Le Héros est un Démon – Chapitre 4

 

Chapitre 4 : Plus que des Mots

 

Edit : Exserra

 

Hifumi marchait tranquillement en ville, se fondant dans la foule.

Quittant le château, Hifumi passa dans une zone remplie de larges maisons appartenant vraisemblablement aux nobles, et arriva dans une rue entourée de maisons à 2 ou 3 étages, de magasins divers, ainsi que de stands de nourriture.

Une odeur attirante émanait des stands grillant et vendant différentes sortes de viandes et poissons.

Dans un magasin rempli de larges quantités de légumes, des personnes discutaient gaiement.

Sur une table dans un restaurant au bord de la route, de vieux hommes fumaient la pipe tout en parlant.

Des hommes et des femmes de tous âges allaient et venaient, les voix des marchands se faisaient entendre çà et là, ne faisant qu’accentuer la cacophonie ambiante.

Les habits étaient d’un autre genre, mais ne pouvaient pas être considérés comme beaux. L’industrie textile ne devait pas être très avancée, pensa Hifumi.

Quant à lui, Hifumi était vêtu d’un uniforme d’arts martiaux, un hakama bleu/noir,  avec à ses pieds des baskets.

Certaines personnes regardaient Hifumi, mais cela ne le dérangeait pas, étant donné qu’il avait l’habitude de se promener en portant son hakama au Japon.

Même si le Roi était un incompétent, ces gars-là en ville sont plutôt bien bâtis. Le roi devait vivre assez luxurieusement.

En sortant une pièce en argent du Trou Noir, Hifumi acheta une brochette à un stand. Il fut regardé étrangement pour avoir payé avec une pièce d’argent des brochettes qui coûtaient seulement 5 pièces de bronze, mais reçut le double de ce qu’il avait demandé au moment où il affirma au vendeur de garder la monnaie.

Tandis qu’il mangeait en marchant, il aperçut un magasin avec une étrange atmosphère.

Il ne voyait aucun produit affiché, rien pour attirer le client à l’intérieur. Un drap noir couvrait l’entrée, et une personne robuste se tenait là, les bras croisés.

Il y avait une pancarte, mais Hifumi ne pouvait pas la lire.

Intéressé, il décida de demander.

« Oy … »

« Aa … quoi ? »

L’homme répondit haussant les sourcils.

« Quel genre de magasin est-ce ? »

« C’est écrit sur la pancarte. C’est un magasin d’esclaves, tu n’as donc rien à faire ici. »

« Rien à faire ici ? Sans même une introduction ? »

«  …. Quelque chose comme ça, notre esclave le moins cher coûte 50 pièces d’or, c’est-à-dire une somme qu’un jeune comme toi ne peut pas payer. »

Ayant fini de parler, l’homme redirigea son regard vers la rue.

Un esclave, huh….

 Réfléchissant au futur, tout en marchant, Hifumi y repensa.

Même si je voulais d’abord voyager à travers le monde…

Dans l’événement précèdent, il ne pouvait lire les lettres, ne connaissait pas la valeur de l’argent, et réalisa qu’il ne possédait pas suffisamment de connaissances. Même s’il avait réussi à acheter au stand, il n’avait pas reçu de monnaie, et ne connaissait donc pas le taux de conversion.

S’il avait un esclave, il pourrait obtenir ces connaissances, et cela serait utile pour le futur. Il avait assez d’argent, après tout, il avait la moitié du trésor royal. Même pour un esclave haut de gamme, il pouvait se le permettre.

En cas de trahison, il pouvait lui-même ‘’régler le problème’’.

« Une pièce d’or ? Comme celle-ci vous voulez dire ? »

Sortant une pièce d’or de son Trou Noir, Hifumi la jeta à l’homme.

« Ah ? … Oui, mais une ou deux pièces …. »

« Ouvre tes mains. »

Hifumi attrapa les mains de l’homme et les leva de force. Il jeta environ 30 pièces d’or dans celles-ci, l’homme était surpris par la force d’Hifumi.

Même si plus de la moitié tomba et s’éparpilla par terre, Hifumi s’en fichait.

« Huh ?? »

« Merci de me le dire si gentiment, mais je veux voir les commodités, compris ? »

Surpris, l’homme ramassa rapidement les pièces d’or, son attitude faisant un 180° complet, et pressa Hifumi dans le magasin.

« A-Attendez ici s’il vous plait ! M-Maiiiitre ! »

L’homme disparut au fond du magasin, et une autre personne en sortit.

Sans laisser Hifumi trop attendre, un homme portant des habits de bonne qualité le reçut.

« Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Je suis le propriétaire de ce magasin. Excusez-moi pour l’impolitesse de mon subordonné … »

Tout en souriant, l’homme tentait  de jauger Hifumi du regard.

« Pas grave. J’ai entendu que l’on pouvait acheter des esclaves ici. »

« C’est très généreux de votre part. Ce magasin est effectivement spécialisé dans la  vente d’esclaves. Très cher client, et si nous commencions la vente ? Bien sûr, je peux vous expliquer si c’est votre premier achat. »

« Ah, c’est embarrassant mais je viens de la campagne, alors expliquez-moi tout. »

« Très bien alors … »

Le propriétaire expliqua brièvement, s’arrêtant sur les points importants.

  • Il y a des Esclaves de Crime et des Esclaves de Dette, ainsi que des esclaves vendus pour la survie d’une famille ou d’un village appelés Esclaves de Réalisation.
  • Pour les Esclaves de Crime, ils appartiennent tous au pays et sont forcés à travailler dans les mines, etc, ils ne sont généralement pas à vendre.
  • En général, il n’y a que 2 types d’esclaves vendus ici : esclaves de Dette ou de Réalisation.
  • Même s’il y a des personnes qui enlèvent et réduisent en esclavage, parce que c’est illégal et qu’on encourt de lourdes pénalités, la plupart des marchands ne font pas dans ce domaine.
  • Les actions des esclaves sont limitées par un tatouage magique, les empêchant de se rebeller contre leur maître.
  • Même si les esclaves n’ont pas de droits, c’est un crime d’en tuer un sans raison.

« Il doit forcément y avoir une raison ? »

« J’en ai bien peur. Même si l’esclave ne peut blesser directement son maître ou sa famille grâce aux limitations contenues dans le tatouage, si les possessions du maître sont volées, ou un associé du maître est blessé, il ne s’agit pas d’un crime. »

« A-t-on besoin de le prouver ? »

« Le témoignage du maître est suffisant. »

Voyant que la loi était remplie de trous, Hifumi soupira.

Cependant c’était pratique.

Fermant les yeux et pensant un moment, il demanda au propriétaire.

« Y-a-t-il ici un esclave qui répond à mes conditions ? L’argent n’est pas un problème. »

Le propriétaire sortit une feuille de parchemin de sa poche, trempa une plume dans l’encrier posé sur une table, et attendit qu’Hifumi parle.

« Doit avoir assez de force, doit pouvoir endurer de longs voyages, doit savoir lire et écrire. Aussi, doit être assez fort pour me protéger durant un combat.

Ecrivant rapidement les données, le propriétaire leva la tête.

« Un homme ou une femme, lequel préférez-vous ? »

« Peu importe, du moment qu’il a les compétences que je viens de citer. »

« Très bien. Nous allons les préparer, s’il vous plait veuillez attendre un instant. »

Le propriétaire mena Hifumi au fond du magasin.

« Voici la marchandise répondant à vos exigences. Choisissez comme bon vous semble. »

« Je peux leur parler ? »

« Bien sûr, aucun problème. »

La pièce dans laquelle Hifumi se trouvait était large, et 10 hommes et femmes  étaient alignés contre le mur, les mains entravées.

Portant de simples et sales tuniques, ils regardaient tous Hifumi avec hésitation. Quel genre de personne les achète, leur avenir dépendra de cette personne.

Hifumi imagina à quoi il ressemblait aux yeux des esclaves.

Hifumi paraissait un peu jeune pour avoir assez d’argent. Est-ce qu’il ressemblait seulement à un marchand, noble ou riche jeune homme …. Se rappelant son apparence, il sourit ironiquement, réalisant que ce n’était pas le cas.

Tout à coup, parmi les esclaves alignés, deux femmes côte à côte attirèrent l’attention d’Hifumi.

L’une était assez petite, arrivant au cou d’Hifumi, de fins cheveux bleus et des yeux verts émeraude.

L’autre avait à peu près la même taille qu’Hifumi, et avait un corps solide et entrainé. Elle avait des yeux rouges et des cheveux bruns.

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J’ai déjà vu ça en ville, des cheveux et des yeux qu’on ne voyait pas dans  mon monde …. Les deux ont de beaux visages. Vraiment, une apparence qui plairait aux propriétaires de brothel. (note : Brothel = maison close)

« Toi et toi. Vos noms ? »

« … Origa. »

La plus petite répondit d’une faible voix. L’autre ne répondit pas.

Ignorant la brunette et son regard menaçant, Hifumi demanda à Origa.

« Alors, Origa, qu’est-ce que tu peux faire ? »

«  … Je peux utiliser de la magie de vent et d’eau. De plus … »

Après une légère hésitation, prenant son souffle, elle continua.

« La nuit, je peux aussi tenir compagnie … »

« Origa ! »

Aux murmures d’Origa, la brunette éleva la voix.

« Etre achetée par une telle personne ! Un noble pervers, jamais… »

« Tais-toi ! Ne comprends-tu pas devant qui tu parles ? » (Directeur)

Le directeur brandit son fouet et s’approcha, mais Hifumi leva sa main et l’arrêta.

La brunette semblait s’appeler Kasha.

Hifumi admit qu’il possédait une drôle d’aura autour de lui. A 18 ans il éprouvait du désir sexuel comme n’importe qui, et les femmes ne lui déplaisaient pas.

Même si pour l’instant, la satisfaction obtenue en tuant supprimait ses désirs ….

Sans prêter attention à son anormalité, Hifumi examina les mains de Kasha.

« Kasha, n’est-ce pas. Tu utilises tes deux mains pour manier un sabre. De plus, tu peux porter une épée dans chaque main en même temps. »

« C-Comment … »

« Pour simplifier, je peux comprendre tes capacités globales grâce aux mouvements musculaires de tes paumes, doigts et pouces. »

Pas seulement Kasha, mais même Origa et le directeur étaient stupéfaits.

« Certainement, cette Kasha utilise des double épées, ses capacités d’aventuriers sont plutôt bonnes. Origa travaillait aux côtés de Kasha, ses compétences en magie sont élevées. Les deux sont devenues des Esclaves de Dette due à une large somme d‘argent à rembourser. »

Ajouta le directeur.

Origa et Kasha écoutaient avec une expression déplaisante.

Aventuriers, huh … Une telle occupation existe dans les novels de fantaisies, former des équipes dont la tâche est de subjuguer les démons et monstres et collecter des ingrédients. Mais dans ce monde, quelle sorte d’occupation est-ce ?

« Ok. Maintenant, décidez-vous deux. »

Hifumi souriait froidement.

« Je prévois de voyager. De la force physique est nécessaire, il y aura surement des combats. Si vous pouvez me suivre sans me trahir, je vous promets une vie amusante. »

« Qu’est-ce que tu dis ? Etre un esclave pour une vie amusante … »

« J’accepte. »

Origa répondit à Hifumi à voix basse. Ses yeux vert émeraude le fixant. Légèrement effrayée, ses yeux emplis de larmes.

Décidément, je n’arrête pas d’effrayer les femmes depuis que je suis arrivé ici. »

Rejetant ses fautes, il se demandait Que devrais-je faire à propos de Kasha ?

Kasha trembla.

Pourquoi est-ce que cet homme fait quelque chose d’aussi incompréhensible ?

Pourquoi est-ce qu’Origa le suit ?

Elle regarda cet homme devant elle.

Même s’il souriait, cela lui donnait des frissons.

Cette personne est dangereuse. Ses instincts étaient en alarme, cet homme n’hésitera pas à sauter dans des situations dangereuses.

Ou plutôt, les ténèbres au fond de ses yeux rendaient Kasha anxieuse.

Mais, quand il s’agissait d’Origa, Kasha n’avait pas le choix.

«  … D’accord. Je veux être avec Origa … »

Dit Kasha, se soumettant enfin à Hifumi.

« C’est décidé ! » (Directeur)

 

Hifumi ne parvenait pas bien à comprendre le mécanisme du tatouage, il versa un peu de sang sur le tatouage sur l’épaule d’Origa et Kasha, complétant le contrat.

La somme d’argent payée pour les deux était de 600 pièces d’or.

Le fait de payer le total en cash surprit le propriétaire, Origa, et Kasha, mais il était plus surprenant que le client soit un utilisateur de la rare Magie des Ténèbres.

« Une personne extrêmement mystérieuse. Il est évident qu’il vient de très loin vu ses habits … »

Au départ, le propriétaire essayait d’analyser Hifumi, mais maintenant il le traitait comme un invité d’honneur, le thé et les confiseries dans la salle d’attente en témoignant.

Derrière Hifumi assis sur le sofa, Kasha et Origa se tenaient la, leurs entraves retirées, toute les deux portant de simples tuniques.

« C’était une belle affaire. N’hésitez pas à nous rendre visite si vous avez besoin de plus d’esclaves. »

« Ah, j’ai pu aussi faire de bons achats. »

Enroulant les confiseries dans un tissu, Hifumi quitta le magasin avec ses esclaves.

 

De retour à la rue, Hifumi leva la tête et regarda le soleil. Si le jour et la nuit étaient les même que dans son monde, ce serait le soir.

« J’ai faim. »

Il n’avait pas mangé le matin, et avait seulement mangé plus tôt un encas au stand. Il voulait un vrai repas.

« Est-ce que vous connaissez un endroit qui sert de la bonne nourriture ? »

« Dans ce cas, Goshujin-sama, il y a un bon endroit où je suis déjà allé … Juste là. »

Kasha répondit à la question d’Hifumi.

« Tu n’as pas besoin de te forcer à utiliser des honorifiques. »

Dit Hifumi avec un sourire calme, différent de tout à l’heure.

Même si Hifumi était d’un naturel arrogant et égoïste, d’une personnalité portant souvent préjudice aux autres, il était gentil envers sa famille. Si quelqu’un n’était pas un ennemi, il le traitait humainement.

« Très bien, essayons alors cette adresse que tu recommandes. Ah, oui, c’est vrai … »

Ni Origa ni Kasha ne comprirent la phrase qui s’ensuivit.

« Je suis poursuivi par le royaume, nous devons partir. »

 

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Blastaf

1 Comment

  • Les deux premières d’un harem ?

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