TOLKIEN : UNE EXPO POUR LES AMENER TOUS
L’exposition « Tolkien, voyage en Terre du Milieu » vous invite à (re)découvrir l’extraordinaire univers de l’auteur du Seigneur des Anneaux à travers plus de 300 pièces d’exception. Six repas par jour, des fêtes à n’en plus finir, de la bière à volonté… La vie de hobbit vous fait rêver ? Courez à la BNF, vous avez jusqu’au 16 février !

Cette première exposition d’envergure consacrée à l’oeuvre de J.R.R. Tolkien remporte un succès retentissant : depuis son inauguration le 22 octobre 2019, plus de 80 000 visiteurs ont déjà franchi les portes de la Moria Bibliothèque Nationale de France.
À l’entrée, une gigantesque fresque chronologique donne des points de repères aux visiteurs. Dans son ouvrage publié à titre posthume, le Silmarillion, Tolkien a retracé les âges de la Terre du milieu : elfes, orques, puissances maléfiques et autres créatures légendaires se succèdent, s’affrontent et fraternisent pendant plus de 12 000 ans. Une bien longue histoire, lorsque l’on considère que l’intrigue du Hobbit et celle du Seigneur des Anneaux se déroulent respectivement sur… une et trois années !

La genèse du Hobbit
Dans un précieux enregistrement vidéo datant de 1968, Tolkien raconte cet instant improbable où l’incroyable périple de Bilbo Bessac (l’exposition adopte les patronymes issus de la nouvelle traduction de Daniel Lauzon) a commencé.
Début vingtième, peu après la Première Guerre mondiale. C’est l’été à Oxford. Cloué à son bureau, un jeune professeur s’est lancé dans la tâche fort ennuyeuse de correction de copies. L’ennui est tel qu’il est sur le point de renoncer et d’aller se dégourdir les jambes dans le parc voisin, à l’ombre bienfaisante des arbres qu’il affectionne tant. Mais son sens du devoir le retient. Sur une page laissée vierge par un étudiant en mal d’inspiration, il griffonne distraitement quelques mots :
Dans un trou dans le sol, vivait un hobbit
Il ne s’en doute pas, mais le brillant universitaire vient de tracer les premières lignes d’une formidable aventure qui donnera naissance à plusieurs romans et de nombreux recueils entourant la mythologie de la Terre du Milieu.

Une documentation exceptionnelle
L’univers de Tolkien plonge ses racines dans les cultes nordiques, germaniques et celtes. Il prend forme sous nos yeux grâce à une série de documents exceptionnels exposés pour la première fois en France. Le visiteur peut ainsi admirer des manuscrits, mais aussi des dessins originaux, prêtés pour l’occasion par la Bodleian Library d’Oxford et les Marquette University Libraries (États-Unis). Car si l’on ne présente plus Tolkien écrivain, on découvre dans l’exposition toute l’ampleur du talent de dessinateur de l’auteur, qui a lui-même illustré les premières éditions de ses romans.

Tolkien a aussi dessiné des dizaines de cartes et de plans représentant les lieux d’action de ses récits. Visibles dans l’exposition, tous sont annotés et détaillés avec une minutie qui démontre son incroyable sens du détail. Sa vie durant, ce perfectionniste de l’extrême n’a eu de cesse de créer, écrire, dessiner, calculer, compiler, inventer l’histoire d’un monde fantastique et complexe répondant aux seules lois de son imagination.

Les collections de la BNF ont également fourni de nombreuses pièces remarquables -peintures, tapisseries, manuscrits- représentatives de l’imaginaire Tolkienien. Selon Laurence Angel, Présidente de la Bibliothèque Nationale de France, « le parcours s’attache ainsi à mettre en lumière l’ampleur prodigieuse de cette création à la fois singulière et universelle, qui continue de marquer l’imaginaire d’un très large public ».

Tolkien, la magie des mots
Éminent spécialiste des langues germaniques et professeur de vieil anglais, Tolkien se définit avant tout comme un linguiste. Son goût pour la création linguistique ne connaît pas de limite, et il la considère comme étant à l’origine de ses récits.
J’ai toujours eu cette sensibilité aux structures linguistiques, qui affectent mes émotions comme la couleur ou la musique. J.R.R.Tolkien
Sa passion pour les mots le conduit à inventer de nombreuses langues. Passionné par l’étude du finnois, il y puise l’inspiration pour créer le Quenya (haut elfique). Sa conception remonte à 1915, une date bien antérieure à la rédaction des aventures de Bilbo et de Frodo, ce qui démontre que Tolkien considérait les langues comme un moteur de créativité, et non un simple produit de celle-ci. Il s’agit, avec le Sindarin, de sa création la plus élaborée : elle possède son vocabulaire, sa grammaire, sa prononciation, sa propre graphie, et est aujourd’hui encore étudiée par de nombreux passionnés.

Linguiste, écrivain, poète, conteur, illustrateur, peintre… Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner cet auteur de génie. Il vous reste encore quelques jours pour visiter cette fabuleuse exposition qui vous emportera bien loin de votre quotidien, en des terres sombres et magiques.
Informations pratiques :
Tolkien, voyage en Terre du Milieu
Jusqu’au 16 février 2020 à la Bibliothèque François-Mitterrand
Quai François Mauriac, 75006 Paris
Horaires, tarifs et billets disponibles sur le site de l’exposition