BABEL CORP 11 : GENESIS, de Scott Reintgen

Auteur jusque-là inédit en France, Scott Reintgen est pourtant connu outre-atlantique avec sa trilogie Nyxia. En Français, les éditions Milan ont choisi d’appeler ce premier volet Babel Corp. 11 : Genesis. Sur la couverture de la version française, disponible depuis le 10 juin, on découvre le personnage principal, Emmett. Il faut avouer que l’illustration dénote sur les tables des librairies (les couleurs rendent beaucoup mieux « en vrai »). Cela accentue la volonté de l’éditeur de placer Babel Corp en jeunesse, contrairement à la couverture de la version originale, plus conceptuelle. Le titre n’a rien à voir non plus, donc, puisque nyxia est traduit par noxolyte en français, et ça n’aurait pas été très accrocheur comme titre !

Le résumé de Babel Corpp 11 : Genesis affiche des airs de Hunger Games (avec la compétition et la survie, bien qu’ici ce soit moins violent) et de La Stratégie Ender : Emmett embarque sur Genesis 11, un vaisseau de la compagnie Babel Corp., avec d’autres ados défavorisés. Leur mission : récolter sur la planète Eden une substance fossile surpuissante, la noxolyte. Or seuls meilleurs éléments seront autorisés à débarquer. A bord, les épreuves cruelles et biaisées succèdent aux entraînements violents, et Emmett se méfie de plus en plus de Babel Corp.

Babel Corp., le sauveur des ados désespérés ?

Le postulat de départ est plutôt simple. Les dix ado sont soumis à un entraînement rigoureux et difficile, tous les jours. À bord du vaisseau spatial, ils ont des cours et des quiz sur Eden (faune, flore, habitants, etc.) puis des combats, des cessions d’endurance… Bien sûr, ils doivent également apprivoiser la noxolyte, cet étrange minerai extraterrestre ! Ils sont notés quotidiennement sur ces entraînements, et les deux derniers du classement seront éliminés. Ces épreuves vont mettre à mal nos héros, autant physiquement que mentalement.

Il est rapidement évident que Babel Corp. ne dit pas tout, et ça a attisé ma curiosité. Plusieurs événements démontrent une certaine maturité dans le récit. Ils agissent comme un rappel à l’ordre sur le fait qu’il y a bel et bien une sélection, même si elle ne semble pas drastique. Ainsi, n’importe qui peut se faire éjecter ; mais hormis un retournement de situation vraiment inattendu, on ne s’inquiète pas réellement pour le sort d’Emmett. La deuxième partie, à bord de la station Tower, se déroule sur un temps plus court. Elle se lit « un peu trop vite » à mon goût. On repart sur un schéma similaire : les règles du jeu évoluent, mais la combativité est toujours de mise.

Ils ne seront plus que 8

Il m’a fallu un peu de temps à rentrer dans l’histoire de Babel Corp 11 : Genesis. Emmett m’apparaissait faussement rebelle, et formulait trop souvent des conclusions hâtives ; heureusement le développement de son personnage est bien mené. Il se questionne, finit par se remettre en question. Le personnage de Kaya y est pour beaucoup, je pense. J’ai apprécié la diversité culturelle (bien qu’elle ne soit pas développée : ne comptez pas en apprendre plus sur la vie au Pakistan ou au Japon !). Ça n’apporte pas une réelle différence de contenu, mais ça a le mérite de changer de mes autres lectures YA.

Tous les personnages ne sont donc pas aussi développés qu’Emmett. Je les ai apprécié tout de même (même ceux qu’on essaie de nous faire détester). On n’évite pas non plus les tropes des romans young adult, les personnages secondaires pouvant être relayés à de simples adjectifs (Bilal le gentil, Longwei le méchant, Kaya l’amicale, Katsu le clown…). La romance (non centrale au récit) n’est pas essentielle selon moi. Point positif : les romances n’apparaissent pas systématiquement dès que des liens se forment entre deux personnages.

Aux réfractaires de la SF, celle-ci n’est pas poussée dans le récit. Oui, nos héros sont sur un vaisseau spatial et se rendent sur une planète peuplée d’extraterrestres… Mais ça reste abordable, du YA en somme, pas du Arthur C. Clarke ou Peter Hamilton. Un premier tome qui se lit vite et bien, malgré quelques longueurs dues à la répétition des exercices, à cette obsession pour le classement. Pris dans sa globalité, j’ai passé un bon moment, et je suis curieuse de lire la suite !

Echo

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