Le Héros est un Démon – Chapitre 13

 

Chapitre 13 : Plus Fort

 

Edit : Exserra

 


 

 

 

Au final, Origa et Kasha ne dirent rien à Hifumi, ou plutôt, il leur était impossible de lui dire quoi que ce soit.

Du point de vue d’un esclave, il serait tout à fait déraisonnable d’impliquer leur maître dans leur histoire de vengeance, alors les deux décidèrent de ne pas lui en parler.

Origa avait juré de devenir plus forte et d’obtenir sa revanche, en suivant l’entraînement herculéen d’Hifumi. Même si devenir plus fort grâce aux conseils d’Hifumi était similaire à se reposer sur lui, c’était différent.

Après le diner, quand Hifumi partit dans sa chambre, Origa et Kasha eurent une discussion.

« …. Certainement, comme tu le dis Origa, dépendre de Goshujin d’une manière ou d’une autre ne me semble pas raisonnable. »

Tombant sur le futon tout en dévoilant ses sentiments, Kasha acquiesça. Un sentiment de douceur se mit à envahir son corps fatigué.

Rétrospectivement, leur hôtel actuel était bien meilleur que ceux qu’elles avaient l’habitude de fréquenter en tant qu’aventurières. Malgré leur statut d’esclave, leurs conditions de vie s’étaient améliorées, l’ironie de la situation faisant sourire Kasha.

« Mais si ça continue comme ça, nous n’obtiendrons jamais notre vengeance … Goshujin est gentil, et si une opportunité se présente, il écoutera notre requête …. Enfin c’est ce que moi, je pense.. » (Origa)

C’est vrai qu’il est bon. (Kasha)

Il n’hésite pas à tuer ceux qui lui sont hostiles, quel que soit leur position ou niveau d’autorité. Et à l’inverse, il est généreux envers ceux qu’il considère comme sa famille, ainsi les deux esclaves peuvent vivre sans aucune gêne. Il n’y a ni abus, ni viol.

Origa, assise sur le lit, coiffait ses cheveux vert pâles. Peignant ses cheveux récemment lavés et encore humides, même Kasha qui était du même sexe, était charmée.

 

Chapitre 13

 

 

Généralement, les esclaves sont chanceux s’ils peuvent ne serait-ce qu’occasionnellement se laver à l’eau froide. Mais nous, nous pouvons nous laver avec de l’eau chaude, et nous pouvons même acheter et utiliser les nécessités du quotidien.

Vu objectivement, c’est un maître généreux, pensa Origa.

« Mais …. »

Quelque chose se bloqua dans la poitrine de Kasha.

Ne se plaignant pas le moins du monde, et reconnaissante du bon traitement, Kasha admirait la personnalité d’Hifumi substantiellement différente de celle des personnes qu’elle avait rencontré jusqu’à maintenant.

« Quelque chose ne va pas ? »

« Iya~ce n’est rien. Ma fatigue s’est vite en allée après m’être reposée et lavée. »

Kasha fit un sourire en direction d’Origa, qui avait l’air pleine de bonne volonté envers Hifumi, tout en s’inquiétant pour rien.

« C’est l’heure d’aller se coucher. Il va falloir être en forme pour l’entrainement sévère que nous réserve Goshujin demain. »

« Tu as raison. Bonne nuit. »

« Bonne nuit. »

En quelque sorte, ses réelles inquiétudes se résumaient à comment ne pas blesser les sentiments de sa meilleure amie, Kasha pria dans son cœur.

 

 

Le jour suivant, Pajou, portant un uniforme, alla dans la salle à manger où trois personnes mangeaient leur petit-déjeuner.

« Il y a un rapport sur l’affaire du Marquis il y a quelques jours, ça vous convient ? »

« Oui. »

« Dans ce cas, veuillez m’excuser. »

Puisqu’Origa était assise en face d’Hifumi, Pajou s’assit naturellement à la place vacante à côté d’Hifumi.

Pajou confirma rapidement que personne aux alentours ne pouvait l’entendre, et se positionna sur sa chaise en silence.

« Une considérable quantité de documents a été brûlé chez le Marquis. Mais les documents que j’ai réussi à sauver des flammes contiennent de nombreuses informations. Il s’agit d’une affaire de contrebande …. En fait, une compagnie d’échange a été établie sous un différend nom dans ce but. Nous sommes actuellement en train d’enquêter sur les prémisses de cette compagnie. »

Durant ces derniers jours, les Troisième Corps de Chevaliers et le Corps de Sécurité Publique ont travaillés ensemble. Ils ont découvert un bâtiment, un à l’écart de la zone commerciale de la capitale, enregistré sous cette compagnie d’échange. Mais quand les forces combinées des deux Corps sont entrés, le bâtiment était complètement abandonné.

« Et donc pourquoi me dis-tu tout ça intentionnellement ? »

« Parce que tu étais impliqué là-dedans. Même si la tentative de meurtre du Marquis a été empêchée, l’argent gagné grâce à la contrebande était utilisé dans des manœuvres politiques à la Cour Impériale. Le fils du Marquis …. Le chevalier que tu as tué durant ton audience avec le Roi, a été capable d’entrer dans le Corps des Chevaliers Impériaux à un très jeune âge. Une position les rapprochant de la famille royale, et ils ont utilisés leur fortune afin de créer une large faction. »

Etant proche de la famille royale comme ça, ‘’Un jeune et excellent chevalier d’une bonne famille, fiancé à la princesse’’ était leur but recherché. Si un problème de succession venait à arriver, ils auraient conseillé à la personne assise sur le trône d’obtenir un héritier, ils avaient vraiment tout planifié sur le long terme.

Tirant ainsi les ficelles, il était possible de manipuler politiquement les proches maternels de la famille royale.

Leur plan tombant à l’eau, à cause du Héros invoqué par le Roi assassinant le fils chevalier, ils avaient tentés de prendre leur revanche sur Hifumi.

« Hmm, si c’est comme ça, il va falloir se débarrasser des nobles de haut-rang sans éveiller les soupçons. Collecter des preuves afin de les arrêter officiellement et en être ainsi débarrassé. Annoncer publiquement que le Marquis est mort de maladie, et que le chevalier a eu un accident en s’entrainant. »

Toutefois, l’enquête visant à découvrir les personnes en lien avec la compagnie d’échange avait été approfondie, et il avait été découvert que l’ampleur de cette simple opération de contrebande posait un véritable problème.

« La quantité d’argent concernée est bien trop importante. Ils ont pu déplacer secrètement des marchandises d’une valeur énorme. Pour ne faire qu’empirer la situation, il n’y a pas d’informations sur les individus ayant acheté par l’intermédiaire de cette compagnie. De plus, grâce à cette compagnie, tous les objets ont été livrés. Les ventes ont l’air d’avoir influencé l’existence même de la compagnie. »

Puis, Pajou se tourna vers Origa et Kasha.

« Origa-san et Kasha-san, n’est-ce pas. Avant de devenir des esclaves, avez-vous toutes les deux réalisé un travail en rapport avec un joyau dénommé ‘’Saphir Azur’’ ? »

A la question de Pajou, le corps d’Origa réagit.

Kasha regarda vivement Pajou dans les yeux.

« … Tout à fait, nous avons reçu une mission, nous demandant de transporter un tel joyau. Toutefois, ce n’était qu’un pur hasard. »

« Pajou, arrête de tourner autour du pot. »

« …. Compris. Je vais tout vous expliquer du début. De plus, j’ai une requête pour l’aventurier Hifumi-sa
n, du royaume d’Orsongrande. »

Face à Hifumi, Pajou commença à expliquer sérieusement.

 

 Ecoutant l’explication de Pajou et lui affirmant qu’ils s’occuperont de la requête le jour suivant, Hifumi, Origa et Kasha se regroupèrent dans la chambre d’Origa et Kasha.

« Alors cette affaire avec ce ‘’Saphir Azur’’ est la source de vos dettes, et la raison pour laquelle vous êtes devenues des esclaves. »

« Oui … »

Après avoir écouté l’explication de Pajou, Origa broyait du noir. Assise à côté d’elle, Kasha tenait les épaules d’Origa, les yeux baissés. On leur avait rapporté tous les détails de l’enquête du Corps de Chevaliers.

Origa et Kasha avaient reçues une requête, leur demandant de transporter prudemment un ‘’Saphir Azur’’, un joyau très précieux pour les nobles, venant d’un artisan. Puisqu’il y avait un grand nombre d’aventuriers voulant cette requête, afin de voyager confortablement dans d’autres villes, la guilde fit une recommandation.

Le Saphir Aquatique est une spécialité d’Orsongrande, et sans la permission de la famille royale, il est interdit d’en faire sortir du pays. A cause de son prix de revente extraordinaire, du moment où il est collecté, jusqu’au moment où il est traité puis vendu, reporter sa situation est essentiel. Les voleurs ordinaires ne s’y attaque pas, étant donné que le vendre en dehors du pays est bien trop compliqué, et qu’il peut être facilement tracé.

Origa et Kasha transportaient le Saphir Azur vers la ville de destination, leurs documents étant vérifiés à divers passages sur la route, sur une période de plusieurs jours. Le client était supposé se trouver à la ville de destination, selon l’artisan.

Toutefois, en entrant dans cette ville, et vérifiant le contenu de la boîte en bois de l’artisan, il n’y avait plus de Saphir Azur à l’intérieur.

Naturellement, le client était furieux, et Origa et Kasha devaient payer une compensation, mais il ne s’agissait pas d’une somme qu’un aventurier normal pouvait se permettre. La date limite de paiement fut dépassée, et elles finirent esclaves.

« Au moment où il fut décidé que nous deviendrions des esclaves, le client riait. C’est à ce moment-là que nous avons réalisé … »

Kasha soupira, laissant échapper un rire comme pour se moquer d’elle-même.

« Le client, un homme dénommé Beirevura, était apparemment un représentant de cette firme en rapport avec le Marquis. »

Ils avaient appris que la ville de destination est dirigée par un vicomte affilié à la faction du Marquis. Il est donc fort probable que les soldats aient reçus l’ordre du Marquis d’extraire le Saphir Azur à un point de passage d’entrée en ville. Si tout un groupe de soldats était complices, alors elles ne pouvaient rien y faire.

Selon les informations, il s’agissait d’un piège très simple à élaborer. Et Origa et Kasha s’étaient faites magnifiquement avoir.

Les documents récupérés dans la maison du Marquis confirmaient que la compagnie du Marquis allait transporter le Saphir Azur manquant vers Vichy. C’était là que les noms d’Origa et Kasha apparaissaient.

« En gros, un crime a été fabriqué pour le joyau manquant, qui était en vérité transporté hors du pays à l’insu de tous. »

Beirevura allait à Vichy en utilisant un permis signé par le Marquis. Le réseau du Corps de Chevaliers ne s’étendait que jusqu’à la frontière avec Vichy, et il leur était impossible d’agir, risquant d’impliquer le pays voisin, alors il ne fallait pas s’attendre à un quelconque résultat.

« Et je peux, contre toute attente, aider ce pays étant donné que j’ai un permis, et travaille ici en tant qu’aventurier. »

Le contenu de la requête apportée par Pajou, était de trouver Beirevura à Vichy, et découvrir l’autre parti associé dans ce plan.

A la base, quelqu’un faisant partie des Chevaliers devait y aller, mais il n’y aurait pas moyen d’expliquer une telle action au pays voisin. S’il s’agit d’Hifumi, c’est tout à fait possible, il n’était pas rare pour un aventurier de traverser les frontières pour son travail. Même s’il est détenteur d’un titre honoraire, ce titre n’est pas valable dans d’autres pays.

C’était une demande pour la guilde, et ils avaient nominés Hifumi, qui comprenait qu’il ne s’agissait pas d’un piège.

« Bien, que faire. »

L’incident avec Strauss d’Horant lui vint momentanément à l’esprit, mais fut mis de côté étant donné que ce n’était pas aussi important que la situation avec Vichy.

Incapable de décider où aller, Hifumi pensa qu’il s’agissait d’une parfaite opportunité pour explorer Vichy.

Le royaume lui préparerait un cheval et un chariot. Il voulait combattre aussi d’autres personnes, pas que celles d’Orsongrande.

« Pour vous deux, il s’agit là d’une opportunité pour obtenir votre revanche, qu’en dites-vous ? »

Quand Hifumi posa la question, Origa qui était devenue silencieuse, assise sur le sol, pencha la tête.

« Goshujin, s’il-vous-plait excusez mon égoïsme. Si c’est possible, notre vengeance … »

Sans attendre la réaction d’Hifumi, Origa se mit à parler comme si une barrière avait disparue.

« A ce moment-là, si je n’avais pas pressé Kasha et si j’avais vérifié le contenu de la boîte … A cause de moi, Kasha a été impliqué dans tout ça. Je n’ai jamais oublié cet instant. Recevoir de Goshujin des armes, et un entrainement. En compensation, même si Goshujin voulait me tuer, je ne le regretterai pas. Alors s’il-vous-plait, laissez-moi prendre ma revanche. »

« Origa, tu t’en veux toujours pour ça … Je n’ai jamais regretté m’allier à toi ! Je ne t’ai jamais considérée comme responsable de la situation … »

Voyant Origa pleurer de toutes ses forces, Kasha fut elle aussi incapable de contenir ses larmes.

Vers Kasha assise sur le sol et baissant sincèrement la tête, Hifumi dit

« Origa, dis-moi clairement. »

« C’est ma vengeance. Sans ça, plus rien n’a de sens. »

« C’est … notre vengeance, Origa. »

« Kasha … »

« Hmm … Bien, dans ce cas, allons-y ? A Vichy. »

Suite à la décision de son maître, Origa baissa à nouveau la tête, mais en entendant les prochains mots, les yeux d’Origa et Kasha s’ouvrirent en grand.

« Les batailles personnelles sont un bon moyen d’engranger de l’expérience. »

« Ee ? Expérience … ? »

Voyant le visage stupéfait d’Origa, Hifumi se leva et ria.

« Tout simplement, les coupables causant du tort à mes esclaves sont ceux qui tirent les ficelles. D’autres vont rappliquer et essayer de vous tuer afin de faire disparaitre les preuves. Vous êtes libres de les tuer sans réserve. »

« Mais pour que l’enquête avance bien, si nous causons des problèmes ……. »

Kasha rétorqua par inadvertance.

« En une semaine, je vais vous enseigner les bases du combat. Origa, entraine-toi sérieusement au shuriken et à la magie. Je vais aussi être très strict avec toi Kasha. Nous devons aussi nous préparer à voyager, nous allons être très occupés ! »

Hifumi quitta la pièce en premier pour commencer à se préparer, les deux le regardant partir, une expression de surprise sur leur visage.

 

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Blastaf

2 Comments

  • Qui ses qui va se faire torture à la poste ? Ba oinses le marquisnXD

  • Mais quel hasard que les deux seules  »proches » que notre nippon côtoient soit mêlé à une affaire d’escroquerie internationale 🙂

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