Le Héros est un Démon – Chapitre 14

 

Chapitre 14 : La Dance de la Décadence

 

Edit : Exserra

 


 

Hifumi ne sympathisait pas avec les sentiments d’Origa et Kasha. Il achetait tout le matériel nécessaire pour leur voyage sans même regarder leurs prix, ne faisant que les ranger dans son Trou Noir et passant d’une boutique à une autre. Origa et Kasha avaient l’air de mauvaise humeur, répondant rapidement aux questions d’Hifumi concernant le voyage dans ce monde les unes après les autres, tout en étant occupées à choisir différentes marchandises.

« Une tente, du bois pour le feu, des ustensiles de cuisine, et … peut-être une torche juste au cas où. »

« Goshujin, j’ai une question concernant votre Trou Noir, est-ce qu’il a assez de capacité ……. »

Généralement, il est dit d’une personne qui possède un bon niveau en magie de ténèbres que la capacité de stockage est de 3m2, mais ici ce niveau a déjà été dépassé.

« Aa, il me reste encore pas mal de place, si je ne me trompe pas. »

« Pas juste à l’épée, Goshujin est aussi incroyable avec la magie. »

« Je ne peux utiliser que la Magie de Ténèbres. Maintenant que j’y pense, la moitié de la trésorerie du château se trouve dans mon espace de stockage. Et pourtant, cela ne remplit même pas 1/10ème. Le chariot en entier peut y entrer, mais pas les chevaux. »

« Tout un chariot … »

Maintenant incapable de vanter son niveau, le sens commun d’Origa n’était plus qu’un lointain souvenir.

Kasha, ne connaissant pas les détails, ne fit que commenter « Incroyable ».

« Bien, partons acheter un chariot et des chevaux. Vous deux, vous savez monter à cheval ? »

« Je sais conduire un chariot. »

« Moi aussi, je me débrouille ……. »

Répondant aux deux, Hifumi secoua la tête.

« Pas un chariot, je vous parle de monter à cheval. Le chariot ne nous servira qu’à nous amuser pendant un petit moment. »

« Nous amuser ….. ? »

« Aa, j’y ai pensé après avoir entendu votre histoire. Bien, vous verrez plus tard. Il nous faut donc des chevaux. Je ne veux pas un voyage tranquille en chariot, devant nous en inquiéter à tout bout de champ. Nous ferons tout le voyage à cheval. »

Tandis qu’ils marchaient en direction des écuries, Kasha arrêta Hifumi.

« Goshujin, attendez, ni Origa ni moi ne sommes déjà monté à cheval ! De plus, Ne serait-ce pas plus cher sur le long terme de devoir changer de chevaux à intervalles réguliers ? »

Hifumi était clairement déçu par les mots de Kasha.

« Eh~…… Et bien dans ce cas, après l’entrainement de demain matin, l’après-midi consistera en un entrainement pour monter à cheval. »

« S-Sérieux …. »

Hifumi regarda sévèrement Kasha qui se tenait là bouche bée.

« Il s’agit de la base des combats de cavalerie. Une fois que les flèches sont toutes utilisées, que les chevaux sont fatigués, que les lances cassent, que les épées se brisent, il ne vous reste plus rien pour vous battre. Subjuguer des combattants est une question de temps. » 

« Combat ? Est-ce que Goshujin s’est entrainé dans le but de participer à une guerre ? »

« Nn ….. Entrainez-vous afin que si pris dans une guerre, vous avez la capacité de vous protéger vous-mêmes, peu importe les circonstances. »

Disant ça, Hifumi sortit 10 pièces d’or de son Trou Noir et les donna à Kasha.

« Qu-Qu’est-ce que je fais avec autant d’argent !? »

« Achète des fruits et légumes. Procure-toi aussi de larges quantités de sel et de sucre. Assez pour pouvoir durer pendant 30 jours avec 3 repas par jour. Ne t’inquiète pas de leur péremption. Je les mettrai dans mon Trou Noir. »

« Goshujin, même avec un chariot, nous ne sommes qu’à 5 jours de la frontière avec Vichy …. »

« De plus, est-ce que Goshujin peut en stocker une telle quantité ? »

« L’espace de stockage est large. La nourriture n’est pas que pour manger. Employer quelqu’un pour porter nos bagages jusqu’à l’auberge coûterait de l’argent. »

Affirmant qu’il allait chercher les chevaux et le chariot, Hifumi se sépara des deux.

 

En face du château, Kasha se sentait en quelque sorte anxieuse.

« Kasha, allons acheter le matériel. »

« N’es-tu pas inquiète Origa ? »

« Je mentirais si je te répondais que non, mais en quelque sorte, j’ai l’impression que ce n’est pas si mal que ça. De plus, j’ai confiance en lui, et je ne peux que le suivre pour l’instant. »

« Ah bon … »

 

 

Les Chevaliers profitaient de leur thé et ne remarquèrent pas la porte de la station s’ouvrir sans bruit.

« Yo. »

« Buho ! ….. *Tousse*, *Tousse*……. »

Voyant Hifumi s’asseoir nonchalamment juste devant ses yeux, Pajou projeta un geyser de sa bouche.

« …… Tu es venu ici. » (Pajou)

« C’est si étonnant que ça ? Vraiment, une jeune femme faisant ça …… »

Essuyant rapidement la table salie quand elle s’est étouffée, Pajou, les yeux larmoyants, se calma tout en se rasseyant.

« Puisqu’il y a des factions qui te sont hostiles, je ne voulais pas que tu viennes ici. »

« Je n’élimine que ceux qui se mettent en travers de ma route, alors tout va bien. »

L’entendant dire cela, Pajou soupira, puis demanda à l’intendante de lui apporter deux tasses de thé, étant donné que le contenu de la sienne avait disparu. Les autres Chevaliers écoutaient à l’écart.

« Alors, pourquoi cette visite soudaine ? »

« Des chevaux et un chariot. En lien avec la requête que tu m’as apporté, et avec les préparations du pays ? Trois chevaux, j’aimerais les choisir. »

« …… Le chariot n’est-il pas inutile ? »

« Non, même si nous nous déplacerons principalement à cheval, nous utiliserons occasionnellement le chariot. Préparez-en un bâché, tiré par deux chevaux. »

En voyant le visage abasourdi de Pajou, Hifumi souri, les coins de sa bouche se soulevant légèrement.

Rinçant sa gorge avec le thé, Hifumi continua.

« Même si ce n’est qu’un détail, par exemple, le Vicomte de la faction du Marquis, qui est-il ? »

« Vicomte Hagenti. »

La relation entre le Vicomte et le Marquis était considérée comme un ‘’Secret de Polichinelle de la Haute Société’’, même s’ils réalisaient ensemble des affaires, il n’existait pas de connexion publique. C’est pourquoi, après que le Marquis Raghlain ait été arrêté, le Vicomte Hagenti n’avait pas de soucis à se faire.

Le Vicomte Hagenti gouverne le territoire près de Vichy, même si ses prouesses militaires sont non-existantes, il est connu comme un homme rusé (il a eu son territoire grâce à son intelligence pas par prouesse militaire).

« Quel est le nom de la ville où l’incident s’est produit ? »

« La ville de Fukaroru. A la moitié du chemin vers Vichy ……. Qu’est-ce que tu comptes faire là-bas ? »

« Maa, j’ai juste envie de m’amuser un peu. »

Pajou fronça les sourcils en n’entendant aucune réponse à sa question de la part d’Hifumi.

« ….. Je doute que tout cela se termine ainsi, mais je comprends ta demande. Je vais faire les préparations pour le chariot. Il sera placé dans le dépôt de l’auberge. Etant donné que l’étable ne se trouve pas au même endroit, tu veux que je te montre comment y aller ? »

« S’il te plait. »

Pajou se leva suite à la réponse d’Hifumi, un grand homme près d’elle portant une armure du Corps de Chevaliers l’interpella.

« C’est lui la personne avec qui l’an
nonce interdisait d’entrer en contact ? Le favori de la princesse ? »

« Qu’est-ce que tu veux Gothras ? »

« Rien avec toi. J’ai quelque chose à faire avec ce gamin. »

Il faisait environ 180 centimètres de hauteur, et même avec son armure, ses énormes muscles étaient visibles. Une barbe sur son visage, il souriait tout en fixant Hifumi.

« Attends. Tu as quelque chose à lui dire ? Imeraria-san nous l’a interdit. »

« Je ne vais pas lui être hostile. J’ai juste envie de voir quel genre de personne il est. Qu’est-ce qu’il y a de si bien chez un gamin prétentieux comme lui ? Cela va faire perdre la face au Troisième Corps de Chevaliers, est-ce qu’il a l’air si fort que ça à tes yeux ? »

Une telle insulte, pour Pajou, il s’agissait d’une insulte directe envers le Troisième Corps de Chevaliers, pas envers Hifumi personnellement. Un tel acte pouvait faire de lui un traitre aux yeux du pays.

Concernant les autres Chevaliers se trouvant à l’intérieur de la station, ils gardaient leurs distances en regardant la situation. Ils avaient tous l’air tendus, réfléchissant si oui ou non, ils devraient sortir leurs armes.

Le Second Corps de Chevaliers était une unité militaire chargée de maintenir la sécurité et l’ordre public. Le Premier Corps de Chevaliers stationné dans le château était une unité de renseignement, mais pouvait être déployée un peu partout, contrairement au Troisième Corps de Chevaliers. Ils étaient tous dédiés à leur travail, et beaucoup d’entre eux avaient le sang chaud, Gothras inclus.

De plus, les Nobles du Château, les employés civils et les officiers militaires avaient tendance à mépriser ceux qui recevaient un traitement préférentiel quel que soit leur force ou exploits.

« …… Une personne si incompétente jugeant par les apparences, tu serais plus utile à chanter. Y a-t-il tant d’argent dans les caisses du Royaume que vous pouvez vous permettre d’employer un incompétent pareil ? »

La question d’Hifumi était directement dirigée vers Pajou, ignorant complètement Gothras.

D’ailleurs, en parlant de la situation financière d’Orsongrande, le premier ministre avait pris le contrôle des caisses du royaume, et il avait dû revendre quelques pièces d’art.

« Incompétent tu dis ? Ce gamin est devenu bien trop arrogant avec son traitement de préférence. Chien de la princesse ….. »

Gothras ne put pas finir sa phrase, tandis qu’il tomba un genou au sol en secouant la tête. 

« Tu ne peux même pas éviter une attaque de ce niveau. Tu ne serais même pas capable de la comprendre. Tu es faible et stupide. »

Un simple coup sous le menton de la paume de la main était assez pour donner des vertiges à quelqu’un, et l’empêcher de rester debout.

Les autres chevaliers ne comprenaient pas ce qui venait de se passer sous leurs yeux, ils étaient totalement confus et incapable de prendre une décision.

« Allons-y Pajou. »

« Qu-Qu’est-ce que …….. »

« Attends !! »

Devant Hifumi qui venait de se retourner, Gothras se releva en titubant et sortit de son fourreau son épée, les mains tremblantes.

« Pajou. »

« Ou-Oui ! »

« Est-ce que cet homme vient de sortir une arme ? Que ferais-tu à ma place ? »

Pajou fut momentanément confuse, mais réalisa bien assez vite qu’il s’agissait d’une porte de sortie pour elle calculée par Hifumi. Elle cria à tous les chevaliers dans la pièce.

« Tout le monde, sortez vos épées ! »

Ils étaient apparemment bien entrainés. Toutes les personnes ayant entendu la voix de Pajou sortirent leurs épées et se mirent en position.

« C’est ça Pajou. Nous, les Chevaliers, ne devons pas être sous-estimés. Nous devons lui apprendre la différence entre nos deux positions. »

Gothras souri, mais Pajou donna un ordre qui était l’opposé de ce à quoi il s’attendait.

« Tout le monde, encerclez Gothras ! Arrêtez-le pour violation de l’ordre donné par Imeraria-sama ! »

« Quoi ?! »

Ayant à peine récupéré de son vertige, Gothras ouvrit grand les yeux, et regarda en direction de ses camarades, mais il était déjà trop tard, il était encerclé. Il fixa Pajou, son désir de meurtre visible.

« Sale traître ! »

« C’est toi le traître, Gothras. Ceux qui défient les ordres de la famille royale pour des raisons égoïstes ne sont pas faits pour être Chevaliers. Lâche docilement ton arme et laisse-les t’attacher les mains. »

Serrant les dents tandis qu’il tremblait de rage en direction d’Hifumi plutôt que de Pajou, Gothras attaqua sans réfléchir.

« Gothras ! »

« Qu’est-ce que tu viens de dire !? »

Il parvint à se libérer de l’entrave de Pajou d’un coup, et courut de face vers Hifumi, mais fut mis à terre.

« Ah ? Qu’est-ce que tu fous !? »

Hifumi piétina le corps en pleine chute. Ce qui fit perdre à Gothras son sens de la distance, il donna un coup d’épée en direction d’Hifumi, mais ne toucha que de l’air.

Hifumi marcha sur l’épée, prit une petite lame, et l’enfonça dans l’articulation du coude de Gothras, à travers le fin muscle.

Son bras inutilisable, il lâcha son épée, puis, le pommeau de la petite lame frappa contre le front de Gothras.

Ses yeux devinrent blanc tandis qu’il tombait au sol, les Chevaliers l’attachèrent immédiatement.

« ….. Je vous laisse faire le ménage. »

« Vous avez notre gratitude. »

Pajou se pencha en avant avec élégance à la remarque d’Hifumi, tandis qu’il rangeait la petite lame dans sa poche.

« Aa, et aussi …….. »

« Oui ! »

Toujours penchée en avant, Pajou était nerveuse en attendant sa prochaine phrase. S’il voulait défouler sa rage, elle ne pouvait pas l’empêcher d’aller voir Imeraria et de personnellement la blâmer.

« S’il-te-plait, apprends demain à mes esclaves, Origa et Kasha, comment monter à cheval. »

« Waa~…..a, hum, avec plaisir. »

« Tant mieux. Parce que ses filles sont plutôt robustes, n’hésite pas à être stricte avec elles tout le long de la semaine. »

Constatant que tout concernait le travail, Pajou se relâcha, soulagée.

 

Ces sept jours furent difficiles pour Origa et Kasha. Le matin, Hifumi leur enseignait comment les muscles étaient connectés au squelette humain, tout en les tourmentant durant l’entrainement.

La motivation de Pajou était, elle, particulièrement inhabituelle. En changeant constamment les chevaux, elle avait réussi à les forcer à apprendre l’entrainement équestre des chevaliers (prenant normalement 30 jours) en seulement 7 jours.

Hifumi avait ses après-midis de libres, et en profitait donc pour faire les boutiques, et demander à Thorn de nouvelles armes.

« Matériel et nourriture, tout est ok. Maintenant il nous faut un cheval ……. Ah, je sais. »

Hifumi marchait en ville tout en confirmant ses achats, il s’arrêta tout à coup et se retourna, interpellant un jeune homme.

« Hey, j’ai besoin que tu fasses passer un message à Pajou ou Midas. »

« Eh !? Comment, comment as-tu …… »

« Je le savais immédiatement, à cause de la démarche particulière des Chevaliers. C’est avantageux pour moi si vous êtes entrainés à marcher au pas, mais il va falloir que vous y réfléchissiez un peu plus si vous voulez vous fondre dans la foule. »

Tout en affichant une expression à la fois de sourire et de pleurs ; le jeune chevalier se souvint de ce que lui avait dit Midas « Si tu es repéré, ne t’inquiète pas ».

« Je comprends. Que dois-je leur faire passer ? »

« Puisque j’ai déjà été payé, il y a quelque chose que j’aimerais que vous me prépariez. »

Le chevalier sortit un morc
eau de parchemin de sa poche, prépara de quoi écrire, c’est-à-dire un morceau de charbon enroulé dans du tissu, et se prépara à écrire.

« Un Saphir Azur. De nombreux sont apparus sur le marché, alors la taille doit être excellente. Un Certificat d’Authenticité à mon nom avec une Lettre d’Autorisation du Royaume. »

« Pourquoi tout ça ……. »

« L’individu qui a profité en arnaquant mes partenaires, il n’a qu’un seul tour dans son sac. »

C’est pourquoi ceux qui arrêtent de réfléchir sont inutiles. Hifumi regarda en direction du château.

 

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Blastaf

5 Comments

  • je fais encore mon chieur
    « Non, même si nous nous déplacerons principalement à cheval, nous utiliserons occasionnellement le chariot. Préparez-en un avec une canopée, tiré par deux chevaux. »
    un chariot avec une canopée, ça n’existe pas. on dit un chariot bâché, donc avec une bâche

    • Non non, tu n’es pas chiant ^^ J’accepte volontiers tous les conseils et corrections ^^

  • Humm je comprends pas le plan d’hifumi …

  • Moi je pense avoir deviné son plan x)
    Mais ce qui me trouble, c’est que je pensais qu’Hifumi tuait tout le monde qui pointait un arme sur lui, non ??
    Eh, je sais qu’il est pas une ordure, mais il aime tuer.

    • Il n’est dit que tué un chevalier juste avant de demander un service n’était pas la meilleure chose à faire 🙂

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