DOOM : Le jeu de plateau, seconde édition

Doom Le jeu de plateau Seconde édition est une adaptation de l’univers du jeu vidéo du même nom. L’épopée de la licence a commencé en 1993 avec un jeu de tir à la première personne (FPS). Dans cette seconde édition du jeu de plateau vous êtes placé dans la peau d’un Marine de l’Union Aerospace Corporation devant lutter contre des hordes d’envahisseurs composées de démons. La possibilité est donnée à un joueur de satisfaire ses pulsions barbares en contrôlant lesdits démons. Munis de figurines, il vous faut explorer le plateau et à chaque ouverture de porte monte l’angoisse de découvrir la quantité d’ennemis rompus à vous mener la vie dure.

Doom est un jeu de plateau et de figurines qui s’adresse à un public ado/adulte pour 1 envahisseur et 1 à 4 marines.

Le diable s’habille en polyéthylène

Derrière une boîte assez imposante se cache un matériel généreux mais pas foisonnant; ce qui laisse penser que le jeu n’est pas si complexe que ce pourrait nous faire croire les traits matures du couvercle. A l’intérieur on trouve 37 figurines non peintes dont la taille est comprise entre 5 et 10 cm, des tuiles pour former les lieux d’affrontements, 6 dés pour régler les conflits ainsi que des cartes d’action et des jetons marqueurs. A noter : les ergots pour lier les tuiles entre elles sont mal calibrés, ce qui rend le montage fragile et il faut peu de chose pour qu’ils cassent au démontage.

Pour les illustrations, pas de surprise, on retrouve tous les codes graphiques de la licence : des marines en armure et prêt à en découdre, ainsi que des créatures superbement terrifiantes revenues directement des enfers pour vous faire regretter d’être né. Les cartes sont ornées d’éléments du jeu vidéo, les fans apprécieront.

Derrière les portes de l’enfer

Après avoir mis les éléments en place à partir du livret de mission, la mécanique est la suivante : les cartes représentant les différents protagonistes (marines et démons) sont battues puis on pioche la première du paquet. Elle désigne le joueur actif (marine ou démon). Il peut alors réaliser une action principale et autant d’actions bonus qu’il le souhaite. Ces actions sont matérialisées par des cartes que les joueurs ont en main. Dans le cas d’un marine, c’est un set de base (4 cartes) auquel s’ajoute des sets de cartes liés aux armes dont il est équipé. Dans le cas du joueur qui représente les envahisseurs, chaque type de démon possède sa propre carte action et le tout est complété par un set de cartes évènements qui est préconstruit en fonction de la mission entamée.

Le contexte ne laisse pas de doute sur le sujet, on n’est pas là pour aligner des wagons ou empiler des gobelets. Les actions consistent donc surtout à se déplacer et ouvrir le feu sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à un ennemi. Mais une réflexion tactique s’impose en fonction de l’objectif à atteindre. La quantité de mouvement, la portée de l’arme et le nombre de dés de résolution des dégâts sont clairement inscrits sur les cartes d’action et les éléments qui pourraient gêner la ligne de mire ou les déplacements sont indiqués par des traits de couleurs sur les tuiles qui composent le plateau.

Lorsqu’un marine franchit une porte du plateau, il déclenche l’arrivée d’une horde de démons dont le type et le nombre dépendent du scénario et répondent au code couleur du jeton qui se trouve derrière la porte. Toutefois l’arrivée d’une horde n’est pas totalement scriptée puisque l’envahisseur peut choisir entre deux listes succinctes de démons à invoquer.

On ne vit que deux fois (parfois un peu plus)

Le concept de jeu de plateau et figurines n’est pas original mais Doom intègre une composante intéressante qui vient affirmer qu’il est l’adaptation d’un jeu de tir à la première personne : le  « respawn » (anglicisme issu du jeu vidéo signifiant qu’après être décédé, un personnage reviendra systématiquement à la vie sur le plateau, souvent amputé de certains de ses attributs). On ne marche donc pas sur des œufs comme dans Zombicide, avec la peur au ventre de perdre un équipier.

Alors on frag !!!

Au tutoriel permettant d’appréhender le fonctionnement du jeu s’ajoute un guide d’opération qui propose 2 scénarios comprenant chacun 6 missions. Les objectifs sont assez classiques : les marines doivent atteindre des zones du plateau, escorter un élément, protéger un élément ou encore abattre des démons particuliers. Quant aux démons, ils sont récompensés à chaque « Frag » (anglicisme issu du jeu vidéo signifiant l’élimination d’un ennemi) et leur objectif final est d’atteindre un nombre de « Frag » déterminé par le scénario. Bien que revenant systématiquement à la vie, les marines doivent donc faire attention à ne pas décéder trop souvent (??!!). Au-delà des 12 missions le livret de règles laisse aussi des consignes pour composer une partie originale.

Avis

L’adaptation de jeux vidéo dynamiques est complexe et risquée. Nous avons souvent à faire, soit à un plaquage de mécaniques lourdes, au tour par tour, qui ne remplacent jamais les composantes de reflexes et de précisions du jeu vidéo, soit à une certaine fainéantise générale de l’éditeur qui semble partir du principe que même si le jeu est mécaniquement mauvais il y aura toujours du répondant commercial de la part des joueurs attachés à la licence. Dans le cas de Doom, le parti pris de transposer les éléments de la licence sur des mécanismes éprouvés, le tout agrémenté de quelques éléments originaux comme le « respawn », semble judicieux, efficace et lui évite les travers habituels. Le travail soigné des règles est appréciable. Elles sont décomposées en trois niveaux : l’essentiel accompagné d’un tutoriel, les règles avancées et un glossaire qui précise le tout. Au final, bien qu’un peu répétitif le jeu s’avère immersif. Chaque ouverture de porte donne lieu à son lot de ho! et de ha! et chaque « Frag » déclenche un chambrage bien senti entre les joueurs investis pleinement dans leur rôle. Néanmoins le manque d’originalité nuit à l’envie de rejouer.

 

  • Mécanique efficace pour l’adaptation d’une licence de jeu vidéo
  • Immersif
  • Conception des livrets de règles exemplaire
  • 12 missions assurant de nombreuses heures de jeux

 

  • Peu d’originalité malgré l’ajout de quelques concepts intéressants
  • Thématique clivante
  • Rejouabilité à démontrer sur la durée
  • Ergots des tuiles mal finis et fragiles

En résumé

Doom est une adaptation réussie du jeu vidéo, qui ne tombe pas dans les travers habituels de l’exercice. Le jeu ravira les adeptes de la licence, les schizophrènes qui partagent leur vie entre FPS et jeu de plateau et les amateurs de gestion tactique de conflits. Pour les autres, une partie pourrait s’avérer agréable mais le manque d’originalité de la mécanique demeure un facteur limitant à la rejouabilité.

Greg Ludo Runner

Laissez votre impression !

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.