[CRITIQUE] La Cité des Anciens – Robin Hobb

la cité des anciens

 

Pour notre plus grand plaisir, après les Aventuriers de la Mer, Robin Hobb nous embarque dans un périple merveilleux, sur des navires enchantés, à travers des territoires inexplorés.
Dans cette série, l’auteure nous fait visiter une de ses régions les plus fascinantes : le Désert des Pluies.

À travers des descriptions toujours aussi vivantes et colorées, le lecteur se retrouve au milieu d’une fôret d’arbres immenses, où la lumière du soleil est rare, et où les habitants vivent dans de grandes villes suspendues. On frémit sur ses ponts bancals, mais notre pied devient plus sûr une fois que l’on rencontre les personnages.

Pour la seconde fois, Robin Hobb a choisi la pluralité, nous offrant des lumières différentes sur une même situation, à travers une dizaine de personnages. Cette schyzophrénie n’en est que plus délicieuse, l’écrivaine créant des personnages incroyablement détaillés. Là encore, on redécouvre son talent tant ses personnages sont complexes, profonds, impressionnants de réalité, dans leurs émotions et pensées quotidiennes. Ce choix de l’introspection ne rend les romans que plus vrais et nos ressentis plus frémissants.
Et il est vraiment rafraîchissant de découvrir des personnages nouveaux, aux physiques, aux races et aux mentalités vraiment différents de ceux que l’on rencontre dans les séries précédentes. Ici, ils sont généralement plus jeunes, avec des questionnements et des centres d’intérêt autres, souvent tournés autour de la sphère amoureuse ou sexuelle, mais abordées ici avec une grande maturité, à l’inverse de nombreux romans. Beaucoup sont faces à des dilemmes, rendant certaines relations compliquées, entre la fuite et la recherche de leur destin.

Mais, encore plus que les personnages, cette série est la pierre angulaire du monde créé depuis l’Assassin Royal. Certains mystères et mécanismes se dévoilent entre les arbres et les pierres du Désert des Pluies, quand d’autres questionnements se créent. On redécouvre avec bonheur la société des Marchands, toujours aussi complexe mais fascinante, avec ses principes économiques vibrants de réalité. On marche aussi peu à peu à travers les méandres de l’Histoire de ce monde. 

Car c’est ce que prouve encore une fois cette série, comme signature de toutes les autres avant elle : le Royaume des Anciens (Realm of the Elderlings = RoTE), est incroyablement cohérent. La psychologie des personnages est toujours aussi forte d’humanité, dans sa pluralité et ses détails. Les paysages et cultures à travers cet univers sont toujours complets, des mœurs à la cuisine, en passant par l’architecture ; et de l’Assassin Royal à la Cité des Anciens, plus de huit d’entre elles nous ont été présentées. Et toutes les sphères y passent sans jamais oublier ni l’économie ou la politique. On en oublierait presque la magie, qui est pourtant une valeur forte de ces séries, même si elle n’est pas prépondérante.
La Cité des Anciens nous dévoile un nouveau panel de cette magie, sous des formes encore différentes de celles rencontrées précédemment.

Le seul défaut que l’on pourrait lui trouver est la fin, brutale, un peu en queue de poisson. On reste sur notre faim après la dernière page, un peu abasourdi de sa rapiditié, voire son expédition. 

Bref, vous comprenez qu’il m’est difficile de faire une critique sans rien spoiler, vous excuserez donc le caractère volontairement flou de cet article. Une seule règle pour lire cette série : comme toutes les autres, lisez-la dans l’ordre (Assassin Royal -> Les Aventuriers de la Mer -> Tawny Man –> La Cité des Anciens) pour ne rien rater des nuances et mécanismes de l’histoire.

N’hésitez pas à reprendre la route une nouvelle fois avec Robin Hobb, sur la dangerosité du fleuve du Désert des Pluies, dans une aventure qu’elle n’avait encore jamais réellement abordée : l’expédition navale.  

Note : 16/20

PS : J’ai personnellement dévoré les 8 livres en deux semaines.

Nymeesis

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