Days Gone

Days Gone est un jeu d’action-aventure de type survival horror développé par SIE Bend Studio, sorti le 26 avril 2019 sur Playstation 4. Si le jeu a fait l’effet d’une bombe le jour de sa présentation à l’E3 qu’en est-il aujourd’hui ? Est-il à la hauteur de cette fantastique présentation de Deacon assailli par une troupe de zombies, tentant tant bien quel mal de leur échapper à bord d’une mobylette fumante ? Hum, oui et non ! La réponse dans cette critique zombiesque :

Quel jeu ? 

Au sein de ce jeu, vous incarnez un motard, bien franchouillard, du doux nom de « Deacon St.John » (moins charismatique que le Jon de Red Dead Redemption, on vous l’accorde). Deacon est un chasseur de primes qui préfère vivre comme bon lui semble, plutôt que de rejoindre un campement sauvage relativement « sûr », au sein d’un univers apocalyptique. Parce que oui, ce bon vieux Deacon juge bon de jouer au commando tel un cascou de Center Parcs au beau milieu d’une forêt remplie de zombies. C’est naturel, écolo et à la mode.

Faites attention monsieur, il y a un gros raton laveur à côté de vous

L’environnement 

En effet l’univers du jeu se déroule au sein d’une forêt, assez répandue, allant jusqu’à un désert volcanique nord-ouest américain. Dans un monde où une pandémie mondiale a décimé presque toute la population humaine, et a transformé des millions de personnes en « mutants’. Les gars, inutile d’appeler ça des « mutants », ce sont des zombies, point à la ligne. « Oui notre jeu est original ». Hum, peut-être pas sur le scénario en tout cas. Revenons à nos mutants. Ces derniers sont présentées comme des créatures sauvages, stupides et inutiles (on oublie une nouvelle fois qu’ils étaient autrefois des êtres humains), évoluant en groupe. Fait intéressant, les zombies n’ont pas les mêmes réactions selon leur âge, leur sexe, ou l’environ dans lequel ils évoluent. Ainsi les mutants « enfants » auront tendance à se cacher sur les toits, en espérant que vous ne veniez pas les déloger, tandis que les mâles adultes se feront un plaisir de vous sauter à la gorge pendant que vous conduisez votre moto pépouze. De même ces créatures formeront des groupes, des gang de la forêt si vous préférez et présenteront une nouvelle fois des comportements différents selon plusieurs éléments. Les « Têtards », préfèrent frapper et partir dans l’ombre, étant encore adolescents, alors que les « Hordes » attaqueront ensemble une seule personne jusqu’à ce que mort s’en suive.

Elle a géchan la manifestation des gilets jaunes

Les humains ne sont cependant pas les seuls êtres vivants à être contaminés, puisque c’est également le cas de nombreux animaux (plus particulièrement les carnivores, le hasard fait bien les choses tout de même pas vrai ?). En effet, les animaux infectés (ours, loups, et même corvidés !) seront bien plus dangereux que les bêtes dites saines.

Gameplay 

Concernant le gameplay en tant que tel, le jeu propose des phases de tir à la troisième personne, des combats, des éliminations furtives à l’arme blanche, ainsi que des achèvements en QTE (je vous rassure, un poil plus intéressants que ceux de Detroit Become Human). Il intègre également de multiples interactions avec certains éléments du décor afin de ralentir les mutants ou même les diriger vers des adversaires humains qui osent dire « chocolatine » et non pains au chocolat. Non, ça c’est faux, en revanche vous pouvez bien vous débarrasser de vos ennemis en les attirant vers des gangs de zombies… Le cycle de la vie, que voulez-vous. Deacon a également un sixième sens de survie lui permettant de découvrir des indices, de détecter des pièges, et de trouver objets utilisables. Et oui un peu comme Géralt de Riv et comme un peu près tous les personnages de jeux vidéo de ces quatre dernières années. On peut également customiser toutes ses armes, (oui y compris des lames de scie circulaire, avouez que c’est classe). Même si le craft des outils et des armes est plutôt conventionnel, il est efficace et réaliste. Et comme le réalisme est le point fort du jeu, comme dirait euh… tout le monde sur cette Terre « ça fait le café ». Le craft, pas la scie circulaire. (N’essayez pas de faire du café avec une scie chez vous, merci). Par ailleurs, les munitions restent une denrée rare, même s’il y a des voitures de policiers un peu partout que vous pourrez cambrioler. Aussi faudra-t-il être conciliant et jouer de la tête. Alors, surtout : soyez curieux(se) et malin.e.

Tu permets que je teste cette arme sur toi ? C’est pour voir si ça peut marcher sur un zombie, merci, c’est gentil

Heureusement, niveau « challenge » pur et dur, le jeu propose également des combats contre des boss pouvant être infectés, ainsi que des humains en parfaite santé n’ayant jamais regardé TPMP. Même si le niveau est loin d’être insurmontable, d’autant que le jeu est assez linéaire, ces combats apportent des petites épreuves non négligeables. De même les dangers liés à la météo, au climat, et à l’heure de la journée sont intéressants. Sachez que si vous vous baladez la nuit en plein orage, vous aurez moins de chance de rentrer en un seul morceau. Le « ne rentre pas trop tard ! » n’a jamais été autant d’actualité. Ce système nommé « événements dynamiques » apporte un réalisme affolant plongeant directement le joueur ou la joueuse dans un univers cohérent et immersif.

Inspiration et univers 

Le moins que l’on puisse dire c’est que Days Gone s’inspire directement de plusieurs œuvres cinématographiques, télévisuelles et vidéoludiques surfant sur la vague (vague ne semblant jamais se stopper) des univers « zombies » survivalistes. Assurément, la patte de certaines créations mondialement connues telles que The Walking Dead, World War Z, ou encore The Last of Us, se retrouve aisément au sein de l’univers de Days Gone. Ce dernier s’inspire également de Mad Max pour tout ce qui concerne la gestion du véhicule à travers la jauge de carburant, de dégâts et d’améliorations.

Scénario

L’histoire et son concept sont formels, préconçus, vus, vus et revus. Parce que oui les hommes virils aux gros bras qui se sacrifient pour l’amour de leur petite femme fragile et tentent de survivre comme de vrais bonhommes face à une armée de zombies… Hum oui d’accord on connaît. Cependant, ce n’est pas vraiment dans son histoire que le jeu « brille », mais plutôt dans son ambiance et son ambition. Pour autant, le jeu aborde tout de même des problématiques qui peuvent être intéressantes à condition d’être bien traitées à savoir le deuil, l’amitié, la loyauté, ainsi que l’homosexualité. Des thèmes relativement « matures » que l’on retrouve dans finalement peu de productions récentes. Néanmoins la trame se concentre avant tout sur la difficulté de survivre (sans wifi… sans série netflix… sans connaître la dernière saison de game of thrones, sans bigmac) dans un monde donc très hostile et cruel. Cependant l’écriture s’affinera de plus en plus au fil des heures, au risque de perdre certains joueurs en début de partie. Les flashbacks apporteront en ce sens un peu plus de profondeur aux personnages pourtant bien caricaturaux.

Je savais qu’il ne fallait pas que je prenne la ligne 13 en heure de pointe

Sauf que voilà, ces révélations arrivent un poil trop tard ! Pendant les 10 premières heures de jeu, il vous sera tout bonnement incapable de vous dire « quel personnage intéressant ! » ou « je me sens si impliqué.e si attaché.e ! ». Et ces dites révélations apportent presque un goût amer, tant elles sont tardives. D’autant que l’histoire principale se retrouve noyée dans des mini-quêtes secondaires totalement inintéressantes, répétitives voire insipides que vous aurez déjà réalisées plus de 1000 fois dans d’autres jeux du même genre. En résumé, son histoire ne viendra pas anéantir votre petit coeur, comme pourrait le faire un bon God of War, un The Witcher 3 ou encore un Skyrim (pour le dernier, je plaisante).

  • Une map tout simplement gigantesque ! C’est clairement l’un des points forts du jeu. Avec une telle carte, vous aurez l’impression de vous balader dans un vrai monde post-apocalyptique américain (cliché, mais tout de même) dans lequel vous pouvez organiser des balades entre potes en moto.

 

  • Des changements météorologiques et climatiques immersifs.  Il pleut, il mouille, c’est la fête aux goules. Ou aux zombies, je ne sais plus. L’environnement semble bel et bien « réel », il change, il évolue. Et vous serez bel et bien obligé de vous adapter si vous voulez tenir jusqu’à la fin. Cela vous permettra de même de vous extasier face à de superbes paysages, une faune et une flore « vivantes », avec de très beaux effets de lumière.

 

  • Une bande-son bien sympathique et un sound design intéressant. Ce n’est pas toujours le cas des jeux survival horror, donc c’est important de la souligner. La moto fait des bruits de… moto. Les loups des hurlements de… loups. De même, vous entendez des choses qui parfois vous feront froid dans le dos.

 

  • Une très bonne durée de vie. Comptez environ 60h pour bien terminer le jeu à 100%. Voire 40h si, comme moi, les platines vous passent au-dessus de la casquette.

 

  • Encore des mecs musclés qui font « graou » ? Plus sérieusement, cette histoire est vraiment vue, revue, et re-revue. Et je ne parle même pas des personnages, que l’on découvre ENFIN au bout de 20h de jeu. Quand je dis « découvrir » c’est apprendre à les connaître, quel est leur film préféré, leurs musiques favorites, s’ils préfèrent la mayonnaise ou le ketchup… (Leur personnalité, vous avez compris ?)

 

  • Il y a un problème avec l’IA des Agnès Ceri…, pardon des zombies et des êtres humains. Ne vous inquiétez pas trop de vos ennemis, comme dirait l’autre « ils sont bêtes comme un manche à balais ». Ah et oui, tout le monde s’en moque des survivants dans la forêt. Absolument tout le monde, même les écureuils. Ils pourraient se balader avec un panneau « mangez moi je suis de la viande fraîche, par pitié » que personne, je dis bien personne par même un PNJ affamé, ne viendrait les attaquer ou les cuire au barbecue pour autant.

 

  • C’est possible de ne pas faire le plein toutes les 2 minutes ?  Même à la station essence en bas de chez vous, vous prendrez plus de plaisir.

 

  • Techniquement très irrégulier. D’autant qu’il y a quand même beaucoup de bugs ! Après, ça m’a plusieurs fois permis de ne pas être touchée par des snipers, donc ça a quand même du bon.

 

Margaux

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