[CRITIQUE] Les tendres plaintes de Yôko Ogawa

Les tendres plaintes de Yôko Ogawa

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Bonjour/Bonsoir ! Le roman que je vais vous présenter change un peu de registre par rapport à mes articles précédents. Il s’agit d’un roman japonais.

L’auteur : Yôko Ogawa est une écrivaine japonaise qui a reçu de nombreux prix au long de sa carrière : le prestigieux Prix Akutagawa pour La Grossesse en 1991, et également les prix Tanizaki, prix Izumi, prix Yomiuri, et le prix Kaien pour son premier court roman, La Désagrégation du papillon. Son univers est caractérisé par une obsession de garder la trace des souvenirs ou du passé. Elle est influencée par les écrivains japonais classiques comme Jun’ichirō Tanizaki, mais également, grâce à son écrivain préféré Haruki Murakami, par des auteurs américains comme F. Scott FitzgeraldTruman Capote et Raymond Carver. Une adaptation cinématographique de sa nouvelle L’Annulaire est sortie en France en juin 2005, un film de Diane Bertrand avec Olga Kurylenko et Marc Barbé. Au Japon, La Formule préférée du professeur a été récompensé du Prix Yomiuri et y est également sorti en film (2005), en bande dessinée (2006) et en cd audio (2006).

Yoko-Ogawa

L’histoire : Une femme malheureuse en mariage avec un mari violent décide d’aller s’isoler dans un chalet pour travailler, en tant que calligraphe. En haut de ces montagnes elle va faire la connaissance de Nitta et Kaoru, élève et maître qui fabriquent des clavecins. Une relation triangulaire se met alors en place d’une façon assez particulière.

Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce livre, je l’ai lu après « Anima » et « Les apparences », un peu de calme m’a fait du bien. C’est un bon livre de transition. Il se lit bien, il ne s’y passe pas énormément de choses, la vie coule comme la pluie. Le roman aborde des thèmes assez durs malgré tout, comme le fait que Ruriko est une femme battue, les relations triangulaires, l’amour rejeté… Ce n’est pas joyeux, ce n’est pas un drame non plus, c’est une période d’une vie.
Les personnages sont creusés quand c’est nécessaire dans l’histoire pour comprendre des réactions/le comportement de la personne.
Le rapport musique-calligraphie-amour de l’art est très beau.

Pour qui ? Il faut garder en tête que c’est un roman où l’histoire « ne compte pas », disons qu’elle est concentrée sur les rapports humains et l’art de l’écriture, l’art de la musique. Donc je le conseille pour les amoureux de la musique, des romans avec la structure japonaise.

+

  • On apprend beaucoup sur la fabrication des clavecins, la calligraphie.
  • Un portrait singulier des rapports humains.
  • Un roman japonais classique.
  • Fin un peu rapide.

Conclusion

Un beau roman sur les rapports humains, avec l’histoire d’une période de vie définie, et une fin qui tombe juste. Parfait pour faire une transition entre deux romans un peu plus « durs ».

Zora

1 Comment

  • J’ai également lu ce livre et je confirme les remarques de Zora.
    Je rajouterai l’excellente qualité de style, effectivement japonaise en ce sens que les phrases sont courtes, simples, sans « effet de manche » mais assemblées avec minutie, rigueur (comme les pièces d’un clavecin…) et l’air de rien, elles nous emmènent dans de fines et profondes réflexions, sans complexité. Le trio amoureux, délicat mais éternel sujet, est ainsi renouvelé habilement.
    Par ailleurs grande évocation de la nature, via de courtes mais fréquentes descriptions surtout dans l’environnement du chalet, mais aussi à Tokyo. On voit défiler les quatre saisons.
    Ceci aussi paraît typiquement japonais que cette attache à la Nature (allons-y pour la majuscule).
    D’autres livres de Ogawa ? C’est tout ce que l’on a envie de découvrir.
    Lampeduse

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