Le Chevalier d'Astarte – Chapitre 5
5ème Histoire : Un court rêve d’une heure et Sudou-kun
« Ce satané gamin !! »
Me criant dessus, mon père frappe mon moi de 6 ans avec une arme contondante.
Mais je ne peux pas ressentir la douleur.
Nn ? Ah, je suis en train de rêver.
L’atmosphère est trop étrange, je peux affirmer que ce n’est pas réel.
Avec quoi ai-je été frappé cette fois ?
Une bouteille de bière ? Un cendrier ? Je me suis aussi déjà fait attraper la tête et cogné contre un meuble.
Et à chaque fois je n’avais même pas besoin d’aller à l’hôpital.
Je devais vraiment avoir un crâne solide.
Me remémorant ma personne passé, j’ai toujours été inutilement robuste.
En y repensant, cela n’a probablement fait qu’augmenter la sévérité de mes parents.
Je veux dire, si un incident se passait et que je finissais à l’hôpital, peut-être que cela aurait poussé mes parents à réfléchir et viser à devenir de bons parents.
…Nope, ça n’arrivera pas.
J’en suis totalement sûr.
A cette époque, sa raison pour m’avoir frappé….je ne parvient pas à m’en souvenir.
Peut-être qu’il n’y en avait même pas.
Si je n’arrive pas à m’en souvenir, c’est que ça ne devait pas être quelque chose de grave.
En vérité, ils avaient recours à la violence pour la moindre banalité comme ‘’Je n’aime pas cet air de mécontentement dans tes yeux’’ ou ‘’Tu m’as répondu trop tard quand je t’ai parlé’’.
Les raisons avec un motif concret étaient en fait assez peu nombreuses.
« Otou-san… »
Mon moi de 6 ans se releva en chancelant après s’être fait frapper.
Oioi, il va s’énerver alors ne lui parle pas, quelle insouciance.
Laisse tranquille le chien qui dort.
La meilleure tactique est de se positionner près de l’entrée et d’attendre ses ordres.
Normalement, mes seuls moments de tranquillité sont quand je ne suis pas à la maison, mais s’il m’appelle et que je ne suis pas là, il va quand même me frapper quand je rentrerais.
Mais apparemment le moi de cette époque n’avait pas encore compris les astuces.
Se relevant lentement, mon moi de 6 ans continua à parler à mon père.
« Otou-san… »
« Aah !? Qu’est-ce que je t’ai dit gamin !? Saké, va m’acheter du saké ! »
En disant ça, mon père jeta plusieurs pièces aux pieds me mon moi de 6 ans.
Toutes étaient des vieilles pièces de 50 yens. Il y en avait environ 15.
Et quelle sorte de saké j’achète ?
Et rien qu’une coupe coûte 200 yen dans un supermarché.
Mon père était complètement saoul.
Sérieux, les pauvres ne devrait pas agir d’une telle manière.
C’est pour ça que nous sommes toujours pauvres.
Le moi de 18 ans aurait surement ramassé l’argent et dit « D’accord, je pars en acheter, qu’est-ce que tu veux ? », et serait partit en souriant tout en l’insultant en mon for intérieur.
Grâce à ça, l’humeur de mon père se serait améliorée et la maison serait vide pendant un moment.
C’était un plan ou quand je retournais, mon père serait profondément endormi, et au moment ou il se réveille, il aura totalement oublié ce qu’il m’avait demandé de faire.
9 pièces de 1 yen, 2 de 5, 3 de 10, et 1 de 50.
J’avais au total 99 yens.
Je pouvais acheter un tuna onigiri au supermarché avec 11 yens de plus, alors j’avais assez pour un repas.
Le pain est bon aussi, mais un vrai japonais a besoin de riz !
Mais au contraire, si je décidai ici de désobéir à mon père, ce que je recevrais, ce ne serait pas un tuna onigiri, mais plusieurs coups de poings.
Probablement au point ou mon magnifique visage serait salement endommagé.
Les choses n’allaient pas s’arranger si je désobéissait à mon père, alors je devrais choisir le meileur moyen pour finir ça rapidement et dans le calme.
Le meilleur moyen d’en finir sans rien perdre.
Les adultes sont comme ça, n’est-ce pas ?
Mais mon moi de 6 ans ne ramassai pas l’argent.
En plus, je m’accrochai à mon père.
Oioi, t’es idiot ?
Franchement, mon manque de capacités d’apprentissage n’est-il pas un peu trop important, jusqu’à quel point étais-je idiot à cet âge ?
« L’anniversaire … »
« Aah !? »
Aah…
Je m’en rappelle.
A cette époque, il y avait l’anniversaire d’un camarade de classe qui habitait dans le voisinage.
Le délégué de classe avait invité quelqu’un comme moi à sa fête d’anniversaire qu’il organisait chez lui, ce malgré ma mauvaise apparence parce que l’on ne m’achetait pas de bon vêtements
Encore maintenant je me rappelle quand il m’a protégé des violences exercées par certains de mes camarades.
Même si au final, le résultat n’était pas si bien que ça …
J’étais surpris quand il m’a invité à son anniversaire.
De mon point de vue, il avait chez lui une mère gentille.
Il n’avait pas chez lui un père restant jour et nuit affalé dans le canapé.
Le sien travaillait dans une ‘’entre-prise de cou-rt-age’’
Je ne savais pas ce qu’était une entreprise de courtage à l’époque, mais j’arrivais en quelque sorte à m’imaginer qu’il s’agissait de quelque chose d’incroyable.
En voyant le magnifique maison sur trois étages, il était évident que tous les enfants l’admiraient.
Cette fête d’anniversaire était le meilleur moment de ma vie.
Tout le monde est allé manger au KF* !
Et le gâteau à la fraise, rempli de crème fraiche, fait par sa tante pour tout le monde !
Un pur bonheur !
La qualité d’un gâteau à la crème fait maison est certainement différente que ce qu’on peut trouver en magasin !!
Le moment où je l’ai remarqué, j’ai sérieusement tremblé… !!
Tout le monde avait mangé un véritable festin (j’avais appris plus tard que tous les parents, sauf les miens, les avaient appelés pour les remercier).
Tout le monde avait offert des cadeaux (j’étais le seul à ne pas avoir offert quelque chose de gros, mais personne n’a rien dit, et il avait été gentiment accepté).
C’était véritablement le moment le plus amusant de ma vie.
C’était véritablement le meilleur moment de ma vie.
Et puis, quand l’ambiance avait atteint son paroxysme ……….. je suis retourné chez moi.
Bien sûr, j’ai raconté un mensonge comme quoi il y avait ‘’un imprévu’’, pour que l’enfant et sa mère ne se doutent de rien.
Je réalisais que pour une certaine raison, mon cœur était recouvert d’un voile noir épais chaque fois que je ressentais du bonheur.
Même si j’essayais de l’ignorer, je ne pouvais pas m’en débarrasser, et les ténèbres contenues dans mon cœur finirent par exploser.
Le moi d’aujourd’hui sais parfaitement pourquoi j’avais fini à l’époque, par crier ces sentiments de toutes mes forces.
C’était de la ‘’jalousie’’.
‘’Pourquoi ma famille n’est-elle pas comme ça ?’’
C’était ce que le moi, assis et enlaçant ses genoux seul de l’autre côté de mon cœur, ressentait.
J’essayais de toutes mes forces de m’ignorer, mais ce gars là était plutôt obstiné.
C’était une image de moi, assis, les genoux contre la poit
rine, couvert d’une aura sombre, flottant autour de moi.
Tout en riant d’un rire affreux : ‘’ufufufufufufufu’’
Franchement, c’est assez chiant. Va crever.
Apparemment mon ancien moi était dans un lieu bondé de monde.
Mais heureusement, mon moi de 6 ans n’étais pas assez stupide pour laisser exploser ses émotions sur els autres, et ils ne se doutèrent de rien.
Afin d’empêcher la face de ce gars désespéré, qui s’asseyait en enlaçant ses genoux, de ressortir, je le repoussais de l’autre côté.
Je pense que mon moi de 6 ans était capable de se raisonner pour regagner le contrôle de ses émotions, et ce grâce à mon père et ma mère qui me ‘’tourmentaient’’ fréquemment, ce qui m’avait permis d’apprendre à lire les expressions sur le visage des gens.
C’était bien la seule chose pour laquelle je pouvais remercier mes parents.
J’aurais sinon évacué toute ma rage sur les rares membres de ma famille gentils avec moi.
A l’époque, j’avais demandé à mon père ‘’Moi aussi je veux une fête d’anniversaire !’’, parce que je m’en voulais d’avoir quitté la fête en plein milieu.
Il n’y avait pas vraiment de logique derrière, mais je considérai que si je les invitai et les rendait heureux à mon tour, nous serions quittes.
Maintenant que j’y repense, c’était une demande stupide, similaire à un suicide.
Bien sûr, tout ce qui m’attendait était un tabassage, et ma fête d’anniversaire ne fut jamais réalisée.
Est-ce que mon moi de 6 ans voulait fêter son anniversaire à cause des sentiments de regrets pour avoir quitté la fête, ou bien était-ce pour montrer à mes camarades que ‘’toi et moi nous sommes égaux après tout’’ ?
Je n’arrive plus à me rappeler.
Je ne veux plus me rappeler.
«Otou-san, je veux une fête d’anniversaire comme Sudou-kun. »
Mon moi de 6 ans n’avait pas compris à l’époque.
Il y a une chose de plus dont je me rappelle.
Le moi à cette époque avait des capacités d’apprentissage non-existantes. Mais je ne voulais pas abandonner.
J’essayai de m’agripper au fin fil d’humanité de cet homme, mon père.
« J’en ai rien à foutre, fais ce que tu veux. »
« Mais je ne peux pas les inviter dans une telle maison … il y a plein de déchets qui trainent … et on a même pas de couverts … »
« Dans ce cas fais le ménage. »
« La maison de Sudou-kun était propre. »
« Sudou ? Ahh, le petit bourgeois. Toi, essayes de bien t’entendre avec cette famille. Tu veux continuer à manger de délicieux plats n’est-ce pas ? »
En d’autres termes, mon père voulait que je profite de la gentillesse des seules personnes gentilles avec moi
A quel point cet homme est-il pourri.
« Moi je veux un otou-san comme celui de Sudou-kun … ! »
« Ah ?! Qu’est-ce que tu viens de dire !? »
Merde, mon père était sur le point de péter un câble.
S’il te plait, ferme-la, si tu continues tu vas …
Je le suppliai, mais après tout il ne s’agissait que d’un rêve, un rêve de mon moi du passé.
Là où j’étais, je ne pouvais pas intervenir.
C’était le moment ou à 6 ans, toute ma rage avait éclatée contre mon père, comme si une bombe avait éclatée en moi.
« Pourquoi Otou-san boit tout le temps ? Pourquoi est-ce que tu ne travailles pas !? Tout le monde travaille ! Pourquoi alors que tout le monde est normale, seule ma famille est bizarre ! J’aurais souhaité ne jamais naitre !!! »
« Espèce de petit fils de pute, je vais te … »
Ahh mouu, je suis tellement embarrassé.
Même une histoire sombre à ses limites.
Peu importe dans quel sens je le prends, il s’agit de loin du pire cauchemar possible.
Mon père me frappa avec un ‘’Bam’’ et mon rêve prit fin.