Le Héros est un Démon – Chapitre 56

 

Chapitre 56 : Recherché Mort ou Vif

 

Lorsqu’Origa rejoignit enfin Hifumi, la Première Unité de Chevaliers était déjà au bord de l’extinction.

Contrôlant la chaine du chigiriki, il frappa les chevaliers avec le contrepoids de l’arme. Il visait les visages et nez, et une fois que les mouvements de l’adversaire ralentissaient, frappait dans la nuque.

Des dents brisées et des litres de sang jonchaient le sol. D’un côté gisaient les membres déchus de la Première Unité de Chevaliers, ne respirant plus.

Tous les membres de la Troisième Unité de Chevaliers, remarquant l’arrivée d’Hifumi et l’avertissement de Sabnak, avaient fuis du champ de bataille en panique.

Lorsque le dernier membre de la Première Unité de Chevaliers chargea avec sa lance, la pointe de son arme fut stoppée et se position brisée. Il tomba à la renverse après avoir été poussé.

« C’est la fin. » (Hifumi)

Le chevalier, son cou brisé après qu’Hifumi ait marché dessus, mourut en vomissant du sang.

« Bien, ils ont tous été éliminés huh ? » (Hifumi)

Après avoir rangé son chigiriki, il replaça correctement son dougi en désordre à cause du combat pendant qu’Origa s’approchait de lui.

« Hifumi-sama, il ne reste plus d’ennemis par ici. » (Origa)

Hifumi, écoutant le rapport d’Origa, murmura « Ah bon ? » en jetant un coup d’œil vers la Troisième Unité de Chevaliers.

« Et … J’ai aussi rencontré Beirevra. » (Origa)

« Je vois. Alors, que lui est-il arrivé ? » (Hifumi)

« Je l’ai tué de mes propres mains. » (Origa)

En caressant la dague rangée sur son bras, Origa n’eut l’air ni triste, ni joyeuse. Hifum plaça une main sur son épaule.

« Bon travail. C’est enfin terminé. » (Hifumi)

Hifumi se rappela d’un novel appelé ‘’Vengeance Assistée’’ qu’il avait lu. Même si la situation n’était pas tout à fait identique à celle de l’ouvrage, les mots prononcés étaient à peu près les mêmes. Il espérait qu’avec ces mots, Origa allait être sauvée.

« H-Hifumi-sama … » (Origa)

Origa, submergée par les émotions, sauta dans les bras d’Hifumi sans sécher ses larmes qui comencèrent à couler à flots.

« Oh ? » (Hifumi)

« Je suis désolée. Laisse-moi rester comme ça, juste un peu … » (Origa)

Hifumi, qui douta un instant en voyant Origa fondre tout à coup en larmes, attrapa ses épaules et la sépara de lui. Il la regarda droit dans les yeux.

« Souris Origa. Tu as tué ton ennemi et accompli ta vengeance n’est-ce pas ? N’es-tu pas soulagée ? Dans un tel moment, tu devrais sourire. » (Hifumi)

Origa continua à regarder Hifumi droit dans les yeux pendant quelques secondes avant d’afficher un large sourire tout en continuant à pleurer.

« C’est ça. » (Hifumi)

Pendant une telle scène, ils pouvaient facilement être pris pour un couple venant de surmonter une rude épreuve, mais les cadavres de chevaliers autour d’eux gâchaient une telle image.

Sabnak et Biron s’approchèrent nerveusement.

« Ermm … » (Sabnak)

 « Ah, Sabnak n’est-ce pas ? Je me demande s’ils se battent toujours dans la ville au bout de la route ? Je vais y aller. » (Hifumi)

« Non, umm … Mais cette personne … » (Sabnak)

Sabnak pointa une direction du doigt. Il pointa le Prince Ayperos, qui se tenait debout et immobile comme une coquille vide.

« Quelque chose ne va pas avec ce gamin ? » (Hifumi)

« G-Gamin … Même s’il est maintenant comme ça, il reste le prince de ce pays. » (Sabnak)

« Cela devrait être évident. » S’exclama Sabnak, mais Hifumi se contenta de pencher la tête sur le côté.

Comptes-tu te mettre en travers de ma route ? Origa foudroya Sabnak du regard, avec le désir de le maudire à mort.

« Bon, ce n’est pas grave. Même s’il a lui aussi l’air manipulé, nous, de la Troisième Unité de Chevaliers, nous aimerions l’emmener avec nous, mais … » (Sabnak)

« Je n’ai aucune utilité pour un gamin ne désirant pas se battre contre moi. Vous pouvez en faire ce que vous voulez. » (Hifumi)

« Merci beaucoup. » (Sabnak)

En entendant la réponse d’Hifumi, Sabnak réunit plusieurs personnes et se dirigea vers Ayperos.

Le Comte Biron quand à lui apparut devant Hifumi.

« Merce de votre aide. Je m’appelle Comte Biron Kamrat. Vous êtes le Comte Tohno n’est-ce pas ? » (Biron)

« Biron ? Ah, le Comte qui m’a envoyé une lettre eh ? » (Hifumi)

« Tout à fait, en cette occasion … » (Biron)

Lorsqu’il essaya de remercier Hifumi, celui-ci sortit son katana dont il plaça la lame froide contre le cou de Biron.

« Tu as le droit de m’appeler ici s’il y a des ennemis. Ce que je n’apprécie pas, c’est le fait que tu m’utilises pour tes propres bénéfices. » (Hifumi)

« J-Je ne comptais pas vous utili – » (Biron)

« M’appeler ici pour protéger la ville ce n’est pas m’utiliser ? Je suis venu tuer les ennemis, mais je pense qu’il est bien trop commode de penser que vous n’en faites pas parti. » (Hifumi)

Jusqu’à maintenant, il avait eu le courage d’afficher un sourire, mais maintenant de la sueur perlait sur son visage. Biron vit son reflet dans la lame.

« Je voulais protéger la ville et moi-même … puisque la Troisième Unit de Chevaliers était là … la Première Unité de Chevaliers n’était pas prévue dans le plan … » (Biron)

Respirant bruyamment, Biron parla en morceaux de phrases. Hifumi rangea son katana.

« E-En tant que nobles du même pays, j’ai demandé de l’aide au héros Comte Tohno … » (Biron)

« S’il y a des combats, j’y vais. Je me fiche du pays ou des membres de la même faction. Mon seul critère est si tu deviendras mon ennemi ou non. Les soldats de l’armée territoriale de Fokalore arriveront sous peu. Tu es libre de les accueillir ou de t’opposer à eux, mais en considérant les relations mutuelles bénéficiaires, tu as intérêt à préparer quelque chose de même valeur que tous les bénéfices récupérés. Ne penses-tu pas ? » (Hifumi)

Hifumi éclata de rire. Biron commença à se rendre compte de la véritable nature de la chose qu’il venait d’attirer. Il pensait qu’Hifumi était simplement en amoureux des combats, et que voir des ennemis le rendrait fou de joie, mais il avait fait une grave erreur.

Cet homme ne désire que tuer. N’est-il pas intéressé par le résultat d’un combat ? (Biron)

Il comprenait maintenant pourquoi Sabnak avait fait partir la Troisième Unité de Chevaliers à l’arrivée d’Hifumi. Sinon, ils auraient été massacrés eux aussi.

Observant le dos d’Hifumi se dirigeant vers le prince, Biron prit une courte pause pour réfléchir aux conséquences de son erreur.

 

« Devrions-nous retirer l’outil magique ? »

« Non, il y a peut-être des effets secondaires. De plus, il pourrait agir violemment. Ne devrions-nous pas plutôt le prendre avec nous en le laissant dans un tel état et le ramener à la capitale ? »

« Je ne pense pas que cela plaise aux membres de la faction du prince, mais … »

Le Prince Ayperos se tenant au milieu, les chevaliers échangeaient leurs avis sans parvenir à prendre de décision.

Remarquant l’arrivée d’Hifumi, tous s’écartèrent pour le laisser passer.

« Sabnak, il s’agit donc du prince ? » (Hifumi)

« S’il-te-plait, n’accélère pas sa mort … » (Sabnak)

« J’ai fait une promesse à Imeraria. Je ne le tuerai pas, pour le moment. » (Hifumi)

En prononçant ces mots, Hifumi déchira violemment les vêtements du prince et attrapa l’outil magiqu
e logé dans sa poitrine.

« Je vais le laisser choisir lui-même son destin. » (Hifumi)

Tout comme avec Ribezal, il arracha l’outil magique de façon brutale sans prêter la moindre attention au corps de la personne en question.

Les chevaliers tout autour se contentèrent de regarder la scène sans pouvoir l’arrêter.

Personne n’essaya d’attraper le prince lorsque celui-ci tomba au sol.

« U … Uu ? » (Ayperos)

Clignant des yeux, le prince reprit connaissance.

« Qu … oi ? Qu’est-ce que … Mon torse me fait mal …. ? Uwah ! » (Ayperos)

Lorsque le prince vit son corps couvert de sang et le trou dans son torse, il devint instantanément confus. Une potion de soin fut versée grossièrement sur la plaie.

« Tu te réveilles enfin. Lève-toi. » (Hifumi)

Jetant la bouteille vide, Hifumi lui ordonna de se lever.

« C’est … » (Ayperos)

Même si sa guérison instantanée le préoccupait, le prince se leva.

« Tu es cet enfoiré … » (Ayperos)

Le prince fixa Hifumi, le regard plein de haine, mais celui-ci ne fut absolument pas affecté.

« Bien, tu peux maintenant décider de ton destin. » (Hifumi)

« Quoi ? Enfoiré, je suis le prince … » (Ayperos)

Une claque résonna sur la joue d’Ayperos.

« Ferme-la. » (Hifumi)

Des larmes apparurent dans les yeux d’Ayperos tandis que la douleur rendait sa vision trouble.

« Le trône de ce pays appartient à Imeraria. » (Hifumi)

« Qu … » (Ayperos)

« Après ça, tu pourras faire ce que tu veux. Tu pourras même t’opposer à ta grande sœur, ou recevoir une position officielle à ses côtés … Ah, puisque ta mère ne fait plus partie de ce monde, cela ne sert plus à rien de compter sur elle. » (Hifumi)

Les yeux d’Ayperos s’ouvrirent grand lorsqu’il entendit ces derniers mots.

Il scruta les environs. Puisqu’il ne reconnaissait que le Comte Biron, il regarda son visage. Le Comte Biron secoua lentement la tête de droite à gauche.

« C’est … N-Non … » (Ayperos)

« Ah, je l’ai tué. » (Hifumi)

Hifumi, voyant le regard d’Ayperos retourner à lui, l’informa de la vérité sans la moindre hésitation.

« U-Uwaaaaa ! Enfoiré ! Enfoirééééééé ! » (Ayperos)

Lorsque le prince devint fou de rage, Hifumi donna un coup de pied dans sa jambe droite, le faisant ainsi tomber au sol. Hifumi regarda avec mépris Ayperos.

« Ils ont eux-mêmes choisi le chemin de l’adversité. Cette erreur leur a valu la mort. Tu es libre de me haïr, mais tu dois être décidé à assumer l’entière responsabilité d’un tel acte. » (Hifumi)

« Guuh … » (Ayperos)

Même si Ayperos était dominé par l’aura intimidante d’Hifumi, en plus de ressentir une puissante peur, une rage ardente brûlait en lui.

« Tu n’es qu’un parasite ayant infiltré ce pays ! Non seulement tu as pris une position hors de ta portée, mais tu as même trompé et utilisé ma sœur ! Je ne te le pardonnerai jamais  Tu m’as même frappé, moi, le roi ! » (Ayperos)

Il continua ainsi à insulter Hifumi.

« P-Prince, retournons à la capitale pour le moment … » (Sabnak)

Mais le prince ne s’arrêta pas, même après l’intervention de Sabnak.

« Je n’irai nulle part avec votre Troisième Unité de Chevaliers corrompue ! Vous avez attiré cet homme dans ce pays, vous lui avez même donné un rang et un territoire ! A un tel sauvage ne comprenant pas ce qu’est un pédigrée ! Il m’a même blessé ! Qu … » (Ayperos)

Le champ de vision d’Ayperos s’assombrit.

« Qu-Que-Qu … oi … » (Ayperos)

Sans que personne ne se rende compte de la situation, la tête d’Ayperos se divisa en deux. Les deux moitiés s’écartèrent l’une de l’autre en laissant échapper une large quantité de sang.

Puis, il tomba au sol en émettant un bruit visqueux. Ayperos mourut ainsi, le contenu de son crâne s’éparpillant sur le sol.

« Je ne pardonnerai pas de telles insultes envers Hifumi-sama. » (Origa)

Origa venait de le tuer.

Tendant sa main droite en avant, elle avait coupé la tête d’Ayperos en deux avec une lame de vent la plus acérée possible.

« Acha~ » (Sabnak)

Sabnak fut le seul à réagir parmi les chevaliers stupéfaits.

 

« Tu vas attendre ici l’arrivée du groupe d’Alyssa. » (Hifumi)

« M-Mais … Ouch ! » (Origa)

Origa se recroquevilla en frottant sa tête après qu’Hifumi l’ait frappée sur le sommet du crâne.

« Tu m’as volé ma proie. Laisser partir ce gamin aurait créé encore plus de chaos dans ce pays. » (Hifumi)

« M-Mais … » (Origa)

« Comment peux-tu perdre ton calme face à un tel gamin ? Bon, en tout cas, les autres proies sont à moi. » (Hifumi)

Origa commença à déprimer en voyant les larmes aux yeux Hifumi partir seul en direction de Münster.

« As-tu un instant ? » (Biron)

Reprenant ses esprit, Origa salua Biron venant de lui parler.

« Comment puis-je vous aider ? » (Origa)

« Ah, pas besoin d’être si formel. Après tout, vous venez de me sauver la vie. Si j’ai bien compris, les troupes du Comte Tohno vont bientôt arriver, mais puisque je souhaite les accueillir à Münster, puis-je savoir leur nombre ? » (Biron)

« Très bien, c’est à peu près ça …. » Origa lui expliqua le nombre de soldats ainsi que leur formation.

« Je pense qu’avec ça, la dispute en ville atteindra une conclusion temporaire. Mais compte-t-il retirer ensuite ses troupes ? » (Biron)

En entendant la question de Biron, Origa le regarda d’un air suspect.

« Non, en fait, je me demande juste pourquoi le Comte Tohno, qui possède une telle force, a besoin d’apporter avec lui des troupes. » (Biron)

« … Bien, je vais expliquer dans ce cas. » (Origa)

 Origa retrouva son expression neutre et s’éclaircit la gorge de façon tout sauf naturelle.

« Cette expédition était à la base une sorte d’entrainement. Après tout, il est inutile d’aider Hifumi pour un tel combat. » (Origa)

« Mais, » Origa continua.

« Après le départ de Fokalore, Hifumi-sama nous a fait part de ses plans … Parce que combattre des personnes manipulées par un outil magique ne l’intéresse pas, il n’ira pas à Horant ….. Et …. » (Origa)

« C-C’est … en d’autres termes … » (Biron)

« Lorsque l’armée territoriale de Fokalore sera prête, nous envahirons Horant. » (Origa)

Origa continua, tandis que Biron devenait de plus en plus pâle.

« Et bien sûr, si vous devenez des obstacles, nos troupes vous écraseront au passage. »

 

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Blastaf

1 Comment

  • Bon, l’accomplissement de sa vengeance n’a pas calmé Origa…

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