[CRITIQUE] MoonWalkers

Comédie psychédélique aux charmes délicieusement rétros, avec un scénario inspiré de la légende urbaine autour de la mission Apollo II, Moonwalkers possède tous les atouts pour séduire un large public mêlant humour british des années 70 et parodiant les codes du style polar. Jouant sur le choc des cultures et des générations entre artistes hippies drogués et policiers conservateurs, le tout est emmené par un casting alléchant : Ron Perlman (Sons of Anarchy), Rupert Grint (Harry Potter), Robert Sheehan (Misfits) et, aussi James Cosmo (Game of Thrones).

A l’occasion de la sortie du film en France, une petite critique s’imposait après que nous l’ayons vu en avant-première.

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Synopsis: Nous sommes en Juillet 1969.Tom Kidman, l’un des meilleurs agents de la CIA de retour du Vietnam, est envoyé à Londres pour rencontrer Stanley Kubrick et le convaincre de filmer un faux alunissage au cas où la mission Apollo 11 échouerait. Kidman ne trouve pas Kubrick, mais il tombe sur Jonny, le manager raté d’un groupe de rock hippie. Tout les oppose, mais ils n’auront pas d’autre choix que de travailler ensemble, remplacer Kubrick, tromper la CIA, éviter les drogues hallucinogènes et sauver leur vie en montant la plus grosse supercherie de l’histoire.

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Sans doute l’oeuvre la plus déjantée de ce début d’année 2016, c’est un réalisateur français Antoine Bardou-Jacquet qui signe ici son premier film avec brio et audace. La présence de gangsters patibulaires, de pseudo-rockeurs avides d’argent et de gloire, de hippies défoncés et de réalisateurs délurés fournit ainsi un contrepoint irrésistible au contexte très sérieux de complot personnifié par Ron Perlman, jouant l’agent de CIA Tom Kidman. Trop peu présent à l’affiche de longs métrages, il semble s’épanouir dans la peau de cet agent secret en proie à des hallucinations saignantes du à son expérience militaire durant la guerre du Viêt Nam et qui s’ouvre au contact de gentils dingos. Rupert Grint, ayant bien du mal à trouver sa place dans le milieu cinématographie depuis son départ de la saga Harry Potter, trouve ici un rôle à la hauteur de son jeu d’acteur et illumine à lui-seul tout le film : dans les chemises à fleurs ébouriffantes de ce manager pas très chanceux, mais opiniâtre, il apporte une innocence assurance rafraîchissante. Le duo formé entre le rouquin et le vétéran badass est l’une des plus réjouissantes qualités d’un film qui en compte beaucoup.

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Le premier gros atout du film réside dans son esthétisme : Soutenu par une photographie colorée sortie d’un polaroïd, rappelant la fin des années 60-70, ainsi que des décors surréalistes, de costumes multicolores et de lumières somptueux, le réalisateur a su alterner de façon équilibré tout un panel d’émotions et de registres parsemés de références au cinéma d’action et de science-fiction. Les scènes où nos héros se retrouvent dans les studios du réalisateur loufoque du film « Rebonds » sont les plus belles au niveau de la mise en scène ; car tous les registres s’y retrouvent bien qu’on soit parfois perdu au milieu de cette farce psychédélique. 

L’humour potache est également au rendez-vous, contrebalancé par des scènes d’actions savoureuses, d’une violence graphique inattendue où les poches de sang affluent tout en conservant le registre comique du film ( proche d’un style d’un film à la « KingsMan« ).  C’est sans compter grâce au soutien de la bande son du film. Bien qu’elle ne restera pas dans les mémoires, la BO renforce cette ambiance décalée, que ce soit grâce aux accords de Jimi Hendrix ou avec des références sonores aux films de Kubrick.  Le schéma narratif reste cependant prévisible dans son dénouement, mais Moonwalkers reste une excellente comédie qui fera sourire et sollicitera la curiosité du spectateur jusqu’au bout. 

 

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Le scénario reste amusant et original bien qu’il reste classiquemoonwalkers_560620_33163 dans son écriture, respectant bien les codes de la comédie potache à la sauce anglaise : inspiré par les rumeurs sur le programme Apollo selon lesquelles les vaisseaux ne se seraient jamais posés sur la Lune et qu’il s’agirait en fait d’une mise en scène réalisée sur Terre, on apprécie aussi l’hommage rendu aux films de Kubrick mais aussi à l’art cinématographique en général. Le spectateur aura le loisir de voir les différentes étapes de la fabrication d’une scène de film : confection des costumes, fabrication des décors, répétitions… avec humour.

Cependant, certains spectateurs pourront reprocher au film de trop se disperser et de ne pas assez s’ajuster Moonwalkers (1)sur un style bien précis : pas assez drôle pour être une comédie désopilante, pas assez sérieux pour être une fiction historique alternative, et certains personnages secondaires peu exploités relayés sur l’autel de l’humour potache mais qui pourtant possèdent un potentiel intéressant dans le scénario ( notamment le personnage de Leon, acolyte drogué de Jonny joué par Robert Sheehan qui possède un charisme fou à l’écran mais qui n’aide en rien à l’avancée de l’intrigue). 

Mais le film doit se savourer pour ce qu’il est : un divertissement bien mené et très rythmé (la séquence de trip sous acide est réussie et inventive – mention pour les astronautes globuleux !). 

Délicieusement drôle et inventif, Moonwalkers est généreux en gags visuels, comme en dialogues, et fort de la subtilité grâce à son humour so british. Une découverte cinématographique hilarante à savourer sans modération.

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Foxanzu

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