chevalier afin de faire passer l’information.

En s’avançant dans le couloir, irrité, il attint enfin l’endroit servant de bureau à Sabnak. Plusieurs chevaliers étaient présents devant la porte.

Parmi eux se trouvaient plusieurs personnes portées disparues.

Lorsque l’un d’eux repéra Vaiya, il plaça sa main sur l’épée accrochée à sa hanche, et s’approcha.

« Moi qui me demandais de qui il pouvait bien s’agir. N’est-ce pas le Vice Capitaine de l’Ordre Royal de Chevaliers ? »

« Toi, eh… ? » (Vaiya)

Vaiya se souvenait de l’homme devant lui.

En tant que collègue de l’époque au sein de la Seconde Unité de Chevaliers, il ne l’avait pas souvent rencontré, mais il savait qu’il était une personne de haut rang quant à la maitrise de l’épée.

Pendant l’attaque d’Horant, il avait été convoqué par sa famille, et n’avait donc pas participé aux combats. Mais apparemment, il était revenu sans que Vaiya ne le sache.

« J’ai été surpris à mon retour. La Seconde Unité de Chevaliers avait disparue, une sorte d’Ordre Royal de Chevaliers avait été formé, tu étais devenu le vice-capitaine et cet… individu de la Troisième Unité de Chevaliers en était devenu le capitaine. »

En voyant l’individu en face de lui parler en se moquant, Vaiya tenta de répondre calmement,

« Si tu n’aimes pas les changements, tu peux arrêter d’être un chevalier et rentrer chez toi. Personne ne te retient. » (Vaiya)

« Ne te fous pas de moi ! Tu n’es qu’un traitre, ayant attiré les faveurs de la Troisième Unité de Chevaliers ! Au lieu d’utiliser une épée pour protéger la nation, cet homme a apporté des armes étranges et les a popularisées, salissant la dignité des chevaliers. Ces hommes ne sont plus des chevaliers. »

Les autres chevaliers, en accord avec ces mots, se mirent à insulter Vaiya et le Troisième Ordre de Chevaliers.

« … Je comprends enfin pourquoi le Comte Tohno souhaitait discipliner les soldats. Il s’agit probablement de la raison pour laquelle la Seconde Unité de Chevaliers a été vaincue, et que les soldats de Fokalore ont gagné la guerre. » (Vaiya)

« Humph, comme on pourrait s’y attendre de la part d’un vice-capitaine. Tu es doué pour parler. Mais rien de plus. »

Tout à coup, une vive douleur traversa la nuque de Vaiya.

Lorsqu’il se retourna en essayant désespérément de garder connaissance, il vit le chevalier l’accompagnant, tenant son épée encore dans son fourreau.

Même si sa vision floutée l’empêchait de voir son expression, il réalisa quelque chose ; il était un traitre, appartenant à la même organisation que lui. En serrant les dents et se lamentant sur son manque de discernement, Vaiya perdit connaissance.

 Une seule chose le dérangeait. Alors qu’il était sur le point de s’écrouler, quelque chose passa dans un coin de sa vision. Il s’agissait d’une personne, portant des vêtements étranges, et dont la voix le réprimanda, ‘’Tu ne fais pas assez attention.’’

 

Juste avant que Vaiya n’arrive devant le bureau de Sabnak, Sabnak sortit son épée et fit face aux chevaliers venant de s’introduire dans la pièce.

Sabnak élimina l’un des chevaliers venant de tenter une attaque surprise, chevalier qui s’effondra à ses pieds.

« Tsk. Se faire éliminer par un membre de la Troisième Unité de Chevaliers… »

Le chevalier, maudissant l’incompétence du cadavre, regarda Sabnak, épée en main.

Deux autres chevaliers étaient aussi présents. L’un d’eux pointait son épée vers la servante, Shibyura, présente dans la pièce.

« Vous m’avez surpris en entrant aussi brusquement, mais que me voulez-vous ? Je suis un peu occupé en ce moment, alors pourriez-vous vous dépêcher ? » (Sabnak)

Sabnak transpirait abondamment en tentant de blaguer.

Il avait réussi à gérer l’attaque surprise grâce à l’entrainement d’Hifumi, mais Sabnak, qui arrivait à peine à faire face aux plus faibles membres des ordres de chevaliers, n’avait qu’une maigre chance de victoire.

« Nous voulons que tu deviennes un sacrifice afin de permettre la création d’une nouvelle organisation d’ordre de chevalier. Ensuite, la Princesse Imeraria annoncera ce nouveau système lors de la cérémonie de couronnement. Bien sûr, la Seconde Unité de Chevaliers jouera un rôle central dans la création de ce nouveau système. Vous nous gênez donc, toi et Lotomago. »

« Vous êtes aussi allé voir le capitaine… ? » (Sabnak)

« Aucune inquiétude à avoir, une fois qu’il ne nous servira plus à rien, Lotomago te suivra dans la mort. »

Une fois ces mots prononcés, il abattit son épée. Sabnak parvint à la parer de façon incertaine.

« Combien de temps pourras-tu survivre face à deux adversaires ? Mesurons un peu ta chance. »

« Kuu… » (Sabnak)

Sabnak, venant de battre en retraite dans un coin de la pièce, parvint à éviter un encerclement.

Toutefois, en essayant de se défendre contre les deux hommes face à lui, ses blessures ne faisaient qu’augmenter petit à petit.

« Allez allez ! Tu souhaites continuer encore longtemps comme ça ? »

« Si possible, j’aimerais éviter de mourir. Je ne me suis même pas encore marié. » (Sabnak)

« Arrête de te foutre de nous ! »

L’épée du chevalier enragé ouvrit une plaie dans le genou de Sabnak.

Perdant ses appuis, Sabnak parvint à supporter son corps avec sa jambe intacte, et se défendit contre l’épée abattue au dessus de sa tête.

L’épée, maniée avec force, l’empêchait de se relever et le forçait petit à petit au sol.

A cet instant, un cri se fit entendre à un autre endroit.

« Uwah ! »

Lorsque le chevalier qui n’était pas engagé avec Sabnak se retourna, il vit le chevalier chargé de surveiller Shibyura au sol. Shibyura se tenait là, un couteau dans les mains en tremblant.

« Espèce de salope ! »

Lorsqu’il tenta de s’approcher d’elle, Shibyura ferma les yeux et courut, passant à côté de lui.

« Quoi ? »

Le chevalier venant d’être ignoré se retourna à nouveau en vitesse, et vit Shibyura se diriger vers son compagnon, essayant toujours de peser de tout son poids sur son épée afin de tuer Sabnak.

« Attention, derrière toi ! »

S’écria-t-il, paniqué, mais il était déjà trop tard.

Shibyura, couteau en main, entra en contact avec le flanc du chevalier et planta profondément la lame dans une partie non-protégée de l’armure.

« Uh ?! T-Trainée ! »

Shibyura lâcha le couteau et prit Sabnak dans ses bras. Le chevaliers, un couteau planté dans son flanc, leva son épée avant de l’abattre, pas sur Sabnak, mais sur le dos de Shibyura.

« Shibyura ! » (Sabnak)

Tenant Shibyura qui venait de s’écrouler sur lui, Sabnak cria, mais Shibyura, laissant échapper de larges quantités de sang et transpirant à profusion, prit la parole.

« Vouloir protéger…. quelqu’un d’important…….ne faut pas…. hésiter… » (Shibyura)

« Ne parle plus ! Essaye de ne pas perdre connaissance ! » (Sabnak)

Le chevalier venant d’être poignardé s’était évanoui de douleur. Le dernier chevalier restant s’approcha, fou de rage.

« Tu oses t’attaquer à un chevalier !? Toi, une simple servante ! »

Mais ces mots furent les derniers du chevalier.

Une fois sa phrase terminée, la pointe d’un katana jaillit de sa gorge.

Sans même comprendre ce qui venait de lui arriver, il se mit à vomir du sang, avant de quitter ce monde.

Puis tout à coup, une petite bouteille tomba et frappa le menton de Shibyura.

« Ugo. »

Sabnak, prenant la bouteille, réalisa de quoi il s’agissait. L’ouvrant en vitesse, il en versa le contenu sur le dos de Shibyura.

La blessure sur le dos de Shibyura, qui endurait la douleur en grimaçant, fut guérie en un battement de cil. En voyant cela, Sabnak soupira de soulagement et regarda la personne venant de jeter la potion de soin.

« Les potions magiques de haute qualité ont un effet incroyable, Hifumi-san. » (Sabnak)

Hifumi, après avoir éliminé les deux chevaliers restants, rangea son katana et s’assit sur le canapé.

« Je préférerais que tu me fasses un peu de thé. Les massacres donnent soif. Ah, de plus, Vaiya est couché dans le couloir, va le chercher avant que quelqu’un ne lui marche dessus. » (Hifumi)

« Cela risque d’être difficile… » (Sabnak)

Couchant doucement Shibyura qui venait de perdre connaissance et dont la respiration s’était calmée, Sabnak sourit amèrement.

« J’ai utilisé toute la potion sur elle. J’ai été blessé au genou et franchement, ça fait atrocement mal. Je n’arrive même plus à me lever. » (Sabnak)

Une nouvelle bouteille frappa Sabnak en plein front.

 

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Blastaf

2 Comments

  • Merci pour le chapitre.

  • Merci pour le chapitre 🙂

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