Blind Channel – la sensation finlandaise – INTERVIEW

Les métalleux d’Oulu (nord de la Finlande) se sont confiés pour Error404 au sujet de leur nouvel album, « Lifestyles Of The Sick And Dangerous » (sortie prévue le 8 juillet 2022) et leur tournée européenne à venir. 

Depuis l’été dernier, les Finlandais de Blind Channel ont explosé à l’échelle internationale. Auteurs du hit « Dark Side », présenté à l’Eurovision 2021, les six musiciens s’apprêtent à faire découvrir aux fans de musique alternative leur son “pop violente”, via un nouvel album, riche en sonorités métales, électroniques et raps.

 

 

Votre nouvel album sort le 8 juillet prochain. A quoi pouvons-nous nous attendre ?

JOEL HOKKA (chanteur) : C’est le premier album que nous allons sortir sous un gros label (ndlr : SONY et Century Media ). On rêve de cela depuis des années. Maintenant on y est. Ces deux dernières années ont vraiment été un long parcours. Avant, personne ne nous connaissait. On était juste un petit groupe du nord de la Finlande. Tout le monde sait qui nous sommes désormais. On a grandi en tant qu’individus et en tant que groupe. 

JOONAS PORKO (guitariste) : Oui, l’album reflète bien ce que Blind Channel est en 2022. Et je pense qu’on a trouvé notre style, la recette pour écrire des hits.

 

Et des chansons qui surprennent… ?

JOONAS: Oui, il y a un mélange de genres dans nos chansons mais cela reste du Blind Channel. Il y en aura avec des nuances de nu-métal, par exemple. On a été inspiré par des groupes comme Nine Inch Nails, Twenty One Pilots… Il y en aura aussi avec des tons plutôt pop, comme « Bad Idea ». Peut-être parce que nous écoutons tous des genres différents, aussi. Nous sommes des métalleux mais Alex (percussionniste) adore l’indie, Niko (chanteur) le hip-hop, moi j’aime beaucoup l’emo… Donc c’est vraiment un mélange de tout cela que nous faisons, ce qui constitue l’essence même de Blind Channel et de ce nouvel album. 

JOEL : On voulait toujours avoir cet aspect “pop violente”, comme avant. Mais c’est aussi vraiment important d’innover. J’ai entendu tellement de groupes refaire la même chose… On a donc tenté de trouver un équilibre entre ce qu’on sait faire et l’améliorer avec de la nouveauté.

 

Vous avez parlé d’un parcours long de deux ans. Il y a eu la crise covid et l’Eurovision dans votre vie. Cela se ressent-il dans les chansons de « Lifestyles Of The Sick And Dangerous » ? Je pense notamment à « Opinions », qui est la première de l’album. 

JOEL : C’est en réponse à tous ceux qui ont essayé de nous changer. Quand on a rencontré ce grand succès l’an dernier, des gens sont venus nous dire “vous devriez faire cela, allez faire ce concours, changez”, mais nous ne voulions pas de leur opinion, nous n’en avions pas besoin. Nous avons tout fait tout seuls pour en arriver là où nous sommes. « Opinions » décrit à merveille cet état d’esprit.

 

Donc l’album est plutôt orienté vers le fait de ne rien devoir à personne ? 

JOONAS : Je pense qu’on aborde des thématiques universelles sur le fait d’être triste ou se questionner sur la vie. Les chansons sont, bien évidemment, à propos de ce que nous avons traversé… Ce roller-coaster d’émotions face au succès. C’est assez flippant quand on perce d’un seul coup et qu’on passe de rien à tout. 

JOEL : D’un seul coup ta vie tourne autour de ta musique, ce n’est plus un hobby. Tout ce qu’on dit dans l’album vient de nos tripes, de nos sentiments : c’est notre ressenti à 100%. Quand on parle de “million views” et de “paparazzis” (dans « Opinions » ), c’est une réalité. Cela peut vraiment donner le vertige et on peut se sentir seul face à tout cela.

 

“L’album est vraiment professionnel. On veut être compétitifs.”

 

Combien de temps avez-vous mis pour écrire l’album ? 

JOEL : On a commencé avec « Dark Side », il y a deux ans, pour exprimer notre frustration face au covid, celle de voir nos rêves s’évanouir. La majorité des chansons ont été composées entre l’automne 2020 et le printemps 2021. 

JOONAS : Les deux dernières étaient « Opinions » et « Autopsy », l’été dernier. 

 

« Dark Side » arrive justement en deuxième position sur l’album. Y avez-vous songé avant de la présenter à l’Eurovision ou non ? 

JOEL : Non. « Dark Side » n’était d’abord pas destinée à l’Eurovision. La chanson parle d’émotions vives, d’agressivité, de frustration. A l’époque, nous avons pensé que nous n’avions rien à perdre et nous l’avons présentée au concours.. On a aussi pensé à « Don’t Fix Me », du moins, une version plus ancienne de celle qu’on retrouve sur l’album. Ce n’était donc pas spécialement composé pour l’événement.

 

JOONAS : Oui, c’est la parfaite représentation de Blind Channel, il y a du rap, des screams, un refrain entraînants, des riffs… Les nouveaux fans découvrent directement ce que l’on fait. Ensuite, ils ont envie d’écouter le reste de l’album.

 

Était-ce important de mettre ce titre au début de « Lifestyles Of The Sick And Dangerous » ? 

JOONAS : Oui, c’est la représentation parfaite de Blind Channel. Il y a du rap, des screams, un refrain entraînant, des riffs… Les nouveaux fans découvrent directement ce que l’on fait. Cela leur donne envie d’écouter la suite et rentrer dans notre univers.

 

 

 

On sent avec cet album que vous avez évolué depuis « Revolutions » (ndlr : 2016 ). Pensez-vous que celui-ci est le meilleur que vous ayez composé ? 

JOEL : Complètement. Nous avons beaucoup de hits. On est meilleurs musiciens, compositeurs, producteurs… C’est vraiment professionnel, ce n’est plus seulement ce qu’on faisait en tant que loisir. 

JOONAS : On voulait être compétitifs. Se mesurer à des pointures comme Bring Me The Horizon et Architects. Évoluer dans la même perspective. Désormais, nous voulons continuer dans cette voie.

 

Pour vous, quelle chanson sort vraiment du lot sur ce nouvel album ? 

JOEL : Pour moi, c’est définitivement « Balboa ». Quand on l’a écrit, il y avait vraiment cette envie de se relever. Le groupe n’avait pas encore percé et après, tout a éclaté. On ne voulait pas que cela ait un effet yoyo, être l’attraction de l’été puis retrouver l’ombre. On ressent cette combativité dans la chanson.

JOONAS : Je pencherais pour « Alive Or Only Burning ». Cela me rappelle le temps où on répétait dans une sorte de sous-sol d’école et le refrain, pour moi, est fait pour être joué en live – limite dans des stades. Il me donne même des frissons. 

 

Vous avez prévu de tourner en Europe en septembre prochain. Comment l’envisagez-vous ? 

JOEL : C’est notre première tête d’affiche en Europe et pour nous c’est une vraie fierté. C’est différent d’avoir sa propre tournée et ne pas juste être la première partie d’un autre groupe. C’est aussi super important pour nous de rencontrer les fans à travers l’Europe.

JOONAS : On a vraiment hâte. On va faire une setlist avec nos anciens et nouveaux titres. Et nous aurons une superbe production, un jeu de lumières. Ce sera la meilleure de nos tournées. 

 

Sur Error404, nous avons pour habitude d’aussi poser des questions en rapport avec la littérature, le cinéma, les jeux vidéo… Avez-vous un livre ou un film qui vous a marqué et pourquoi ? 

JOONAS : Je pense que nous devons tous les deux impérativement parler de Formula 1 : Drive to Survive ! Ce n’est pas un livre, un film ou un jeu vidéo mais récemment, c’est la meilleure série qu’on a regardé ! On est vraiment fans de Formule 1 ! Et elle est géniale !

JOEL : Oui, mon pilote préféré a longtemps été Mika Häkkinen mais cette saison, j’aime bien Leclerc ou Verstappen. En tout cas, on a vraiment adoré la série.

Julie Marchetti

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