Le Héros est un Démon – Chapitre 39

Volume 5 – Une Bataille Après l’Autre

Volume 3

Chapitre 39 : Roule

 

Le long de la route illuminée par le soleil se levant, un wagon avançait à toute allure.

Deux soldats se trouvaient dedans, et le faisaient avancer à l’aide d’une manivelle, couverts de sueur.

Depuis leur départ d’Arosel, ils ne s’étaient pas arrêté une seule seconde en se dirigeant vers Fokalore, malgré leur fatigue. Leur devoir envers leur Seigneur les motivait et les poussait à donner du meilleur d’eux-mêmes, même si ce n’était que pour gagner une seconde de plus.

Et une fois leur destination atteinte, le wagon dépassa la fin des rails et s’écrasa, envoyant les deux soldats dans une montagne de paille, installée au préalable pour amortir leur chute.

Et pourtant, l’un d’eux perdit connaissance sous le choc de l’impact, tandis que l’autre s’empressa de sortir de la paille.

« Blegh … Elle est moisie. »

S’exclama-t-il en crachant de la paille de sa bouche. Des soldats postés à la porte de la ville coururent vers lui.

« Qui va là ?! »

« Ah, je suis un messager de la division des éclaireurs. Je ne peux plus courir, alors faites passer le message au Seigneur Hifumi … Des troupes de Vichy ont été repérées s’approchant de Rhone. Un bataillon d’environ 13 000 hommes. 500 d’entre eux sont probablement des magiciens. »

« Alors ils arrivent enfin ! »

« D’accord, je vais de suite au château ! »

Plus que de la tension, les soldats ressentaient une certaine euphorie, et cette atmosphère se propagea dans l’armée. Ils avaient parlés avec les éclaireurs un bref instant, mais comprirent de suite ce qu’ils avaient à annoncer.

Le soldat évanoui fut réveillé avec un sceau d’eau froide, et les soldats inoccupés s’empressèrent de faire passer la nouvelle.

La journée commença avec l’atmosphère la plus légère et détendue depuis que Vichy avait commencé à organiser ses troupes.

 

Origa toqua à la porte du bureau du seigneur, et attendit la permission d’entrer.

En entrant dans la pièce, elle vit Hifumi les pieds sur la table, en pleine réflexion.

Kasha n’était pas présente.

« Vous m’avez appelé, en quoi puis-je vous aider ? »

« Origa ? Un messager nous a signalé l’approche de troupes venant de Vichy. »

« Alors il est enfin temps ? »

« Au final, ils ont complètement ignorés l’affaire concernant Beirevra. »

Origa secoua lentement la tête.

« Merci pour votre inquiétude, mais Vichy est fautif, après avoir marché sur la queue du tigre. L’affaire Beirevra pourra être résolue lorsque Vichy sera détruit. »

« Ah bon … »

Répondit Hifumi en tenant un papier dans sa main.

« Qu’est-ce qui vous taraude, mon Seigneur ? »

« Depuis un moment déjà, on me demande de trouver un nom de famille officiel pour mon domaine. Mais je n’y avais pas réfléchi, jusqu’à maintenant. »

Au départ, il ne voulait pas y réfléchir et avait simplement écrit ‘’Tono’’ sur les documents. Il n’était pas très attaché à ce nom, mais n’en avait aucun autre à l’esprit.

Et depuis, la région n’était plus appelée le Domaine Hagenti. Il s’agissait maintenant du Domaine Tono.

« Bien. Comme prévu, demande à la garnison de revenir. De plus, prépare les prototypes. »

« Compris. Je ferais passer l’ordre à Alyssa. Je suis fière de vous assister, mon Seigneur, le long de votre chemin vers la victoire. »

« Tu as tout faux. »

« Veuillez m’excuser. Nous allons montrer à Hifumi-sama comment nous écrasons l’ennemi. »

Actuellement, le plan était de vider Rhone, installer des pièges et ainsi diminuer le nombre d’ennemis. Hifumi toutefois, allait agir seul.

Origa était contre ce genre de tactique, pensant au départ que cela allait les précipiter vers leur défaite et ainsi détériorer l’image d’Hifumi, mais parce qu’Hifumi se fichait de gagner ou de perdre, elle n’avait pas objecté plus longtemps.

Après tout, il avait commencé cette guerre pour tuer un grand nombre de personnes ; s’il gagnait, il devrait préparer un nouveau plan pour la prochaine bataille, et se préparer à la gagner. La victoire en elle-même importait peu à Hifumi.

« Vichy nous envahit ! »

La porte s’ouvrit tout à coup, et Kasha entra en hâte dans la pièce.

« Oui. »

« Pourquoi êtes-vous aussi relaxé ?! Nous devons nous préparer ! »

« Calme-toi. Tu as une tâche à compléter. Il est inutile de crier dans le bureau du Seigneur. Prépare-toi plutôt au départ d’Hifumi-sama. »

« Ou-Oui, mais … Origa va aussi se battre ? »

Kasha avait l’air extrêmement inquiète, tandis qu’Origa gardait son expression décontractée.

« Que racontes-tu ? Tu as ta mission, et j’ai la mienne. »

« Hifumi-san, tu ne vas quand même pas laisser Origa partir en première ligne ?! »

Obstinément, Kasha s’adressa à Hifumi, mais sa réponse détruisit tous ses espoirs.

« Pas vraiment. Elle fait ce qu’elle veut. Elle n’est pas mon esclave tu sais. »

« Je me battrais aux côtés d’Hifumi-sama. »

En voyant qu’elle ne parviendrait pas à les convaincre, Kasha baissa les bras et,

« … Je vais m’occuper des préparations. »

Elle se retourna et partit.

« Peut-on vraiment la laisser faire ? »

« Elle fait partie d’un jeu de bien plus grande ampleur. Elle est nécessaire à mes futurs plans. »

Hifumi plaça son katana à sa hanche, et partit.

« Kasha n’est qu’une idiote après tout … »

Un chuchotement que personne ne put entendre.

 

Grâce aux rails, il était possible d’arriver à Arosel depuis Fokalore en une journée, et ainsi, les troupes furent réunies là-bas en un temps record. Il s’agissait d’une vitesse de déploiement encore jamais vue dans ce monde.

« Tout est si paisible … »

Même si le ciel était nuageux, il ne faisait pas froid.

Serrant le obi de son hakama, Hifumi contempla la route menant à Rhone. Les rails avaient été placés sur le côté de la route. Derrière Hifumi, dans la ville d’Arosel, la populace s’empressa de se mettre à l’abri tandis que les soldats se préparaient à la guerre.

D’après leurs prédictions, les forces de Vichy allaient arriver le lendemain.

« Les préparations ont été terminées. »

Affirma Alyssa, arrivant auprès d’Hifumi avec deux soldats.

Les soldats se placèrent dans un wagon, avant de choisir la direction dans laquelle ils allaient partir.

« Il est enfin temps … Hifumi-san n’a pas peur de la guerre ? »

« C’est une occasion pour tuer. Rater un tel évènement serait vraiment dommage. »

« Tu ne te vois jamais mourir au combat ? »

Hifumi répondait aux questions d’Alyssa en s’installant dans le wagon.

« Bien sûr que si. Lorsque tu tues, ne pas se faire tuer est un privilège. »

« Huh ? »

« Bien, allons-y. »

Les soldats mirent en marche le wagon.

Le wagon accéléra, jusqu’à ne plus être qu’un point à l’horizon.

« Alors même Hifumi-san pense à la mort … »

Se rappelant sa propre expérience envers la mort, Alyssa essaya de s’imaginer un Hifumi mortellement blessé, mais aucune image n’arrivait à se former dans son esprit.

 

Rhone, située à la frontière, n’avait aucun soldat et aucun piège pour accueillir les envahisseurs.

Ainsi, les soldats de l’avant-garde de Vichy purent s’y reposer, après de nombreuses heures de marche. Il s’agissait probablement d’une tentative pour récompenser les soldats et ainsi préserver le moral des troupes.

Etant donné que les troupes d’Orsongrande ne s’étaient jamais installées dans Rhone, une large couche de poussière était présente dans chaque bâtiment, mais c’était déjà mieux que de dormir sur l’herbe et la roche.

Les moins chanceux étaient ceux qui devaient monter la garde.

Et observant ces soldats actuellement en plein repas, ne se trouvait personne d’autre qu’Hifumi.

Les soldats de Vichy étaient habillés piteusement, et à part les capitaines et généraux donnant les ordres, aucun n’avait l’air de faire partie de l’armée régulière.

Leur façon de se déplacer montrait une certaine tentative de discipline, mais il s’agissait bien là d’une simple tentative, donnant ainsi une scène des plus minables.

Les capitaines et généraux quand à eux observaient cette horde et la séparaient en groupes de cent et de mille. Ces hommes s’étaient réunis, et commencèrent à se disputer.

Le plus vieux d’entre eux, un homme avec une moustache noire, était clairement en désaccord avec le reste des hauts gradés.

Il voulait attaquer immédiatement Orsongrande, tandis que les autres voulaient faire une pause, créant ainsi des tensions et désaccords au sein même du groupe.

Lorsque leur ‘’réunion’’ se termina, chaque commandant se dirigea vers un bâtiment différent.

Ils prévoient probablement de réarranger les troupes après qu’elles se soient toutes rassemblées dans la ville.

Se faufilant dans l’ombre d’un bâtiment, Hifumi y dormit jusqu’à ce que la nuit tombe.

 

En apprenant que les troupes de Vichy avaient commencées à bouger, une personne prit le cheval le plus rapide et se dirigea vers le château d’Orsongrande.

« … Pajou, je t’attendais. »

« Ay ! »

Après avoir appris la nouvelle, Imeraria avait appelée Pajou et avait ordonné l’envoi de renforts à Fokalore, comme prévu auparavant.

Après le départ de Pajou, Imeraria appela le Premier Ministre. Lui aussi, connaissait ses intentions.

« Imeraria-sama … êtes-vous certaine de cela ? »

« Je me suis décidée. Pajou aussi, est d’accord … Oui, c’est de ma faute si Hifumi-sama a été amené dans ce monde, et qu’il a été ainsi accueilli. »

Le regard d’Imeraria était tourné vers Fokalore.

« Cela ne lui laisse toutefois pas le droit de marcher sur ce monde. Je ne peux pas affirmer ne pas être motivée par des raisons personnelles, mais … S’il avait combattu les Hommes-bêtes, il aurait pu nous être utile, mais combattre d’autres humains est impardonnable. »

« Imeraria-sama … »

« Il s’agit d’une tactique fourbe et lâche, mais si Hifumi-sama parvient à y survivre, plus personne ne pourra l’arrêter. Toutefois, j’ai appris que les forces de Vichy comptaient plusieurs dizaines de milliers de soldats. La victoire avec une poignée d’hommes est impossible. »

Et, tandis que ses larmes coulaient,

« Je suis impuissante. Je ne peux même pas vaincre l’assassin de mon père sans avoir recours à de telles tactiques. Si j’échoue, je périrais moi aussi. Lorsque cela arrivera, prenez soin de mon frère. »

Sans dire un mot, le Premier Ministre salua et partit.

 

La nuit était tombée sur la ville de Rhone, l’enveloppant dans les ténèbres et le silence.

Certaines personnes étaient toujours éveillées, assises autour d’un feu, leurs visages épuisés illuminés par la lueur de celui-ci.

Je suppose qu’il est enfin temps.

Hifumi sortit de sa cachette et voyagea en passant d’ombre en ombre.

Ses cibles étaient les bâtiments où résidaient les commandants.

Il s’approcha du premier bâtiment et essaya de tourner la poignée de la porte – Elle était déverrouillée, il en profita donc pour entrer.

5 personnes se trouvaient à l’intérieur, dormant tous dans des chambres séparées.

Il entra dans l’une des chambres, et coupa la gorge d’un ennemi endormi.

Puis, une autre, et encore une autre, ne laissant que des cadavres dans son sillage.

Yup, yup, suivant, suivant.

Hifumi se dirigea ensuite vers la seconde demeure, se débarrassant des hommes qu’il avait aperçu pendant la journée, ainsi que de quiconque résidant dans la maison.

Certains enlaçaient des femmes dans leur sommeil, alors il n’hésita pas à embrocher les couples.

N’existait-il pas un film avec un scénario similaire ?

Hifumi n’était pas un fan de films d’horreurs, alors il ne se souvenait pas parfaitement du film en question.

Choisissant des méthodes lui permettant de se débarrasser rapidement de ses ennemis, pour Hifumi, il leur faisait un énorme service.

Mais il choisissait des méthodes telles que couper la carotide, décapiter, transpercer le cœur ou le cerveau, couper le corps en deux – des méthodes ne permettant pas à une personne endormie de réagir.

Il avait prévu de tuer tous les commandants en 2 heures. Pas un seul ne s’était rendu compte de la présence d’Hifumi, ni ne s’était défendu, alors Hifumi s’ennuya vite. Il espérait qu’au moins l’un d’eux contre-attaque, mais fut rapidement déçu.

Il avait aussi découvert les réserves de nourriture, mais trouvait que tuer des ennemis affamés étaient ennuyeux, et avait donc décidé de ne pas y toucher.

Et enfin, il entra dans le bâtiment où résidait le commandant à moustache.

Celui-ci dormait en ronflant bruyamment dans sa chambre.

Après avoir observé son visage endormi, Hifumi ne prit pas son katana, mais une plume, et écrivit …

 

Buer, l’homme connu comme étant le général le plus strict, se réveillé avec la phrase « Crétin Bruyant » écrite sur son front. Buer était célèbre pour être le plus puissant et le plus violent des généraux, mais les choses les plus célèbres chez lui, étaient ses excès de colère.

Ainsi, lorsqu’il vit la phrase écrite sur son front, il éclata de rage.

Et pourtant, cette rage était incomparable à celle ressentie en apprenant que tous les commandans avaient été tués.

« Des méthodes aussi lâches ! Et pourquoi m’a-t-il laissé en vie ?! »

Son pauvre chambellan ne pouvait que rester silencieux à ses côtés.

« Est-ce parce qu’il ne me considère pas comme une menace ?! Que ma présence ne changerait rien à la situation ?! »

Hifumi avait été assez généreux pour se montrer à un soldat en patrouille en quittant Rhone, avant de l’assommer. Ainsi, il avait fait passer le message que ce massacre avait été accompli par quelqu’un de l’extérieur. Buer, bien sûr, se doutait bien que le responsable venait d’Orsongrande.

Fou de rage, Buer força les soldats à immédiatement se préparer pour marcher vers Fokalore.

Quelques soldats furent si effrayés par la mort soudaine de leurs commandants qu’ils s’enfuirent.

Buer réprimanda ces individus, les menaçant de la peine capitale, et ne prit pas en compte le moral des soldats en les forçant à marcher.

« Bâtards d’Orsongrande ! J’arrive, et je vais vous détruire ! Osez vous dresser devant moi ! »

Les soldats, noyés dans sa constante litanie de colère et de haine, marchèrent vers Fokalore encore plus fatigués qu’ils ne l’étaient la veille.

 

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Blastaf

3 Comments

  • merci, un beau massacre en perspective

  • 13k mort , y a des dieux qui vont être content ^^

    • Pas sur, vu que l’un d’entre eux à était la première victime de ce maniaque 🙂

      Orthogaffes signalés :

      Et pourtant, l’un d’eux perdit connaissance sous le choc de l’impact »e »,

      L’affaire Beirevra …ourra être résolue lorsque Vichy sera détruit. »

      Se rappelant sa propre expérience envers la mort, Alyssa e
      ssaya de s’imaginer un Hifumi mortellement blessé,

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