Live Report : Enter Shikari @Bataclan – 30/03/2019

Concert très attendu pour ma part ce soir après un « Top Concert 2017″ pour Enter Shikari, le retour du groupe dans la capitale au Bataclan avait l’air prometteur. Voyons voir ce qu’il en avait l’air. Pour cette aventure, j’embarque avec moi Farah, l’une de nos photographes qui aime beaucoup le metal, mais pas du tout l’electro… Amatrice du risque, la voilà embarquée dans un concert d’electronicore improbable !

Vous pouvez au passage retrouver notre interview cosmique du groupe !

– Oakman –

Oakman @Le Bataclan photographie Siblini Farah

Le concert commence dans une salle assez peu remplie, on ne va pas se le cacher. L’étage du Bataclan restera fermé durant tout le concert ainsi que la petite partie surélevée de gauche qui limite la salle à la partie droite et la fosse. Tant pis, ce n’est pas une salle qui n’est pas encore remplie (on se souvient d’ailleurs de Kissin’ Dynamite en première partie de Powerwolf) qui va arrêter le trio lyonnais ! Marine, chanteuse du groupe se présente comme la nouvelle Haylay Williams des temps modernes seule sur scène, munie de sa guitare pour entamer le set sur une ballade tout en douceur. La voix a un peu de mal à porter (timidité? micro ?) mais le morceau fonctionne bien. Le reste du groupe la rejoint ensuite rapidement pour compléter cette petite demi-heure de set. Avec un rock rappelant les premières heures de Paramore, le groupe arrivera à convaincre sans aucun soucis la salle qui se remplit petit à petit et à faire bouger la salle ! How Could You Pick Me Up viendra conclure le set, nouvelle chanson du groupe qui ne semble pas encore disponible ! Vous pouvez retrouver le groupe à Lyon le 26 juin, à nouveau en première partie d’Enter Shikari !

My Chemical Romance As It Is –

As It Is @Le Bataclan photographie Siblini Farah

C’est maintenant, et avec 2 minutes d’avance, au tour du groupe américano-britannique qu’on ne présente plus en France As It Is de monter sur les planches ! La dernière fois qu’on les avait vu, le groupe avait des allures de groupe pop-punk-emo avec un frontman blondinet qui faisait craquer plus d’une adolescente !

Depuis le dernier album The Great Depression, Patty Walters a totalement changé de style en adoptant un style emo avec les cheveux noirs et un maquillage digne de Johannes du groupe Avatar !  Alors que le groupe se présente en tant que My Chemical Romance en arrivant, c’est sur un titre d’As It Is que ces derniers débuteront le set : The Reaper, accompagnés d’une entrée sur scène à base de stroboscopes et de lumières blanches.

Notre Gerard Way des temps modernes est un personnage finalement assez haut en couleur malgré les apparences ! Tout en noir et blanc, sa chemise et son micro rouge viendront détonner avec le reste des couleurs sur scène à ce moment là. Patty conserve ces mimiques de groupes pop-punk en s’amusant à balancer son micro à tout va, faire le lasso, sautiller partout en demandant au public de jumper avec lui et même escalader la batterie de son compère Patrick pour sauter vers le public.

A plusieurs reprises, Patty demandera au public de ne pas jumper, de ne pas pogoter ni rien, mais simplement de secouer la tête en rythme sur les titres phares du groupe tels que The Stigma ou bien encore The Fire, The Dark. Sur les 9 morceaux du groupe, 6 morceaux proviendront du dernier album The Great Depression qui montre bien que le groupe a tourné en partie la page sur son passé pop-punk et qu’ils sont désormais bel et bien ancré passé du côté emo/metalcore de la force !

Le groupe était attendu ce soir et le premier rang était d’ailleurs parsemé de t-shirts As It Is un petit peu partout ! Le groupe finira par The Wounded World avec un contact direct dans le public qui était chaud bouillant et un circle-pit déjà négocié par Patty avant de tirer sa révérence. Le public est fin prêt pour accueillir Enter Shikari.

Setlist :

  • The Reaper
  • The Handwritten Letter
  • No Way Out
  • Soap
  • Such Great Heights (The Postal Service cover)
  • The Fire, The Dark
  • The Two Tongues (Screaming Salvation)
  • The Stigma (Boy’s Dont Cry)
  • The Wounded World

 

– Enter Shikari –

Enter Shikari @Le Bataclan photographie Siblini Farah

De retour dans la capitale après une date plus que mémorable sous la neige fin 2017, Rou et sa bande electronicore anglaise sont prêts à en découvre.

Sur scène, plusieurs grandes structures lumineuses s’activent et le Routron 5000, synthétiseur représenté sur la pochette du dernier album du groupe, continue de s’activer alors que l’intro de l’album et du concert retentit avec The Spark avant d’accueillir le groupe sur The Sights. A peine arrivé, Rou Reynolds (chant) saute partout, danse et s’empare de la fosse, désormais remplie (même si le balcon et la partie droite resteront fermés) et prête à danser !

C’est sans perdre une seconde de plus que le groupe retournera sur ses anciens albums avec notamment Step Up qui ouvrira le bal au metal electro qui fera bouger tout le public. La scène splendide vrombit dans tous les sens et il ne faudra pas se faire désirer d’avantage pour enchainer sur des morceaux ultra efficaces en live comme Arguing With Thermometers pour sa singularité et Rable Rouser pour son air entêtant ! Une chose qu’on remarque rapidement dans le groupe qui manque souvent dans d’autres groupes : la cohésion de groupe. Chacun des membres d’Enter Shikari prendra la parole durant la soirée, s’adressant aux autres membres ou bien directement au public. On sent les regards complices entre les membres et que chacun s’amuse à faire ce qu’il fait là où il est, et cela fait bien plaisir à voir !

Quelques woob woob et passages electro transcendants plus tard sur des titres comme Mothership ou une reprise d’Insomnia du groupe Faithless à la sauce Shikari, c’est au piano que nous retrouveront Rou pour jouer un Airfield plein d’émotions. On blâmera un peu les quelques personnes éméchées incapable de se taire pendant le passage acoustique.

Enter Shikari @Le Bataclan photographie Siblini Farah

Puisque le public ne voulait pas se taire, il était donc l’heure du remède ultime : le Quickfire Round. Moment devenu culte des concerts d’Enter Shikari, il s’agit d’un medley de 4 chansons en 8 minutes parmi les plus violentes de l’histoire du groupe. Le tout donne un melting-pot de rage, de gros beats electro, d’énormes riffs et de scream à tout va, un peu comme le quart d’heure deathcore de nos amis de Bring Me The Horizon en novembre. Ici, c’est Sorry You’re Not A WinnerThe Last Garrison (sans le petit riff de début du morceau, dommage !), …Meltdown (la dubstep n’avait qu’à bien se tenir ce soir là) et enfin un remix d‘Anesthetist. On rappelle d’ailleurs que Rou Reynolds est également un DJ sous le nom de Shikari Sound System, side project au groupe mais qui s’intègre totalement dans la même lignée en proposant des remixs de leurs morceaux ou bien de morceaux de groupes rock/metal. L’intégration de remix dans le set et de lourdes parties electro au sein même des riffs et screams metal n’a donc rien d’étonnant ! L’inventeur de l’electronicore montre une nouvelle fois qui est le maître incontestable en la matière.

Le groupe revendiquera son appartenance à l’Europe en arrivant « We’re Enter Shikari from Europe » et plus tard en fin de set lorsqu’il sera le moment pour le groupe de jouer Take My Country Back où l’on sentait bien que le groupe était affecté par ce qu’il se passait en ce moment avec le Brexit etc.

Après plus d’1h30 de show, il est déjà l’heure de quitter le groupe sur leur single phare de leur dernier album Live Outside, sous les applaudissements chaleureux du public.

Enter Shikari @Le Bataclan photographie Siblini FarahSi on devait vraiment avoir un regret (en plus de celui que la salle n’était pas sold-out pour assister à ce joyeux foutoir), c’est l’écran avec de jolis visuels dans l’univers du groupe qui était présent en 2017. Je ne sais pas s’il aurait été de trop au milieu ds colonnes lumineuses, mais je pense qu’il aurait pu être là également sans trop de soucis !

Le groupe sera déjà de retour au Hellfest le 22 juin et à Bordeaux le 23 juin ! Ce serait vraiment dommage de manquer cela ! Le groupe nous a annoncé qu’il commençait à écrire et repartirait surement un peu en studio après cette tournée estivale, alors c’est l’occasion ou jamais ! En tout cas, pour notre part, ce sera un grand OUI pour le Hellfest (désolé Tool..!)

Bon, que dire de ce concert ? Je n’étais pas plus fan que cela d’Enter Shikari peu de temps avant le concert, j’ai écouté la setlist des dates précédentes pour bien m’en imprégner (c’est ce que je fais quasiment systématiquement en réalité) et si j’avais été convaincu en 2017, j’ai été retourné en 2019.

Complet, magnifique, artistique, électrique, enthousiaste. Toutes les émotions pouvaient être ressenties durant le concert, et cela en fait clairement le concert de l’année pour moi ! Rou tout particulièrement est un sacré artiste capable de jouer de tous les instruments (synthé, trompette, guitare…), de chanter, de rapper et de screamer d’une voix plus que particulière (au moins aussi particulière que son style de danse). Il en convient que le style musical est très déstructuré, très original et pas forcément des plus accessibles en album, mais en live, le groupe est purement et simplement une bombe d’énergie qui transmet tout ce qu’elle a en live !

Maintenant, vous voilà prévenus, alors lors du retour du groupe en France, on veut voir un sold-out de la mort sur une salle de cette envergure, car c’est clairement un détour obligatoire. D’ailleurs pour reparler de notre amie photographe qui n’aimait pas l’electro et ne connaissait pas plus que cela le groupe, celle-ci a adoré également tant le concert était prenant !

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