Bad Bones
Avec l’arrivée des smartphones, un genre de jeux vidéo a émergé : le Tower Defense dont le but est de défendre un lieu d’une invasion. Le jeu de société s’y est essayé à plusieurs reprises et, de mon point de vue, cela ne fut pas vraiment une réussite.
Bad Bones a t-il changé la donne ?
La première chose qui frappe dans Bad Bones n’est pas tant le visuel de la boîte (même s’il est très réussi), c’est son poids. Il faut avoir la boîte en mains pour comprendre : 3 kg c’est ultra lourd pour un jeu. C’est parti pour une séance de dépunchage (retirer les pièces des planches en carton)… Il y a pléthore de matériel et celui-ci est de qualité. Petit bémol : pas mal de tuiles et de jetons sont abîmés au moment du dépunchage car le prédécoupage de la planche souffre de quelques défauts (cela ne peut aussi concerner que ma boîte).
Il y a deux livrets de règles, bien rédigées et claires, avec plein de visuels. En bref, sur le matériel, l’illustration et les règles, c’est un sans faute.
N’a-t-il que la peau sur les os ?
Bad Bones a des mécanismes simples, accessibles et fluides. De plus, il possède plusieurs modes de jeu : compétitif, coopératif et solo. Les concepteurs vous conseillent de commencer par le mode compétitif (et c’est justifié).
Votre but, quel que soit le mode, sera de défendre votre tour des méchants squelettes.
De même, les règles de bases seront les mêmes sur toutes les versions : 4 phases qui se déroulent en simultané chez tous les joueurs. Il n’y a aucun temps mort et c’est très appréciable car, parfois, les parties peuvent traîner légèrement en longueur mais la tension de jeu reste et c’est bien là l’essentiel.
Les 4 phases sont compréhensibles rien qu’en les énonçant : Déplacement du Héros, pose ou récupération d’un piège, déplacement des squelettes et arrivée des nouveaux squelettes. Bien sûr, il y a quelques règles détaillées pour tout cela mais l’iconographie est claire, le système de jeu est en adéquation avec le thème et logique : il n’est presque pas nécessaire de retourner à la règle. La fin de partie se déclenche quand une ou plusieurs tours ont été entièrement détruites à la fin de la troisième phase.
Avis personnel :
A titre personnel, je préfère le mode compétitif. Quel plaisir de balancer ses squelettes chez le voisins ! Le mode coopératif est agréable et je n’ai pas trop ressenti l’effet du “joueur Alpha” (le joueur qui te dit sans cesse ce que tu dois faire). Je l’ai déjà dit : je n’aime pas jouer seul. Après tout, dans « jeu de société » il y a « jeu », certes, mais c’est plus le côté « société » qui m’intéresse, mais j’ai tout de même essayé le mode solo. Comme pour le coopératif, il faut tenir 10 tours de jeu. Je n’ai fait que 3 tentatives et je n’ai pas réussi (*mauvaise foi* le mode solo est bien trop dur) J’ai tout de même trouvé cela agréable et je pense que les aficionados de jeux solo peuvent s’y risquer.
- La rejouabilité/ modularité/ des divers modes
- La quantité et la qualité du matériel
- La jouabilité en simultané : pas de temps mort (enfin ça dépend des joueurs quand même…)
- Une belle adaptation du style de jeux vidéo Tower Defense en jeu de plateau
- Certaines parties qui peuvent s’éterniser avec certains joueurs
- Quelques soucis au dépunchage (lié à ma boîte sûrement car je n’ai pas eu le cas sur la boîte de mon boulot)
- Les noms des illustrateurs, difficiles à identifier sur la boîte (et c’est tout de même mon cheval de bataille)
- Et vraiment, pour chipoter : Pourquoi la figurine du héros est rose ? Je n’ai rien contre le rose mais je trouve que ça ne colle pas à l’univers.
En résumé
L’éditeur Sit Down a pris un virage il y a quelques années avec Goth Save The Queen (qui n’a pas trouvé son public, et c’est bien dommage) en faisant des jeux plus familiaux. Je peux dire qu’il a eu raison car leurs derniers jeux sortis sont vraiment exceptionnellement bons et bien édités. Sans surprise, il en va de même pour Bad Bones qui est pour moi le meilleur Tower Defense en jeu de plateau. Sans conteste, il y aura un avant et un après Bad Bones.